Le présent ouvrage a été réalisé sous la direction d'Andreas Wilkens suite à un colloque d'historiens tenu à l'Institut Historien Allemand de Paris pour la célébration du cinquantième anniversaire de la présentation du Plan Schuman. Le Plan Schuman, du 9 mai 1950, a changé la face de l'Europe. Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a proposé à ses voisins, et en premier lieu à l'Allemagne, de mettre en place une « Communauté européenne de Charbon et de l'Acier », pensée pour être le premier jalon d'une intégration européenne durable. Pour autant, de nombreux enjeux à la fois politiques et économiques sont à la source de sa concrétisation. Qu'en est-il des raisons profondes du projet français élaboré par Jean Monnet ? Aurait-il vu le jour sans le contexte contraignant de la Guerre froide ? Ses acteurs et ses opinions publiques étaient-ils conscients du tournant que l'Histoire s'apprêtait à prendre ? La richesse de l'ouvrage réside dans la diversité des points de vue énoncés comme la stratégie des différents gouvernements européens ainsi que l'influence sur les milieux économiques, industriels, syndicaux et les perceptions de l'opinion publique. Par ce biais, il apporte un éclairage nouveau sur le contexte de l'époque, un demi siècle plus tard, et tente d'analyser un « acte fondateur loin des célébrations rituelles qui entoure cet évènement historique ». L'accent est également mis sur l'audace des initiateurs et acteurs du projet, Jean Monnet, Robert Schuman et Konrad Adenauer et les risques qu'ils prirent.
Si l'environnement international n'est pas à négliger dans la réalisation du Plan Schuman, celui-ci résulte d'un choix de la politique française, mais aussi d'intérêts économiques et politiques européens.
[...] Cela eu des conséquences positives pour le commerce entre les deux pays : le commerce d'acier doubla entre 1952 et 1954. De plus, toujours concernant le choix de la politique française, Marie-Thérèse Bitsch, insiste sur la triple option contenue dans la proposition du 9 mai 1950, à savoir le choix d'une Europe supranationale et sectorielle autour d'un noyau franco-allemand Robert Schuman qui est soutenu par le ministre belge des Affaires étrangères, Paul Henri Spaak, se heurte à la résistance britannique. Les britanniques craignaient d'être menacés par une Assemblée européenne outrepassant ses compétences. [...]
[...] Le Plan Schuman dans l'Histoire : intérêts nationaux et projets européens Sous la direction d'Andreas Wilkens Le présent ouvrage a été réalisé sous la direction d'Andreas Wilkens suite à un colloque d'historiens tenu à l'Institut Historien Allemand de Paris pour la célébration du cinquantième anniversaire de la présentation du Plan Schuman. Le Plan Schuman, du 9 mai 1950, a changé la face de l'Europe. Cinq ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale, la France a proposé à ses voisins, et en premier lieu à l'Allemagne, de mettre en place une Communauté européenne de Charbon et de l'Acier pensée pour être le premier jalon d'une intégration européenne durable. [...]
[...] Il fallait trouver une formule pour régler ce différend et intégrer l'Allemagne dans un cadre européen. Il faut souligner que le Plan Schuman mettait sur un pied d'égalité les deux pays ce qui était un point très positif pour qu'Adenauer donne son soutien à la France. D'un point de vue politique, cette proposition avait tout pour plaire à l'Allemagne : elle venait huit mois après son élection comme Chancelier et peu de temps après la signature des conventions franco- sarroises qui semblaient indiquer l'échec de sa stratégie de coopération avec les puissances occidentales. [...]
[...] Le partenariat avec l'Allemagne ne suscitait ni enthousiasme ni rejet ferme dans la population et les français furent partagés sur les succès à en attendre : 37% estimaient que la Communauté allait diminuer les risques de guerre craignaient qu'elle ne favorise une renaissance rapide de l'Allemagne aux dépens de l'Hexagone. Mais le Plan Schuman était loin de combler toutes les attentes du côté des organisations fédéralistes. En analysant le cas de l'Union Européenne des fédéralistes, Bertrand Vayssière (Université de Pau) sonde les remous que l'initiative a pu susciter parmi les militants européens convaincus. L'UEF est à l'époque du Plan Schuman, le mouvement pro- européens le plus radical dans es revendications. [...]
[...] Le charbon et l'acier, écrire plus tard Monnet, étaient à la fois la clé de la puissance économique et celle de l'arsenal où se forgeaient les armes de la guerre. Ce double pouvoir leur donnait alors une formidable signification symbolique, pareille à celle que revêt aujourd'hui l'industrie nucléaire. Les fusionner par-dessus les frontières serait leur ôter leur prestige maléfique et les tournerait, au contraire, en gage de paix Dans chaque secteur (charbon, électricité, acier, moyens de transports), les chefs d'entreprises seraient groupés en entente industrielle sous la surveillance d'une institution publique européenne. [...]
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