LES RELATIONS EST / OUEST [1945 – début des années 1970] COMPRENDRE LA GUERRE FROIDE.
Problématique : en quoi les relations Est /Ouest de 1945 aux années 1970 peuvent-elles être analysées comme une guerre d'un type spécifique ?
I – Spécifique par ses objectifs.
II – Spécifique dans ses moyens.
III – Spécifique dans sa durée et ses fluctuations.
[...] Elle permettait aussi de maintenir la pression sur le camp d'en face, occasion de remporter quelques victoires et de repousser la frontière. La guerre chaude est donc possible au sein de la guerre froide mais à une seule condition : qu'elle ne mette pas aux prises directes américains et russes. Les uns et les autres agissant par alliés interposés. L'engagement des américains dans la guerre du Vietnam ne peut se comprendre sans ce trait de mentalité. Le Vietnam Sud était dans la conscience de l'administration Kennedy puis Johnson un camp retranché. [...]
[...] La guerre froide est aussi l'âge d'or des services secrets : l'âge d'or du KGB (1956) et de la CIA (1947). Ici encore il faut souligner le parallélisme des formes : CIA et KGB fonctionnent sur le même mode : l'un et l'autre groupent le service d'espionnage et de contre-espionnage (même si le KGB a aussi la haute main sur la police intérieure en traquant les opposants au régime soviétique). Informations sur le camp adverse, intoxication et désinformation par voie de presse, soutien aux adversaires du camp ennemi (ainsi le soutien financier de la CIA en Europe aux associations, partis, et journaux anti-communistes. [...]
[...] parce que les deux leaders s'entendirent pour limiter le conflit, conscient que le vrai champ de bataille était l'Europe et qu'on ne pouvait séduire les opinions publiques en pratiquant le bombardement nucléaire. Surtout cette abstention éclaire la réalité de la Guerre Froide. La Guerre Froide n'est pas une guerre militaire mais une guerre idéologique et politique. Il ne s'agit pas ici de conquérir un territoire ou d'éliminer l'adversaire (la 2e guerre est passée par là) mais d'amener l'autre à se transformer et à adopter sa propre idéologie. C'est ce que déclare Staline lui-même à Djilas : « quiconque occupe un territoire y impose son propre système social ». [...]
[...] Cette diabolisation de l'autre est tout à fait visible dans les affiches de propagande. Toutes ont le même objectif : renforcer son image et salir celle du camp adverse pour convaincre l'opinion publique internationale du bien fondé de sa politique. Prenons ici un exemple : une affiche de propagande édité par le PCF lors du débat sur le réarmement de l'armée allemande. Que voyons-nous ? Au-delà, les puissances ont pu employer d'autres supports d'audience : ainsi associations et les groupes de pression auprès de l'opinion publique. [...]
[...] Cette théorie ne peut résister aux faits. Non seulement il y a attitude des EU par rapport à l'URSS et vice versa, mais il y a aussi la réaction des E.U. en fonction d'eux-mêmes et attitude de URSS par rapport à elle-même. En fait chaque pays modifie son attitude sur la scène extérieure en fonction aussi de ses propres évolutions intérieures, de ses difficultés, ses espoirs, ses peurs. L'analyse est donc complexe : d'abord en deux dimensions puis en 4 dimensions (voir 3e partie). [...]
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