Ce résumé porte sur la première partie de cet ouvrage, écrit par l'historien Ralph Schor, et intitulé Paul Vérola. Une vie. Une oeuvre. Choix de poèmes, aux éditions Alandis et publié à Nice en 2001. Ce chapitre sert à la présentation du poète niçois Paul Vérola (1863 - 1931) et de son oeuvre. Les autres sections de l'ouvrage sont une reproduction de poèmes sélectionnés et classés par thèmes : l'autobiographie, les idées, les amours et les religions. Le projet de cet ouvrage est de mieux comprendre l'époque de Paul Vérola par l'étude de ces textes, qui apporte un éclairage sur les idées et l'esthétique littéraire des années 1880.
Sur le registre de l'acte de naissance de la ville de Nice, à côté du nom de Paul Philippe Adolphe Vérola, on trouve la mention "littérateur, cousin de l'empereur de Russie par alliance", écrite au crayon gris par un anonyme. Celui-ci fut en effet l'époux de l'arrière-petite fille du tsar Paul Ier. Ecrivain méconnu aujourd'hui, il était reconnu de son vivant. Brièvement membre de l'Ecole décadente et de la redécouverte du Marquis de Sade, il développe alors une poésie audacieuse d'inspiration moderne. Ensuite, son oeuvre s'apparente au courant symboliste, dont il est le meilleur exemple sur Nice.
Sa vie est parsemée de zones d'ombre. Il eut un début de vie romanesque. Il est né à Nice, le 12 juin 1863, dans la moyenne bourgeoisie. Sa mère était « rentière » et son père avocat. Placé chez une nourrice, il vivait dans le village de Coaraze, chez sa grand-mère. Chaque été, le lycéen retournait au village ancestral avec ses frères ainés Joseph et Henry. Cette période heureuse lui inspire, en 1889, son premier recueil de vers les Orages. Cet ouvrage de jeunesse la vie de Coaraze avec poésie, ou la vie dans un village de l'arrière-pays niçois à la fin du XIXème siècle. Il y décrit la diligence sur la route poussiéreuse entre Nice, Contes et Coaraze, le côté pittoresque du village et ses habitants, ses promenades en montagnes, sa découverte de l'amour : son adolescence. (...)
[...] En parallèle, Paul Vérola dirigeait une revue, la Renaissance Contemporaine, où il chroniquait les drames et la philosophie. Ses autres textes ne sont mentionnés que dans les mentions faites de la critique : Myrillis, les Charlatans et l'Ame des Tranchées sur la Grande Guerre. Après la guerre de 1914, Vérola est passé de mode. Sa complexion fragile, qui l'avait dispensé du service militaire, l'oblige à quitter Paris pour Cavalaire-sur-Mer, où il meurt le 11 avril 1931. Néanmoins, dernier sursaut artistique, on lui commande l'adaptation de la pièce de Sutton Vane, Au grand large, créée au Théâtre de Monte-Carlo en 1926, puis reprise à la Comédie des Champs-Elysées. [...]
[...] Pour cet idéal, il faut une réforme morale, qui passe par la maitrise de soi: pour cela, il faut mettre des grands penseurs comme cadres de la société ; des philosophes, des scientifiques et des artistes, comme Bergson, Branly ou Schuré. Une renaissance générale qui passe par une nouvelle génération, capable d'assumer le destin national. Une Esthétique et des thèmes symbolistes sont au centre de la création de Vérola. Au début de sa carrière, Paul Vérola suivait les membres de l'Ecole décadente. [...]
[...] Il faut célébrer l'idéal, et rejeter le matérialisme. Sa pensée est harmonieuse et infusé de symbolisme. Il a été l'un des principaux représentants de cette manière de voir et d'écrire le monde. Par sa culture, il a nourri son écriture, et il est resté fidèle à sa pensée. Néanmoins, il imposait sa pensée par des digressions bavardes dans ces romans, et ne pouvait pas toujours éviter le didactisme de ces poèmes. Moderne par sa pensée, mais prisonnier de vestiges du passé, comme l'usage du théâtre en vers. [...]
[...] C'est par la réflexion théorique que Paul Vérola se rapproche du symbolisme, voulant être le concepteur et théoricien de sa création. Il n'aime pas le Naturalisme, ni le Parnasse, ni le Romantisme et non plus l'Art pour l'Art, trop précieux à son goût. Dans les Accouplements, il précise qu'il ne faut pas décrire, car on risque de stériliser son imagination, et s'écarter de l'œuvre d'art. La réalité doit s'approcher par l'intuition, qui est plus intime. Le but est de pouvoir jouer une pièce dans n'importe quel cadre, époque ou costumes, et qu'elle reste la même Dans un article de la Renaissance Contemporaine, le romantisme est décrit comme une vocifération grandiloquente qui mène à la confusion du public. [...]
[...] Il aimait peu la vie mondaine, utile pour se faire connaitre, mais incompatible avec la vie d'intellectuel. Il eut des amis fidèles comme le poète Raoul Ponchon, parmi les exilés de Nice aussi, comme le poète Jean Régis, l'architecte Albert Tournaire. Il était fasciné par les débats littéraires et politiques, comme les articles dans la Renaissance Contemporaine nous le font supposer. Il avait lu les grands penseurs de son époque, et il inséra en tête des pièces de sa tétralogie des bibliographies scientifiques. [...]
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