Réflexion sur le livre d'Emilio Gentile sur la religion fasciste. Résumé des principaux axes de recherche de l'auteur.
Recherche de l'apport nouveau qu'a apporté ce livre dans l'étude du fascisme.
On montre en quoi le fascisme mussolinien peut être considéré comme une religion avec ses rites, ses cultes, ses fidèles, ses martyrs et son prophète.
[...] Le bonheur de l'individu est subordonné à celui de la collectivité. Pour le fascisme, l'Etat est l'absolu devant lequel les individus et les groupes ne sont que le relatif. (Doctrine du fascisme) Le fascisme voulait retrouver l'esprit de la puissance créatrice de Rome qui sut insuffler ( ) le respect sacré du principe de subordination de l'individu à la collectivité Faire en quelque sorte des Italiens des romains modernes, et créer une civilisation qui laisserait sur les générations futures les marques de sa pérennité. L'art au service de la propagande. [...]
[...] Par exemple, en France, on voit réapparaître le voile des femmes musulmanes car d'une simple recommandation de pudeur les intégristes font une obligation identitaire. D'une autre façon, la politique américaine prend les allures d'une religion: les symboles politiques sont érigés en objets de dévotion et la guerre contre l' Axe du Mal a été présentée comme une guerre sainte. D'autre part, le livre de Gentile permet de relancer le débat sur les origines du fascisme. Ernest Nolte estimait que le fascisme était né en réaction à la menace bolcheviste: le totalitarisme rouge entraînant la peste brune. [...]
[...] De plus, dans sa conclusion, Gentile explique le phénomène de sacralisation de la politique en raison de la laïcisation galopante qu'on a pu observer depuis le début du XXe siècle. Mais peut-on parler de laïcisation en profondeur dans un pays comme l'Italie qui est passionnément catholique ? Enfin, dernière remarque. Pourquoi l'auteur n'a-t-il pas poussé plus loin dans la chronologie son étude des symboles? Il aurait fallu qu'il évoque les lois antisémites, le ralliement au côté de Hitler et enfin la chute de Mussolini et de la religion fasciste. [...]
[...] Néanmoins ils se gardent de toute intervention doctrinale. Les ecclésiastiques voyant déjà suffisamment d'un mauvais œil l'union du christianisme et d'un certain paganisme rationaliste Tout cela aboutira au Concordat de 1929 auquel Gentile fait peu allusion. Culte du Duce. Emilio Gentile nous apprend que Mussolini a été élevé à la plus haute place du parti simplement par la volonté du PNF d'unir les factions fascistes dissidentes et parfois rivales sous l'égide d'un même chef. Le culte du Duce s'est donc mis en place après l'arrivée au pouvoir de la doctrine fasciste. [...]
[...] Deux religions se disputent aujourd'hui la domination des esprits du monde : la noire et la rouge. De deux Vaticans partent aujourd'hui les encycliques : celui de Rome et celui de Moscou. Nous sommes les hérétiques de ces deux religions. Mussolini. Certes Mussolini emploie ici du vocabulaire religieux mais, comme on peut le voir, il est surtout utilisé dans le but d'accentuer le clivage entre son idéologie et les autres, et d'augmenter ainsi l'esprit nationaliste de ses troupes. D'ailleurs, une citation de lui, apparaissant dans le livre, affirme que le fascisme n'est pas une théologie mais une morale. [...]
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