La production culturelle du Troisième Reich n'offre que peu d'intérêt quand on se contente d'y repérer les lignes de force des théories nazies. Ce que l'auteur a essayé de montrer, c'est comment un système de production culturelle fut possible et fonctionna. Il s'agit alors de mettre en évidence le fond historique spécifiquement allemand qui a conduit la culture à n'être que sa négation et surtout, comprendre pourquoi et comment l'Allemagne nazie avait pu trouver à sa disposition, et s'en servir abondamment, des milliers de 'producteurs' culturels
[...] -Le "néo-nationalisme": il existait des points de convergence entre le mouvement nazi proprement dit et les intellectuels influencés par le "néonationalisme", en particulier l'antidémocratisme. Une partie du courant qui dérivait de Mœller van den Bruck adhéra sans reniement à toutes les conceptions racistes des nazis et à leurs idées esthétiques -L'héritage d'avant 1933: les conceptions esthétiques nazies remontent aux idées nationalistes répandues en Allemagne depuis le XIXe siècle et les écrits jugés "exemplaires par la critique nazie ont été publiés avant 1933. [...]
[...] Au nom de la pureté national-socialiste, Hitler se prononce à la fois contre Gœbbels et Rosenberg: il dénonce à la fois les "corrupteurs de l'art"(cubistes, futuristes, dadaïstes, etc.) et les nostalgiques du passé. Cette stratégie est commandée par les circonstances politiques: Hitler visent autant ce qu'il considère comme l'aile ultra révolutionnaire du nazisme que les nationalistes conservateurs. Il se trouve précisément que le futurisme synthétise les deux orientations à combattre Avec cette intervention, tout rentre dans l'ordre. L'art moderne est à jamais écarté. [...]
[...] En règle générale, l'écrivain émigré était d'abord, par la force des circonstances, un combattant antifasciste. -Les moyens d'action: des revues littéraires furent fondées: Neue Deutsche Blätter à Prague, Das Wort à Moscou. Un peu partout dans le monde furent crées des maisons d'édition allemandes (les éditions du Carrefour à Paris, les éditions Malik à Londres, Aurora aux Etats-Unis). La "Société allemande des gens de lettres en exil", fondée à Paris en 1933 autour notamment d'Heinrich Mann et Anna Seghers, fut l'une des organisations les plus importantes: il est reconnu qu'elle joua un rôle considérable par l'aide matérielle qu'elle tenta d'apporter aux écrivains allemands émigrés. [...]
[...] La guerre est le thème privilégié de leur romans, dans une optique belliciste: elle est une occasion pour l'homme de prouver son existence et son héroïsme et est la plus haute expression de la civilisation. Ernst Jünger en fut le plus éminent représentant. -Le "néo-romantisme": il s'agit d'une survivance de la tradition romantique. L'irrationalisme en est le trait dominant: exaltation de l'instinct, négation de la mort, refuge dans le rêve. Une forte partie des représentants de ce courant accepta la mise au pas avec ferveur: Ina Seidel, Wilhelm von Scolz, etc. Une religiosité latente imbibe leurs œuvres, qu'ils choisissent de chanter la nature, les paysans ou le Führer. [...]
[...] A l'inverse du roi Midas ou comment les prétendues valeurs du nazisme changent la culture en barbarie . Du nazisme et ses prétendues valeurs -Pour Hitler, le principe d'autorité tel qu'il l'entend dans Mein Kampf suppose un pouvoir qui ne se borne pas à administrer, mais soumet la nation entière à ses instances: l'art est lui aussi absorbé dans les structures de l'Etat. Tous les moyens esthétiques sont mis à contribution pour imposer les idées fascistes à l'ensemble du corps social, de la photographie au concert de musique, de la sculpture monumentale au film. [...]
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