Il existe aujourd'hui un large consensus parmi les historiens pour considérer qu'une des causes de la Seconde Guerre mondiale est à rechercher dans la faiblesse et les hésitations des démocraties occidentales face aux coups de force de l'Allemagne nazie dans les années trente. Face à un régime qui exalte la force et la « virilité » (remilitarisation, projet d'expansion), les démocraties parlementaires auraient fait preuve de faiblesse, pratique une politique d'apaisement. La notion d'apaisement sert à désigner cette politique passive de recul faite de non-intervention et de compromis diplomatiques inefficaces.
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Les années trente sont une décennie de crise. Elles ébranlent en profondeur les sociétés occidentales. Peu d'époques sont vécues avec un tel sentiment d'affaiblissement par des populations confrontées à la fois aux désillusions de l'après-guerre et aux difficultés de la vie quotidienne. Au milieu des années trente, les grandes démocraties libérales sont loin d'être sorties de la grande dépression qui anémie leur économie :
? L'adoption de politiques nouvelles de relance et de soutien mais fondées sur la voie du « repli national » et colonial
? Le redressement économique tardif à se dessiner. Sur le plan social, le chômage demeure une réalité massive en France (1 million de personnes en 1935), au Royaume-Uni et aux États Unis (10 millions). La France et le Royaume-Uni voient se multiplier entre 1932 et 1936 les cortèges de chômeurs et les « marches de la faim »
? La dimension morale et politique de la crise, surtout en France. Le consensus national au Royaume-Uni permet de limiter les divisions. En France en revanche l'érosion des sentiments démocratiques plus forte agit comme un facteur de guerre civile et au total d'impuissance. La crise de confiance se transforme en crise de régime. L'époque du Front populaire voit s'affronter une France de gauche regroupée sous la bannière de « l'antifascisme » républicain et une France de droite qui se proclame résolument nationale, anticommuniste, souvent xénophobe et antisémite. La guerre d'Espagne (1936-1939) et la question de l'intervention exacerbent les tensions en France, créant un quasi-climat de guerre civile (...)
[...] La politique des sanctions économiques provoque d'intenses divisions au sein de la SDN et finit par échouer. la politique de non-intervention dans la guerre d'Espagne en 1936. Cette politique procède d'une initiative française, celle du ministre des Affaires étrangères Y. Delbos (août 1936) en accord avec le président du Conseil Léon Blum. L'Angleterre s'y rallie aussitôt. l'Anschluss (11-13 mars 1938). Le principal obstacle à l'annexion de l'Autriche tentée en 1934 est levé 4 ans plus tard. Mussolini déclare fin 1937 qu'il est las de monter la garde devant l'indépendance autrichienne. [...]
[...] Absorbés par leur effort de redressement intérieur dans le cadre du New Deal, les États-Unis semblent se désintéresser des affaires de la vieille Europe Les trois lois de neutralité du milieu de la décennie constituent l'apogée de cet isolationnisme américain (la 1ère est votée en août 1935 à l'occasion de la crise éthiopienne, la 2e en 1936, la 3e en 1937) et apportent une justification à la politique de l'apaisement. Il faut attendre le discours de Roosevelt d'octobre 1937 dit de la «quarantaine» qui condamne les Etats agresseurs et fauteurs de guerre (le discours vise d'abord le Japon) pour voir la tendance commencer à se renverser. Politique d'appeasement ne date pas de Munich, la conciliation vis-à-vis de l'Allemagne est une politique constante du Foreign Office depuis le traité de Versailles (Cf. accord naval de juin 1935). [...]
[...] La capitulation diplomatique: la conférence de Munich (29-30 septembre 1938) Face à l'Allemagne nazie qui exerce un chantage à la guerre, les démocraties en plein désarroi vont lâcher Sur une ultime suggestion du Premier Ministre britannique, Mussolini propose une conférence à quatre à Munich. Mais l'Etat concerné, la Tchécoslovaquie, et l'URSS ne sont pas invités. La conférence débouche sur des accords qui donnent satisfaction à Hitler sur toute la ligne. La paix a été sauvée au prix d'une complète capitulation diplomatique. L'acceptation de la prééminence allemande en Europe orientale se concrétise dans l'accord anglo-allemand prévoyant le maintien des positions financières et commerciales britanniques dans la région. [...]
[...] Sur le plan social, le chômage demeure une réalité massive en France million de personnes en 1935), au Royaume-Uni et aux États Unis (10 millions). La France et le Royaume-Uni voient se multiplier entre 1932 et 1936 les cortèges de chômeurs et les marches de la faim La dimension morale et politique de la crise, surtout en France. Le consensus national au Royaume-Uni permet de limiter les divisions. En France en revanche l'érosion des sentiments démocratiques plus forte agit comme un facteur de guerre civile et au total d'impuissance. La crise de confiance se transforme en crise de régime. [...]
[...] On entre dans l'époque de l'accommodement. Hitler met en route le Grand Reich et lance sa politique de l'espace vital Suite à la condamnation de la guerre d'Ethiopie par la SDN (1936), Mussolini rompt avec les démocraties occidentales (front de Stresa de 1935 réunissant l'Italie, la France et le RU contre les ambitions nazies) et se rapproche du régime hitlérien. Les démocraties face aux coups de force des dictatures La politique de l'apaisement se décline alors par une série de reculs diplomatiques : rétablissement du service militaire obligatoire en 1935 en Allemagne. [...]
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