L'ouvrage de Natalie Petiteau n'est pas un ouvrage historique, mais historiographique. Par conséquent sa prétention n'est pas de contribuer à l'histoire de la période dominée par Napoléon, mais justement de mettre en lumière et de comprendre les particularités de la formation progressive de cette histoire.
Quelques traits se dégagent : d'abord, l'histoire de France de 1800 à 1815 est très longtemps restée soumise à celle du personnage central – jalonnant la mémoire de « clichés » sur Napoléon très peu pertinents dans une perspective d'historien. Historiens qui, remarque l'auteur, semblent avoir dédaigné l'étude de la période, pour diverses raisons, notamment la grande difficulté saisir l'essence du personnage et de son oeuvre.
[...] Napoléon, de la mythologie à l'histoire, Natalie Petiteau L'ouvrage de Natalie Petiteau n'est pas un ouvrage historique, mais historiographique. Par conséquent, sa prétention n'est pas de contribuer à l'histoire de la période dominée par Napoléon, mais justement de mettre en lumière et de comprendre les particularités de la formation progressive de cette histoire. Quelques traits se dégagent : d'abord, l'histoire de France de 1800 à 1815 est très longtemps restée soumise à celle du personnage central jalonnant la mémoire de clichés sur Napoléon très peu pertinents dans une perspective d'historien. [...]
[...] Par ailleurs, la mort de Napoléon marque le début d'une (timide) tentative d'élaboration d'une histoire sérieuse. L'impartialité et l'objectivité sont certes encore discutables ; les historiens se fondent beaucoup sur les publications mémorialistes car c'est encore le matériau qui s'apparente le plus à une source historique fiable. Cependant, on dénote une réelle volonté de fonder l'étude non plus sur une position a priori, fondée sur une appartenance politique ou un sentiment d'admiration ou de haine pour le personnage, mais réellement sur l'analyse des faits. [...]
[...] Le mouvement de récupération politique commence chez les libéraux, de plus en plus réfractaires à la Restauration et soucieux de réveiller un sentiment de gloire nationale et de patriotisme que les Bourbons ne savent flatter. Dans cet esprit, Louis-Philippe réhabilite le culte de l'Empereur en réinstallant sa statue place Vendôme, en achevant l'Arc de triomphe et en rapatriant les cendres de Sainte Hélène. Mais le mouvement commence avant 1830, en fait à la mort même de Napoléon : dans les mois qui suivent émerge une tendance que l'auteur qualifie de mémorialiste ; les contemporains, amis, connaissances de Napoléon publient leurs mémoires, les plus retentissantes étant bien sûr celles de l'Empereur déchu lui-même, rédigées par Las Cases : le Mémorial de Sainte-Hélène. [...]
[...] De fait, les notables à travers la presse, comme les romantiques dans leur littérature, adoptent une première position de fustigation et reprennent la légende noire (en y soustrayant les éléments les plus fabuleux et les moins crédibles). Mais 1821 et la mort de Napoléon voient se modifier, d'abord modérément puis de manière très importante, les jugements sur le personnage, par conséquent, la production bibliographique qui lui est consacrée. Le fait est que la mort de Napoléon le rend inoffensif croit-on alors, sans imaginer qu'un autre Bonaparte pourrait profiter d'une réhabilitation de son nom. [...]
[...] De manière générale, les innombrables débats suscités par chaque nouvelle publication sont la manifestation des récupérations de l'image de Napoléon, à tous les endroits de l'échiquier politique. S'il n'y a jamais eu d'unanimité, ce qui semble naturel autour d'un sujet vecteur de tant de passion, l'exaltation semble finalement prédominer. Et c'est, selon l'auteur, un facteur non anodin de l'échec de la IIe République. [...]
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