Si c'est un homme est un récit-témoignage à dimension autobiographique : l'auteur y relate la période de sa vie qui va de son arrestation en décembre 1943 à sa libération en janvier 1945, en passant par le voyage de déportation et surtout le récit de la vie quotidienne à Auschwitz. Le récit n'obéit pas à une trame purement logique ni chronologique, de l'aveu même de Levi qui confie avoir rédigé son texte par ordre d'urgence, de nécessité, ne l'ayant ordonné que par la suite. L'ouvrage se découpe donc en huit chapitres d'inégale longueur qui présentent chacun un thème particulier, une situation dominante comme le voyage vers Auschwitz, le travail, l'infirmerie (le K.B.), les nuits ou encore des portraits de détenus marquants pour Levi.
Le narrateur du récit est bien sûr l'auteur lui-même mais pas le Levi de 1946, moment où il rédige son livre, mais le Levi de 1944, le détenu du camp d'Auschwitz. Cette distinction est importante car elle traduit le désir impérieux d'objectivité, de vérité qui conduit Levi à se replacer entièrement dans son contexte de 1944. C'est ce désir de ne raconter que l'expérience du détenu entre décembre 1943 et janvier 1945 qui conduit l'auteur à se refuser à introduire dans son récit des éléments d'information dont il ne disposait pas à l'époque, comme le fonctionnement des chambres à gaz ou le nombre de tués à Auschwitz. L'auteur a donc opté pour une introspection permanente dans l'esprit du narrateur qui permet au lecteur de s'identifier pleinement au personnage en ne voyant du camp que ce que le narrateur en voit au point d'avoir la sensation de vivre à ses côtés. En outre, l'aspect faiblement chronologique du récit permet à l'auteur de mieux décrire la quotidienneté extrêmement répétitive et pénible du Lager.
[...] La dette envers les morts se transforme en devoir envers ceux qui ne sont pas encore nés La nature de l'ouvrage Si c'est un homme est un récit-témoignage à dimension autobiographique : l'auteur y relate la période de sa vie qui va de son arrestation en décembre 1943 à sa libération en janvier 1945, en passant par le voyage de déportation et surtout le récit de la vie quotidienne à Auschwitz. Le récit n'obéit pas à une trame purement logique ni chronologique, de l'aveu même de Levi qui confie avoir rédigé son texte par ordre d'urgence, de nécessité, ne l'ayant ordonné que par la suite. L'ouvrage se découpe donc en huit chapitres d'inégale longueur qui présentent chacun un thème particulier, une situation dominante comme le voyage vers Auschwitz, le travail, l'infirmerie (le K.B.), les nuits ou encore des portraits de détenus marquants pour Levi. [...]
[...] L'auteur lui-même pense que la raison de ce désintérêt provient peut-être d'un certain refus d'entendre la vérité sur les camps car jugée trop horrible pour être vraie. Cependant, réédité par Einaudi en 1956, le livre a dès lors connu un vif succès qui ne s'est jamais démenti. Ainsi, l'ouvrage a été traduit en de nombreuses langues, adapté à la radio ou au théâtre et a servi de document d'étude dans les milieux scolaires comme en attestent les nombreuses rencontres que Levi a réalisées avec des élèves. [...]
[...] Ainsi, l'angoisse du Lager ressurgit avec une grande force dans Les Naufragés et les rescapés, publié en 1986, soit un an avant son suicide, révélant sans doute le fait que pour Levi, cette histoire demeurait intransmissible. L'intérêt particulier que j'ai porté à ce livre réside essentiellement dans immense admiration que forcent à la fois la sagesse et le courage de Primo Levi. La sagesse d'abord s'exprime par sa volonté incessante d'essayer de comprendre ses bourreaux plutôt que de les condamner. [...]
[...] Le narrateur du récit est bien sûr l'auteur lui-même mais pas le Levi de 1946, moment où il rédige son livre, mais le Levi de 1944, le détenu du camp d'Auschwitz. Cette distinction est importante car elle traduit le désir impérieux d'objectivité, de vérité qui conduit Levi à se replacer entièrement dans son contexte de 1944. C'est ce désir de ne raconter que l'expérience du détenu entre décembre 1943 et janvier 1945 qui conduit l'auteur à se refuser à introduire dans son récit des éléments d'information dont il ne disposait pas à l'époque, comme le fonctionnement des chambres à gaz ou le nombre de tués à Auschwitz. [...]
[...] Le texte, d'une grande sobriété et précision, ne comporte aucune marque de haine ni d'excès : on n'y trouve ni sentimentalisme ni grandiloquence dans la dénonciation du nazisme. En réalité, face à des événements dont la barbarie parle d'elle-même, l'objectif de Levi n'est pas de crier mais de faire naître le cri chez le lecteur ; ainsi, Levi compare lui même sa parole neutre et dépassionnée à celle d'un témoin à un procès dont les juges ne seraient autres que nous, lecteurs. La substance du texte de Levi tient dans une description très méthodique, presque clinique, de l'horreur d'un Lager à travers la vie quotidienne d'un détenu. [...]
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