Les auteurs repèrent trois "configurations historiographiques" de la première guerre mondiale: une militaire et diplomatique, une sociale puis une culturelle et sociale. Ils étudient cette évolution et son application à divers sujets: les causes et buts de guerre, le commandement, les tranchées, l'économie de guerre, la révolution, l'arrière et la mémoire.
[...] van Creveld, Command in War, 1985), ainsi que de la collaboration entre militaires et civils (F. Bock a montré en 2002 comment le travail des commissions parlementaires françaises avait permis le développement décisif de l'artillerie lourde, négligée par le ministère de la Guerre) Pétain revisité G. Pedroncini défend en 1989 les conceptions révolutionnaires de Pétain : contre Foch, celui-ci a en effet adopté la tactique de la flexibilité du front appuyée sur une double ligne : c'était franchir la barrière symbolique de l'abandon d'une partie du territoire, mais pour mieux mener la contre-offensive ensuite, ce qui s'est effectivement produit en 1918. [...]
[...] Pourquoi l'armée avec la plus forte conscience de classe est-elle la seule à n'avoir pas connu de mutineries ? Pour Dallas et Gill (1985), il y a bien eu une émeute de soldats britanniques, canadiens et australiens contre des policiers militaires à la base d'Etaples en septembre 1917, mais les soldats sont rentrés d'eux-mêmes au camp et n'ont pas affecté l'emploi des troupes à la bataille de Passchendaele. Pour Fuller (1990), il y a transfert d'une indiscipline loyale propre au monde ouvrier sur le front. [...]
[...] Mais la vraie nouveauté du livre de Fischer est de proposer une interprétation de la guerre par le jeu des différentes forces politiques et sociales sur le chancelier et l'empereur, qui rompt avec le primat de la politique étrangère. L'économiste Eckart Kehr avait déjà suggéré 10 ans plus tôt que l'agressivité diplomatique visait à diminuer les tensions internes, mais son analyse avait eu peu d'influence sur les historiens Déplacement des questions Le lien entre guerre et révolution, entre tensions internes et conflit international, devient central. [...]
[...] Finalement, si les rôles des femmes évoluent en partie, la définition traditionnelle de la féminité se réinvestit, produisant même une sur- féminisation des femmes (Denise Riley, in Margaret Higonnet, 2001). Ainsi, pour Prost, deux vecteurs de sens contraire produisent un résultat nul Un mouvement de fragmentation et de renouveau est ainsi décelable pour la vie familiale, étudiée par Winter (1986) à travers la structure des mariages en GB : les femmes ont épousé des hommes d'origine sociale et géographique différente, mais si 2 M d'hommes sont morts à la guerre, les taux de célibat féminin sont restés stables, du fait de l'arrêt de l'émigration (qui est plus importante entre 1910 et 1914 que le nombre de morts à la guerre en 14-18) Le tournant affectif : la religion et le deuil L'histoire religieuse a déplacé son centre d'intérêt des Eglises aux fidèles. [...]
[...] Comment a-t-elle été conduite ? Quelles en sont les conséquences sans qu'il y ait de réponse uniforme : chaque événement amène une réinterprétation de la guerre (révolution russe, nazisme, et jusqu'à la construction européenne), avec des influences plus ou moins marquées selon les pays (poids beaucoup plus important de la révolution en France qu'en GB) : 1e rencontre d'historiens Français et Allemands / 1965 : 50es anniversaires de la guerre et de la révolution russe / 1992 : ouverture de l'Historial de Péronne La génération de 1935 Elle pense la guerre en termes clausewitziens et fait de la nation l'enjeu central de l'histoire, la grande guerre étant ainsi la dernière guerre du XIXe. [...]
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