« Ouvriers des deux mondes : regards croisés sur la condition ouvrière aux États-Unis et en France 1876/1889 » est un article qui a été publié en juillet 1996 dans le numéro 176 de la revue trimestrielle intitulée Le Mouvement social. Ce périodique est consacré à l'histoire sociale et ses dérivés dans une période allant du début du XIXe siècle à aujourd'hui.
L'article qui nous intéresse a été rédigé par Marianne Debouzy. Professeure d'histoire contemporaine à l'université de Paris VIII, elle est spécialiste de littérature et civilisation américaine. Elle s'intéresse particulièrement au monde ouvrier auquel elle a consacré plusieurs ouvrages dont Travail et travailleurs aux États-Unis en 1984 et La classe ouvrière dans l'histoire américaine en 1989.
L'article en question se situe dans une partie intitulée « Représentations ouvrières ». Marianne Debouzy a choisi de consacrer son article à l'image que les ouvriers américains se font des ouvriers français et inversement. Pour réaliser ce parallèle, elle s'est appuyée sur le rapport d'ensemble et divers autres rapports que la délégation de trente ouvriers français a produit suite à sa visite aux États-Unis à l'occasion de l'Exposition Universelle de Philadelphie en 1876. Du côté américain, elle s'est intéressée aux articles parus dans le journal du mécène de la délégation de la quarantaine d'ouvriers américains venus à l'Exposition Universelle de 1889 à Paris, le Detroit Evening News.
[...] Le côté politique des ouvriers français apparaît dans l'analyse des conditions de travail aux États-Unis. Ils dénoncent la division du travail imposée par la mécanisation : celle-ci signifie selon eux l'avilissement du travail professionnel l'ouvrier est soumis à la machine et à la volonté du patron. La délégation ouvrière française apparaît donc dans une perspective de classe : elle s'attache au côté social du travail en dénonçant les prolétaires victimes de la mécanisation. Les ouvriers américains sont stupéfaits par l'obsolescence des machines et des outils utilisés en France comme par la permanence du travail manuel dans de larges proportions. [...]
[...] Ainsi, pour tous, la production de son pays est la meilleure ; d'un côté les ouvriers américains n'évoquent pas les sujets qui pourraient être épineux comme les conséquences néfastes du machinisme, de l'autre, on insiste sur l'exploitation du prolétariat qui doit s'affranchir. De plus, en se penchant plus en détail sur les articles ou les rapports en référence à ces expéditions en pays étranger, on note des témoignages discordants qui montrent qu'il faut prendre de la distance avec ses témoignages. [...]
[...] La délégation des ouvriers américains a une approche professionnelle de la condition ouvrière française. Ses rapports insistent sur le retard matériel et la lenteur des ouvriers à la tâche. En montrant les faiblesses de la France, ils mettent en avant les atouts américains : la France n'assimile pas la notion de progrès au machinisme contrairement aux États- Unis qui dominent alors économiquement. Ces remarques montrent que l'ouvrier américain accepte la hiérarchie du monde ouvrier : un homme d'affaires dirige l'usine, les ouvriers exécutent ses ordres. [...]
[...] Ouvriers des deux mondes : regards croisés sur la condition ouvrière aux États-Unis et en France 1876/1889 Ouvriers des deux mondes : regards croisés sur la condition ouvrière aux États-Unis et en France 1876/1889 est un article qui a été publié en juillet 1996 dans le numéro 176 de la revue trimestrielle intitulée Le Mouvement social. Ce périodique est consacré à l'histoire sociale et ses dérivés dans une période allant du début du XIXe siècle à aujourd'hui. L'article qui nous intéresse a été rédigé par Marianne Debouzy. [...]
[...] En mettant en parallèle ces deux mondes ouvriers, elle permet dans un premier temps de montrer l'image que renvoie un ouvrier américain à son homologue français et réciproquement. Les témoignages des différentes délégations mis en parallèle permettent de dresser le portrait de l'ouvrier américain et celui de l'ouvrier français. Il est intéressant et surprenant de constater que les écarts sont si importants entre les deux pays : souvent, les ouvriers sont surpris voire choqués par ce qu'ils observent. Le monde ouvrier américain et celui de la France n'ont pas la même culture ouvrière : ainsi, alors que l'un revendique l'appartenance à une classe spécifique, l'autre cherche à se fondre dans la société. [...]
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