Nathalie Petiteau énonce d'emblée la démarche de Napoléon, de la mythologie à l'histoire en introduction. Selon elle, les études historiques sérieuses sur Napoléon sont peu nombreuses, alors que paradoxalement l'Empire constitue une période clé de l'histoire française et que Napoléon demeure un des personnages favoris des Français. En réalité, la plupart des publications concernant l'empereur sont dans une large mesure influencées par le mythe napoléonien à tel point qu'il est difficile d'en distinguer la part de vérité. Les différents partis politiques ont eu tendance à s'approprier l'empereur pour servir leurs propres intérêts et se sont attachés à le présenter comme un héros, ou à l'inverse comme un despote. Ainsi malgré l'abondance des écrits, la forte imprégnation mythologique fait obstacle à une approche critique de la période. C'est bien là l'enjeu de l'ouvrage, contenu dans le titre Napoléon, de la mythologie à l'histoire : analyser en profondeur la mythologie napoléonienne, comprendre ses racines et ses facettes pour s'en dégager et approcher une meilleure objectivité, but de tout travail historique sérieux.
[...] C'en est de même lorsqu'elle entame l'étude sur les historiens s'étant opposés à cette conception à partir des années 1930. Elle met en effet l'accent sur l'ouvrage de Georges Lefebvre en expliquant que grâce à lui, la leçon semble avoir porté soulignant ainsi la véracité de ses propos. Finalement son avis apparaît clairement dans les conclusions du chapitre et de la partie. Elle écrit ainsi que le précurseur de l'Europe moderne, ( ) n'a jamais existé que dans les conversations de Saint Hélène (p.298) classant ainsi cette interprétation de la politique napoléonienne dans la légende (p.276). [...]
[...] C'est bien là l'enjeu de l'ouvrage, contenu dans le titre Napoléon, de la mythologie à l'histoire : analyser en profondeur la mythologie napoléonienne, comprendre ses racines et ses facettes pour s'en dégager et approcher une meilleure objectivité, but de tout travail historique sérieux. Construction de l'ouvrage Napoléon, de la mythologie à l'histoire se divise en trois parties. Dans la première partie, Nathalie Petiteau analyse l'évolution de l'image mythologique de l'empereur au cours de l'histoire, caractérisée par l'alternance entre la légende rose et la légende noire. Dans la seconde partie l'auteur se prononce sur des questions majeures concernant l'empire. [...]
[...] De même par la suite, elle analysera les différentes conceptions selon les différentes époques et contextes politiques. La III République explique t-elle, par exemple, a permis, compte tenu du danger éloigné d'une restauration bonapartiste, l'expansion de l'idée d'un Napoléon héritier de la Révolution française. Elle avance également le fait que la conception d'un Napoléon héritier ou non de la Révolution française dépend de l'interprétation de la Révolution comme un bloc ou son contraire selon l'expression de Clemenceau. Mais c'est réellement à la fin de cette longue analyse qu'elle semble donner son avis en abordant les années 1930 et la volonté de sortir de l'histoire l'ombre portée par la légende Elle finit ainsi en citant des auteurs qu'elle présente donc comme objectif et qui renvoie ainsi à sa propre perception de la question. [...]
[...] Nathalie Petiteau, Napoléon, de la mythologie à l'histoire, Paris, Éditions du Seuil Biographie de l'auteur Nathalie Petiteau est née en 1963. Elle a consacré sa thèse à la noblesse d'Empire et est historienne de la société du 19e siècle et de la portée des années napoléoniennes. Elle a publié deux ouvrages majeurs : Napoléon, de la mythologie à l'histoire et Lendemains d'Empire : les soldats de Napoléon dans la France du XIX° siècle. Elle est actuellement professeur d'histoire contemporaine à l'université de Poitiers, après avoir enseigné à l'université d'Avignon. [...]
[...] Regard critique et objectif en un sens mais qui permet par là même le positionnement de l'historienne. Ce positionnement est cependant très difficile à cerner parmi les nombreuses références qui illustrent une fois de plus son souci d'objectivité. Ce que nous offre finalement Nathalie Petiteau est un regard neuf, qui permet d'ouvrir de nouvelles perspectives d'étude. Elle ne traite ainsi non pas de la période napoléonienne à travers l'histoire d'un homme, comme l'on fait pendant près de deux cents ans de nombreux auteurs, mais en elle-même. [...]
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