Le Proche-Orient éclaté, 1956-2012, Georges Corm, guerre de 1967, Nasser, Liban, Palestine, Israël, septembre noir, sionisme, problématique pétrolière, Olivier Carré
Georges Corm est un économiste et historien libanais, auteur de nombreux ouvrages sur le Proche et le Moyen-Orient. Nous avons ici un livre de 650 pages, où l'auteur décrypte avec précision et érudition l'écheveau politique du Proche-Orient. Son principal angle d'approche est de détricoter les analyses occidentales porteuses selon lui de préjugés. Il va bien plus loin qu'une simple critique de l'orientalisme ou des analyses montrant l'islam sous une forme essentialiste. En effet, il s'attaque à des concepts de base des sciences humaines : nation, ethnie et surtout le couple majorité/minorité. Si Georges Corm refuse de prévoir l'avenir du Proche-Orient, il propose une clé pour trouver le chemin de la paix : accepter le pluralisme religieux et ethnique de la région, pluralisme qui date de la haute Antiquité.
[...] La grande figure de cette intransigeance est Georges Habache, qui est soutenu par l'Irak et la Lybie. L'OLP est dominée par une structure : le Fath (ou Fatah), qui s'oppose au terrorisme palestinien et au front du refus. Rappel : l'OLP est une pure émanation des gouvernements arabes, en particulier de l'Egypte, et non un véritable mouvement de résistance (1964). La première défaite du camp du refus (les maximalistes), a lieu en mars 1977, au treizième conseil national palestinien (le parlement palestinien qui fonctionne depuis 1964). [...]
[...] Le Proche Orient n'a rien à voir dans cette histoire. Georges Corm rappelle les siècles de domination musulmane qui n'ont guère effacé. Georges Corm revient sur un point très délicat de l'histoire du Yichouv et d'Israël : l'attitude des sionistes. Il s'appuie sur les travaux de l'historien israëlien Tom Segev (le septième million) Concernant l'attitude de l'occident, Georges Corm considère qu'il y a un renversement de posture : passage de l'antisémitisme à l'adulation sans réserve (Georges Corm parle d'antisémitisme inversé). [...]
[...] La morsure israélienne : du premier congrès sioniste aux accords de Camp David. Israël ne pas reconnaître l'existence du peuple palestinien. Car cela équivaudrait à reconnaître son péché originel. Une caractéristique du mouvement sioniste durant le Yichouv : au nom du socialisme (et donc du refus de l'exploitation et du salariat), les contacts avec les populations locales furent limitées. En effet, il y avait interdiction de salarier de la main d'œuvre. Et en dehors de la sphère économique, il y avait peu ou pas de contact entre juifs et arabes. [...]
[...] La démarche de Georges Corm : il écrit son bouquin depuis 1982. Il l'a commencé à Beyrouth, sous les bombes israéliennes. Depuis, il le peaufine, en publiant ainsi des mises à jour permanentes. Si Georges Corm se refuse de prévoir l'avenir du Proche-Orient, il propose une clé pour trouver le chemin de la paix : accepter le pluralisme religieux et ethnique de la région, pluralisme qui date de la Haute- Antiquité. Aussi, Georges Corm est économiste de formation. Donc on peut lui faire confiance quand il avance que le système de la rente pétrolière a fait mal à l'économie des pays du Proche Orient. [...]
[...] Face à cela, la décision des pays arabes est bien timide : ils décident de diminuer leur production de pétrole de par mois jusqu'à ce qu'un début de règlement du conflit ait été trouvé. De même, cet embargo ne s'applique pas aux pays amis de la cause arabe (France et Espagne notamment). Alors que les pays arabes ne maîtrisent pas les circuits de commercialisation du pétrole une fois qu'ils l'ont vendu (la France pouvait bien revendre le pétrole acheté aux arabes aux américains). Alors pourquoi a-t-il eu pénurie ? Les compagnies pétrolières en sont à l'origine selon Georges Corm. [...]
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