Guerre d'Algérie, torture, politique colonialiste française, menaces, violations des droits humains, La Question, Henri Alleg
A la lecture de La Question, différents sentiments s'entremêlent et donnent un tout empreint de tristesse et de grande admiration. En effet, la tristesse et la compassion, mais également la colère naissent des images que l'auteur nous soumet en décrivant les séances de torture.
La tristesse et la compassion vont vers tous ceux qui ont eu à subir en Algérie comme ailleurs ce genre de pratiques. Car malheureusement, que les pays colonisateurs soient des démocraties férues des droits de l'homme ne constitue en aucun cas un frein suffisant à l'utilisation de tortures, d'exécutions sommaires et d'autres violences illégales, comme le révèlent les conditions dans lesquelles ont été conduites les répressions des mouvements nationalistes dans les territoires sous domination anglaise, française ou hollandaise.
[...] Saisi à la sortie de l'imprimerie, le périodique sera ré imprimé le, mais sans l'éditorial controversé. Le commissaire de police en interdit, quoi qu'il en soit, la publication, et le 24 novembre Henri Alleg est inculpé pour son éditorial du 8 novembre, pourtant saisi. Le contrôle des informations autrement dit, la censure, est instauré le 21 avril 1955 en Algérie. Les exemplaires et autres tirages à paraître doivent être désormais préalablement soumis au préfet. Alger républicain publia aussitôt : Voici maintenant qu'on appelle la censure à la rescousse. Le Gouvernement de M. [...]
[...] Le courage du directeur d'Alger républicain, trouvant l'énergie de ne rien dire, de tenir tête à ses tortionnaires, mais également la présence d'esprit et la lutte jusque dans son inconscient lors de l'épreuve du sérum de vérité notamment, ne peut susciter qu'une immense admiration envers ce résistant, que même ses bourreaux reconnaîtront dans un esprit sportif Son silence a été brave et le cri maîtrisé qu'il exprime dans son récit a été salvateur. Il ne s'agit certes pas de la première dénonciation de la part de victimes de tortures de telles pratiques, mais son ouvrage a été entendu et bien qu'interdit, il a été distribué en Algérie comme en Métropole et a assurément participé à réveillé les consciences. [...]
[...] Cette manipulation ne se limitait pas à la simple parole. La porte du placard se trouvant dans la cellule du journaliste avait été laissée ouverte. À l'intérieur se trouvait un rouleau de fil de laiton. Il ne restait plus qu'au détenu de s'enrouler ce fil autour du cou, de l'accrocher au crochet de fermeture laissé libre par la lucarne ouverte, et de monter sur le lit de camp et ensuite le repousser d'un coup de pied afin de se libérer de ses bourreaux. [...]
[...] C'est précisément cette question par force qu'a choisi de dénoncer feu Henri Alleg dans son ouvrage immortel par son retentissement ; la question. Henri Alleg, de son vrai nom Harry Salem, né à Londres en 1921 et mort à Paris en 2013, s'est installé en 1940 en Algérie et a milité au sein du Parti communiste Algérien (ci-après PCA). À la direction du journal Alger républicain dès 1951, il est contraint d'entrer dans la clandestinité en 1955 suite à l'interdiction de son journal et de la mesure d'internement dont il faisait l'objet. [...]
[...] Parmi elles, condamnations judiciaires et violences policières ont été le lot du personnel. À titre d'exemple, on peut citer l'action menée par la police française dans les locaux du journal qui, à l'occasion d'une saisie, a arrêté Henri Alleg qui fut jugé sur le champ et envoyé une première fois pour trois mois à la prison de Barberousse. C'est le 12 septembre 1955 que le gouvernement français a mis fin à l'activité du périodique en vertu d'un arrêté visant le PCA et ses filiales, sans évoquer nommément pour autant le quotidien. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture