Quand une dictature s'impose face à un système démocratique déjà en place: Hitler

Thèmes abordés

dictature, impose, face, démocratie, place, Hitler

Résumé du document

Ian Kershaw est un historien britannique né en 1943. Il fait ses études à Liverpool et à Oxford, et a été professeur d'histoire médiévale et moderne en Angleterre et en Allemagne. En 2002, il est fait Chevalier, et fait actuellement partie de la British Academy. C'est un spécialiste d'Adolf Hitler et du nazisme. Dans ce livre, Kershaw tente d'aller au-delà des théories structuralistes et intentionnalistes qui sont le plus souvent avancées dans les œuvres concernant le dictateur allemand. Il essaie d'expliquer comment la dictature a pu s'imposer alors qu'un système démocratique était alors en vigueur. En effet, Hitler est selon lui un être « médiocre » et « insignifiant » passé d'un statut d'illustre inconnu à dictateur. C'est sur le concept de Max Weber de « domination charismatique » que se base Kershaw pour réunir toutes les théories qui l'ont précédé et explique le succès d'Hitler dans un contexte de crise, grâce à une « communauté charismatique ». Son pouvoir, une fois assis, va faire ombre à l'autorité légale rationnelle qui jusqu'alors était une caractéristique du régime allemand, avec un émiettement du gouvernement et une instabilité institutionnelle.

Extraits

[...] Toute la cohésion du parti passe par une foi inconditionnelle dans les principes doctrinaux, incarnés et dictés par la même personne. La mobilisation des masses est une autre raison de son ascension vers le pouvoir. L'organisation nazie s'adresse à toutes les couches de la population, et tout le monde se retrouvait confronté à l'image charismatique du chef et à ses qualités de démagogue. Il savait faire surgir l'image grandiose d'une nation allemande, vers laquelle le parti nazi pouvait diriger le pays. [...]

[...] Il fait ses études à Liverpool et à Oxford, et a été professeur d'histoire médiévale et moderne en Angleterre et en Allemagne. En 2002, il est fait Chevalier, et fait actuellement partie de la British Academy. C'est un spécialiste d'Adolf Hitler et du nazisme. Dans ce livre, Kershaw tente d'aller au-delà des théories structuralistes et intentionnalistes qui sont le plus souvent avancées dans les œuvres concernant le dictateur allemand. Il essaie d'expliquer comment la dictature a pu s'imposer alors qu'un système démocratique était alors en vigueur. [...]

[...] Dans les Länder, les Gauleiters qui les dirigent sont des hommes jouissant d'un pouvoir radical afin de mettre en œuvre la volonté du Führer, ne souffrant d'aucune contestation. La chancellerie du Führer prend une importance démesurée et est à l'initiative de lois pour assurer l'eugénisme de la race aryenne, sans que la justice ait son mot à dire : on assiste à une ingérence de l'arbitraire dans le domaine judiciaire, où Hitler incarne à lui seul la loi. Ce pouvoir va permettre à Hitler de faire en sorte que son idée devienne réalité. [...]

[...] Par ailleurs, Dobry reproche à Kershaw de ne pas expliquer de manière claire et concise le rapprochement du charismatique et du légal-rationnel. En effet, l'étude qu'il mène est essentiellement située au sommet de la hiérarchie, au niveau des chefs au sein du régime, et aurait dû être amenée vers les « appareils étatiques », car à n'en pas douter, la société allemande n'a pas été victime du même sort que le gouvernement collégial a connu dans sa décadence. La compréhension de la « cohabitation » de ces deux thèses wébériennes naviguerait ainsi moins en eaux troubles. [...]

[...] Chapitre 7 : L'hubris du pouvoir Après 1941, le vent de la chance tourne en défaveur d'Hitler qui ne parvient pas à renverser le cours de la guerre en Russie, dont la défaite à Stalingrad a traumatisé le Führer dont l'Etat de santé est au plus bas, et n'aura de cesse de se dégrader, au cours de 1944 et 1945, où il sombre dans la dépression. En dépit de cela, il conserve l'intégralité de son pouvoir. Ses interventions sont impulsives et irrationnelles, mais son aval était nécessaire pour chaque action. Cette concentration de pouvoir, qu'il ne cédait à personne, se voulait être une charge de travail trop lourde pour un seul homme dans un contexte de guerre totale. [...]