Xavier Baron, dans "Les Palestiniens, Genèse d'une nation" parue en 2003 fait état d'une confrontation tragique de deux peuples dont chacun est porteur d'un rêve, d'un projet. Baron, observateur privilégié du Proche-Orient, retrace la montée en puissance de l'identité palestinienne en parcourant les évènements animant les relations israélo-arabes, dont l'attentat contre l'équipe israélienne aux Jeux olympiques de Munich en 1972. A ce document s'ajoute un article paru le lendemain de l'attaque palestinienne, le 6 septembre 1972 dans The New York Times écrit par David Binder.
Les Jeux olympiques de Munich offrent aux Allemands l'occasion d'effacer le souvenir nauséabond des Jeux olympiques de Berlin de 1936 que les nazis avaient exploités à des fins de propagande. 27 ans après la guerre, Munich est la ville idéale pour montrer au monde le visage démocratique de la RFA. En parallèle, la résistance palestinienne prend de l'ampleur et veut elle aussi montrer au monde le visage de la cause palestinienne.
Lors de ces Jeux olympiques, un commando palestinien, se réclamant de « Septembre Noir » pénètre dans le village olympique le matin du 5 septembre 1972 et séquestre 11 athlètes israéliens. Le commando demande contre leur libération, celle de 234 prisonniers politiques palestiniens. Négociations avec les autorités allemandes, refus catégorique du gouvernement israélien de traiter avec les terroristes, évacuation du commando et de ses otages, mauvaise organisation des autorités allemandes entrainent l'échec de l'opération des sauvetages des otages. Les terroristes seront libérés par les autorités allemandes après le détournement d'un avion de la Lufthansa. Israël quant à elle fera passer sa colère : représailles.
Pourquoi Munich a-t-elle représenté une étape importante dans la lutte des Palestiniens ? Comment le commando Septembre Noir va-t-il mettre en lumière la cause palestinienne ?
[...] portait le nom de Biraam et Ikrit, noms de deux villages palestiniens de Galilée dont la population essentiellement chrétienne avait été évacuée en 1948 pour des raisons de sécurité. En 1972, lorsque ses habitants voulurent s'y réinstaller, l'administration israélienne les repoussa. Communiqué de l'organisation exposait les raisons de l'action du commando aux Jeux de Munich : Nos forces révolutionnaires ont pénétré en force dans le pavillon israélien au Village olympique à Munich pour obtenir que les autorités militaires israéliennes adoptent une attitude plus humaine à l'égard du peuple palestinien, qu'il se trouve sous le joug israélien ou qu'il se retrouve, parce qu'il y a été forcé, en exil. [...]
[...] Mais un changement de mentalité va être provoqué par la défaite arabe de 1967, les Palestiniens vont de moins en moins se conduire comme des réfugiés assistés, mais de plus en plus en combattants nationalistes. Les mouvements palestiniens vont s'émanciper de la tutelle des gouvernements arabes : Lignes 17 : Les fedayins dont la candeur avait fait sourire le général Dayan, ont appris à être d'un effrayant sang-froid, d'une terrifiante détermination. Pourquoi candeur ? Le 8 mai 1972, quatre fedayins prennent le contrôle d'un appareil de la Sabena sur l'aéroport de Lod, près de Jérusalem, mais ils sont neutralisés par l'intervention de commandos israéliens sous la direction de Moshe Dayan (alors ministre de la Défense dans le gouvernement de Golda Meir ) Ligne 34 : la police allemande a voulu rééditer pour son compte le piège de Lod Or ces fedayins venaient de subir un entraînement intensif en Lybie avant leur arrivée à Munich Se transforment en combattants nationalistes Ligne 1 : de toutes les actions de Septembre noir celle dont on se souviendra longtemps se déroule pendant les Jeux olympiques de Munich. [...]
[...] Pourquoi l'Allemagne a-t-elle cédé aussi rapidement aux exigences des pirates ? Pour la première fois un des Palestiniens impliqués dans le détournement a révélé que toute l'affaire avait été montée par le gouvernement allemand en connivence avec les terroristes. Les Allemands espéraient ainsi éviter des attentats sur leur sol et du même coup se débarrasser des témoins gênants de leur retentissant échec du mois de septembre. Peu de temps après le drame de Munich, le gouvernement allemand décida la création d'un groupe d'intervention antiterroriste baptisé GSG et placé sous la responsabilité du général Ulrich K. [...]
[...] Or Israël ne se vouait à aucun compromis et refusait de traiter avec les terroristes, et aucune concession ne leur sera faite. Manfred Schreiber, les otages étaient condamnés à 99% Selon le préfet de police de Bavière, le gouvernement israélien aurait préféré laisser périr leurs otages plutôt que de céder au chantage. Pour gagner du temps, les négociateurs disent à Issa qu'ils n'ont toujours pas eu de nouvelles de Jérusalem et lui demande de repousser l'ultimatum. Les Allemands n'avaient pas mesuré la détermination des terroristes, en effet, ils ne pouvaient pas croire que les Palestiniens allaient ruiner les Jeux les plus coûteux à l'époque, et mis sur pied en partie pour effacer les souvenirs de l'Holocauste. [...]
[...] Le film des évènements était un incroyable suspense, du pain bénit pour l'audience des différentes chaines du monde. Septembre noir saisit là l'occasion de la plus forte concentration de médias. Ceux- ci venant du monde entier pour faire connaître la cause palestinienne. Le spectacle monté de toutes pièces par les terroristes mènera à l'arrêt des Jeux olympiques de façon temporaire, on le lit ligne 10 à 13. En effet, le CIO (Comité international olympique), qui se veut pourtant dans la tradition de Pierre de Coubertin apolitique décide d'interrompre les Jeux pendant 24h. [...]
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