Actuellement professeur d'histoire à l'université de Princeton, Arno Mayer fait parti des historiens engagés et contestés. Suivant un doctorat en relation internationale d'histoire, il publie sa thèse "Wilson versus Leninen" 1959 et montre la construction de la « nouvelle diplomatie » avec ces deux forces majeures. A partir de ce travail, ses idées prennent progressivement formes jusqu'à conceptualiser les différentes forces de résistances, de réactions et de contre-révolutions (Dynamics of Counterrevolutionen 1971).
Arno Mayer s'intéresse aux écrits de Karl Marx, tout d'abord afin de satisfaire ses recherches sur la modernisation de l'Asie (professeur de sciences politiques à BrandeisUniversity dans les années 50) et ensuite dans une optique plus générale comme source descriptive de l'histoire. Sa thèse "The Lower Middle Class as Historical Problem" conceptualise la petite bourgeoisie et s'attire des critiques de la part des marxistes, ces derniers craignant que la révolution élaborée par la lutte des classes n'ait pas lieu.
Toujours en s'inspirant de Marx pour ses recherches, l'historien n'en est pas moins critique à propos de ce dernier. En effet, regrettant que l'analyse marxiste ne définisse pas mieux la crise du capitalisme à l'origine d'une révolution potentielle, Arno Mayer affirme l'idée d'une "crise générale" pour caractériser le XXe siècle, dans "La solution finale dans l'histoire" publié en 2002. Cette crise se caractérise d'après lui par la coexistence de deux élites différentes, ce qui est à l'origine d'un conflit intérieur qui peut exploser en véritable guerre.
[...] Ensuite, l'auteur poursuit sa thèse en affirmant la subordination de la bourgeoisie au sein des classes dominantes. D'après lui, l'anoblissement de la bourgeoisie docile a été plus généralisé que l'embourgeoisement de la noblesse hégémonique En effet, doutant de leur légitimité sociale et ne s'appuyant pas sur une culture propre, les bourgeois désirent pénétrer dans le milieu des classes anciennes. Propriétaire de la majorité des terres agraires, l'ordre ancien possède aussi le pouvoir politique, phénomène persistant davantage en Europe centrale qu'en Angleterre ou en France. [...]
[...] En Angleterre, bien que la Chambre des Communes ait gagné du pouvoir, le monarque incarne l'unité de la nation et possède un certain choix pour le premier ministre. Se dressant face aux classes bourgeoises, la société politique sert à perpétuer la haute société nobiliaire européenne De plus, les chambres hautes sont aussi l'apanage des grands propriétaires terriens issus de la noblesse. La plupart ont des membres nommés par le roi ou des membres héréditaires comme en Angleterre. Seul le Sénat français est élu mais par le milieu des petite et moyenne propriétés paysannes. [...]
[...] "La persistance de l'Ancien Régime", Arno Mayer (1981) I. Présentation générale Actuellement professeur d'histoire à l'université de Princeton, Arno Mayer fait partie des historiens engagés et contestés. Suivant un doctorat en relation internationale d'histoire, il publie sa thèse Wilson versus Leninen 1959 et montre la construction de la nouvelle diplomatie avec ces deux forces majeures. A partir de ce travail, ses idées prennent progressivement forme jusqu'à conceptualiser les différentes forces de résistances, de réactions et de contre-révolutions (Dynamics of Counterrevolutionen 1971). [...]
[...] Enfin, les élites traditionalistes constituent une résistance à la modernisation des sociétés. Selon lui, la féodalité imprègne la noblesse sous la Monarchie jusqu'aux notables terriens après la Révolution française. Ces derniers détiennent les postes clés dans l'administration, l'armée et la culture et ont le soutien de l'Eglise. L'ancienne noblesse s'appuie sur la terre qui demeure la principale source de richesse des pays. Même en Angleterre où la progression de l'industrialisation est la plus forte, la classe dirigeante et le pouvoir de la noblesse terrienne se sont maintenus. [...]
[...] Durant le début du XXe siècle, l'académisme fait face à l'Art nouveau, au cubisme, au futurisme, mais ne connait pas de remise en cause profonde au sein de la culture officielle. La France s'ouvre davantage aux courants nouveaux que les autres pays européens. Dans la musique classique, Wagner et son œuvre sont toujours influents. Dans les arts, la Royal Académie d'Angleterre n'autorise que les œuvres conformistes et le théâtre est soumis à la censure. Lieu de l'avant garde, la France de la IIIe République n'en demeure pas moins traditionnelle, acceptant de manière passive la culture des vieux régimes. [...]
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