LACHAISE, Bernard et GUILLAUME, Sylvie, "Essai de synthèse régionale", dans Jean-Marie Mayeur, Jean-Pierre Chaline et Alain Corbin (dir.), Les parlementaires de la Troisième République, Actes du colloque international des 18-19 octobre 2001, Paris, Publications de la Sorbonne, 2003, p. 65-85.
En ce qui concerne la troisième République, et les événements politiques qui lui sont constitutifs, la communauté des historiens la connait assez bien. Mais ce n'est pas forcément le cas avec les parlements, rouages humains de la République et représentants de la nation. C'est au cours du colloque international datant des 18 et 19 octobre 2001, que les historiens ont voulu dresser une typologie de ces parlementaires, c'est-à-dire leur origine, leur appartenance sociale, leur influence : leurs parcours politiques en somme. La monographie issue de ce colloque, publié en 2003 sous le titre Les parlementaires de la Troisième République, contient, en pages 65 à 85, un "Essai de synthèse régionale" conçu par Sylvie Guillaume, professeure émérite d'histoire contemporaine à l'université de Bordeaux 3 et chercheuse associée au Centre d'histoire de Sciences Po ; et par Bernard Lachaise, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Bordeaux dont les travaux portent sur l'histoire politique du XXe siècle et principalement sur les élites politiques.
Cette contribution s'inscrit dans une historiographie renouvelée, celle de l'histoire des élites, mise de côté par l'Ecole des Annales et son Histoire des masses. Cela est possible grâce à l'approche prosopographique en histoire contemporaine dès les années 80. Dans leur essai de synthèse, les auteurs suivent le parcours des individus pour en définir une typologie. Ils s'appuient sur des études déjà publiées qui concernent l'Aquitaine Nord-Pas-de-Calais, la Haute-Normandie, la Seine et le Limousin ; menées entre 1995 et 2001 (...)
[...] COMPTE-RENDU DE LECTURE : LACHAISE, Bernard et GUILLAUME, Sylvie, Essai de synthèse régionale dans Jean-Marie Mayeur, Jean-Pierre Chaline et Alain Corbin (dir.), Les parlementaires de la Troisième République, Actes du colloque international des 18-19 octobre 2001, Paris, Publications de la Sorbonne p. 65-85. En ce qui concerne la troisième République, et les événements politiques qui lui sont constitutifs, la communauté des historiens la connait assez bien. Mais ce n'est pas forcément le cas avec les parlements, rouages humains de la République et représentants de la nation. [...]
[...] Cet exercice d'écriture de Bernard Lachaise et Sylvie Guillaume est riche et référencé. Cet essai de synthèse explicite des aspects de l'étude de ces élites de la IIIème République, qu'elle reconstitue à travers elles les grands processus d'évolutions sociales, économiques et politiques de la société française à l'aube de la Seconde Guerre Mondiale. La multiplicité des exemples, et les données chiffrées peuvent géner la lecture, mais permettent d'expliquer et de théoriser, et cela malgré les faiblesses dû aux lacunes de certaines sources comme l'évoquent les auteurs dans leur introduction. [...]
[...] A partir de ces données prosopographiques, ils effectuent des comparaisons régionales, afin de définir une typologie de ces parlementaires de la Troisième République. Si cette dernière s'étend de 1871 à 1914, les bases de travail s'arrêtent soit en 1889 soit en 1893, et donc, ne permettent pas de balayer l'ensemble de cette période. Dans cet essai de synthèse, leur analyse se précise en trois axes, correspondant aux variantes géographiques des aspects de l'histoire parlementaire: les héritages, l'influence et la carrière. [...]
[...] Dans la l'aristocratie et de la bourgeoisie rentière et propriétaire, il y a reproduction sociale : on devient parlementaire par hérédité Les parlementaires reçoivent parfois la politique en héritage p.75), par l'enracinement local qui intègre le futur parlementaire à un réseau familial d'élus locaux, ou parfois, par la transmission directe d'un siège de parlementaire à un membre de la famille, processus beaucoup plus fréquent à droite qu'à gauche. La deuxième phase est celle de l'influence de ces parlementaires, et cela passe par une assise économique. Dans son département, le parlementaire est un notable, lien entre le pouvoir local et le pouvoir central, entre le pouvoir et le citoyen. Les auteurs observent une très forte porosité entre ces parlementaires et le monde économique, (p.77). [...]
[...] Concernant les origines sociales, et dans la plupart des régions, il y a une très forte représentation de la bourgeoisie et une place très faible pour les classes moyennes, faiblesse encore plus significative pour ce qui concerne les classes populaires. Cela trouve écho dans la couleur politique des régions. On constate une démocratisation dès 1889, avec la diminution de la part de la bourgeoisie chez les parlementaires et une augmentation sensible des élus nés dans les couches moyennes mais aussi populaires. Avec le critère de la formation, deux-tiers des parlementaires diplômés de l'enseignement supérieur. Ils sont principalement diplômés en droit, en médecine, mais aussi des grandes écoles. [...]
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