Nicolas Offenstadt, "Les fusillés de la Grande Guerre – et la mémoire collective (1914-1999)", Paris, Odile Jacob 1999

Résumé du document

Nicolas OFFENSTADT est l'auteur du livre Les fusillés de la Grande Guerre – et la mémoire collective (1914-1999) paru aux Éditions Odile Jacob en novembre 1999. Nicolas OFFENSTADT est agrégé d'histoire, diplômé d'études politiques de Paris et est actuellement maître de conférence du Moyen Age et d'historiographie à l'université Paris 1 Sorbonne. Il est l'auteur de nombreux autres livres d'histoire, tel que Faire la paix au Moyen Âge (2007) ou Le pays a un héros : le dernier poilu (2007). Cet ouvrage aborde un nouvel aspect dans la reconnaissance des fusillés de la première guerre mondiale, et recense de nombreux exemples et témoignages européens (allemands, français, anglais, australiens, russes...).

La démarche de l'auteur s'inscrit dans une volonté première de définir le fusillé, comment est-il perçu et jugé par ses camarades de guerre, par l'Histoire, par les contemporains d'aujourd'hui ? Cette démarche est inédite, puisqu'elle apporte à des témoignages réels et des archives de guerre variées (dossiers des recours en grâce, livre des exécutions...), tous liés au contexte européen de la guerre, une relation avec la mémoire actuelle que nous avons des fusillés.
En outre, l'auteur pose également le difficile problème de l'accessibilité des archives, qui vise à déformer les faits, mais aussi les enjeux que pose cette redéfinition du fusillé : réhabilitation nécessaire ? Oubli par les autorités ? Pourquoi l'exécution, ce qu'elle implique et ce qu'elle témoigne du fusillé vis à vis de l'Histoire ?

Extraits

[...] Fiche de Lecture, Offenstadt Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999), Paris, Odile Jacob 1999 Fiche de Lecture Offenstadt Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999), Paris, Odile Jacob 1999 Nicolas OFFENSTADT est l'auteur du livre Les fusillés de la Grande Guerre et la mémoire collective (1914-1999) paru aux Éditions Odile Jacob en novembre 1999. Nicolas OFFENSTADT est agrégé d'histoire, diplômé d'études politiques de Paris et est actuellement maître de conférence du Moyen Age et d'historiographie à l'université Paris 1 Sorbonne. [...]

[...] En outre, l'auteur pose également le difficile problème de l'accessibilité des archives, qui vise à déformer les faits, mais aussi les enjeux que pose cette redéfinition du fusillé : réhabilitation nécessaire ? Oubli par les autorités ? Pourquoi l'exécution, ce qu'elle implique et ce qu'elle témoigne du fusillé vis à vis de l'Histoire ? Les nombreuses condamnations à mort de soldats de guerre ont fait ressurgir plusieurs problèmes à l'origine des désertions ou désobéissances militaires : le rapport entre officiers et soldats ambigüe, le fusillé pour l'exemple lié à l'injustice militaire ou à la volonté du gouvernement de répression face à ces désertions. [...]

[...] L'auteur laisse ici entendre une gradation dans les sanctions, ainsi que des exécutions à l'origine de plusieurs éléments, mais aussi une justice impitoyable et inhumaine, à l'origine de ces massacres. Le fusillé entre instrumentalisation et réhabilitation : La diffusion de l'image du fusillé suit plusieurs phases ; lors de la guerre, il est dénoncé par les journaux au même titre que les espions civils. L'ensemble des mesures de répression provoque un traumatisme moral parmi les soldats et vise à répandre une image péjorative du fusillé. [...]

[...] Histoire et Mémoire s'attachent respectivement à deux buts : vérité et citoyenneté, d'où la difficile analyse de l'une sur l'autre En effet, la correspondance pendant la guerre est soumise à censure et vise à conforter la population plus qu'à l'alerter sur de tels faits (139) 24 Celle du 11 novembre 1998 et le discours du premier ministre suscitent une critique du public; lors de cette cérémonie, l'État reconnaît officiellement sa responsabilité dans les massacres des fusillés de guerre. Mais ce qui fait polémique est l'utilisation massive des médias et la politisation de la guerre à des fins stratégiques politiques. [...]

[...] Les sources et le rôle de l'historien dans la mémoire sont particulièrement essentiels dans la compréhension des évènements : Il ne faut pas enfin négliger les causes d'exécution des fusillés et les comparer à des éléments actuels, mais bien prendre en compte leur caractère historique dans une logique et un contexte de guerre. Aujourd'hui, la question de la mémoire en France est bien présente dans les consciences, on voit cependant le rôle de l'histoire à d'autres fins de vérité. La recherche de sources liée à ces exécutions sommaires et à leur explication est parfois difficile pour l'historien . Dans cette investigation, Offenstadt a en particulier utilisé des sources relatives à des soldats, leur correspondance avec l'arrière afin de dresser un portrait de leurs impressions sur la guerre. [...]