Cet ouvrage, paru en 1992, a originellement été édité dans la collection Archives.
Maurice Agulhon a voulu, à travers cet ouvrage, « refaire la réputation » de la révolution de 1848, qui a été dépréciée ou oubliée par la grande majorité de nos contemporains : la révolution de 1848 paraît bien faible en comparaison des révolutions précédentes et de celles qui vont suivre : « l'homme de 1789 est un « patriote », celui de 1793 un « jacobin », celui de 1830 un libéral, celui de 1871 un communard, celui de 1917 un bolchevik ». L'homme de 1848 reste un quarante-huitard, pâle imitateur à l'esprit confus et l'énergie inefficace.
Il y a donc une injustice à réparer, et l'auteur veut montrer que malgré toutes les idées de nos contemporains sur cette révolution, le bref passage de ces républicains de 48 a été important et mérite d'être étudié.
De plus, M. Agulhon écrit « La révolution de 1848 n'est pas l'épisode d'une lutte éternelle et manichéenne entre le bien (révolte du Peuple) et le Mal (l'Ordre qui réprime) » : son but est de nous faire comprendre le système d'idées que cette révolution a – à défaut de réalisations immédiates- légué à l'histoire. « La politique quarante-huitarde n'a pas été une inspiration mais un bilan d'expériences ».
Maurice Agulhon éclaire dans la préface ses objectifs : ressusciter, analyser.
Il a choisi de présenter cette question d'histoire par des récits et documents d'époque variés : il montre un souci d'objectivité dans le choix de ceux-ci et dans son analyse. C'est pour limiter une éventuelle subjectivité qu'il a fait l'annonce de ses objectifs et qu'il a décidé de placer au début de l'ouvrage une chronologie et une sociologie des personnages qui ont marqué 1848.
Le sujet est posé : les Quarante-huitards et la révolution de 1848. Mais à partir de quand analyser, et jusqu'à quand ? Maurice Agulhon délimite bien la période à étudier : du 24 février 1848, qui correspond à l'abdication de Louis-Philippe Ier, au 20 décembre 1848, lorsque Napoléon Bonaparte, élu président, prend possession du pouvoir.
L'ouvrage suit une démarche chronologique à la structure étonnante puisque le livre, s'il est composé de trois parties bien distinctes, ne présente pas de chapitres mais un foisonnement d'idées qui sont présentées par des textes variés puis développées par Agulhon (cette distinction se faisant par la police de caractère: les textes originaux sont en police normale tandis que les notes de Maurice Agulhon sont en italique).
[...] Il nous expose dans cette partie ce qu'il resta, après juin, de l'idéal et du programme des républicains. Le problème qui se posa tout d'abord fut celui de l'anti-bonapartisme : Napoléon Bonaparte, neveu de Napoléon le Grand, devait-il être autorisé à faire partie de l'Assemblée nationale ? Après juin 1848, le candidat républicain dont les chances étaient les meilleures d'accéder à la présidence était Cavaignac tandis que Louis Napoléon Bonaparte était le candidat principal (et pratiquement unique des forces conservatrices et antirépublicaines. [...]
[...] La bataille symbolique fut celle du drapeau rouge, que certains voulaient adopter en signe révolutionnaire et de République ; mais Lamartine, au nom du gouvernement provisoire, refusa et annonça que le drapeau couleur sang ne remplacerait jamais le drapeau tricolore, symbole de la gloire et de la liberté de la patrie française (mais concession du gouvernement provisoire face au peuple par l'adoption de la rosette rouge). Grâce aux pressions qu'ils exercèrent, les ouvriers obtinrent des satisfactions légales, matérielles et morales (droit au travail, Ateliers Nationaux etc.) ; cela va expliquer le soutien qu'ils vont apporter au gouvernement provisoire lors des manifestations «d'anciennes compagnies d'élite (bourgeoises) C'est un des débuts de la lutte des classes que l'on retrouve plus en province (Rouen par exemple) qu'à Paris. Dans ce contexte, la suppression des Ateliers Nationaux a déclenché les journées de juin 1848. [...]
[...] Maurice Agulhon souligne ici que la République qui fut instaurée par la Constitution du 4 novembre ne fut en aucune façon une république populaire, mais plutôt une démocratie libérale. Mais la République reste républicaine : deux mois à peine après juin, des élections ont lieu par suffrage universel. III. Dans la 3ème partie de son livre, Maurice Agulhon a décidé de ne pas continuer la chronologie des six mois manquant jusqu'à l'arrivée au pouvoir de Napoléon Bonaparte, mais plutôt de s'intéresser aux conséquences des événements de juin 1848 : cette épreuve eut pour première conséquence politique la dissipation de l' illusion lyrique du printemps. [...]
[...] La politique quarante-huitarde n'a pas été une inspiration mais un bilan d'expériences Maurice Agulhon éclaire dans la préface ses objectifs : ressusciter, analyser. Il a choisi de présenter cette question d'histoire par des récits et documents d'époque variés : il montre un souci d'objectivité dans le choix de ceux-ci et dans son analyse. C'est pour limiter une éventuelle subjectivité qu'il a fait l'annonce de ses objectifs et qu'il a décidé de placer au début de l'ouvrage une chronologie et une sociologie des personnages qui ont marqué 1848. [...]
[...] Maurice Agulhon souligne le rôle des jeunes dans cette Révolution (Jules Vallès ans abolition radicale du baccalauréat /Charles Baudelaire ans Il faut aller fusiller le général Aupick ! ; le Gouvernement provisoire le comprit et créa une Ecole d'Administration Nationale pour que ceux-ci puissent servir la République. M. Agulhon montre également que le peuple en appelle à la fraternité des peuples : la Paix est un idéal, tout comme l'Humanité et le Bonheur sur terre. La diplomatie française avec les autres peuples s'en trouve renforcée et le Gouvernement met fin aux conflits qui opposaient par exemple l'Angleterre à Louis Philippe. [...]
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