Naître, vivre et mourir en URSS, Alain Blum, CERCEC, Russie contemporaine, démographie russe
Docteur en histoire et démographe de renom français, directeur de recherchede l'INED et notamment directeur du Centre d'études des mondes russes, caucasien et centre européen ; le CERCEC,Alain Blum est un historien français spécialisé dans les questions de démographies et des sociétés de la Russie contemporaine. Ses recherches englobent aussi bien les champs de la démographie historique que l‘histoire de la statistique démographique. L'auteur a publié plusieurs ouvrages sur les questions démographiques en Europe et en Ex-Urss.
Pour le sujet traité dans le cadre de ce travail, l'auteur nous livre un essai qui s'adresse à un public averti mais qui pourra intéresser nombre de gens désirant parfaire leurs connaissances sur la démographie russe. Le constat est simple. Alain Blum rappelle qu'il ne faut non plus pas passer sous silence le rôle des famines, des guerres mondiales et des répressions qui eurent une influence particulière sur la démographique russe depuis le régime du tsar jusqu'à nos jours.
[...] Il nous livre donc un historique démographique en Russie faisant abstraction de toutes formes d'enjeux politiques. On peut donc comme l'affirme l'auteur distinguer deux « résistances majeures » dans l'évolution démographique russe. La première de celle-ci qu'il nomme la « résistance géographique », englobe tous les mouvements de populations des exilés et des colons russes. En effet, même si l'empire russe est vaste, tous les satellites rattachés à l'URSS comportent de nombreuses ethnies différentes, la différence étant vraie aussi pour la démographie de ces républiques. [...]
[...] Des lois sont instaurées pour faciliter le divorce pour arriver au fantasme de la « famille révolutionnaire ». Comme partout en Europe en avançant dans le siècle, les divorces se font de plus en plus nombreux comme « en témoigne la disparition d'une forme strictement institutionnelle du mariage. » Le brassage ethnique avait une part importante dans les mariages interterritoriaux en Russie. Cela conduisait à un brassage des populations et à une augmentation des flux migratoires. La main d'œuvre affluant d'Asie permettait de compenser le déplacement de la population russe vers la partie européenne du pays. [...]
[...] Les famines, notamment celle de 1921 en Ukraine causa environ 6 millions de morts. Les purges orchestrées par le régime, et notamment celles de la Grande Terreur, amènera 1,55 million de personnes à se faire arrêté. Malgré tout, on peut difficilement obtenir des chiffres précis étant donné les secrets qui entouraient ces vagues répressives. A celles-là nous pouvons ajouter les plus de 8 millions d'opposants aux régimes emprisonnés dans des camps de travail. La mortalité y étant importante, Alain Blum avance un taux de décès de 40% contenu des conditions extrêmes. [...]
[...] L'amélioration de l'hygiène, des vaccinations massives et de la répression de l'alcoolisme permettra sous l'ère Gorbatchev de faire baisser les taux de suicides et la mortalité infantile. Le cas de la sexualité est aussi abordé. L'avortement n'est pas autant répendu qu'en Europe occidentale. Le préservatif est très peu utilisé. Ce n'est qu'à partir de la légalisation de l'avortement par le pouvoir bolchévique en 1920 que le nombre de grossesses non menées à terme explosent. Entre 1924 et 1928 le nombre d'avortement pour la ville de Leningrad passe de 6500 à 53600 avortements. Autour des années 1970 le nombre d'avortement se stabilise à 7 millions. [...]
[...] Mais, Blum, pour autant à minimiser les crimes commis par le pouvoir en place. La natalité ne semble pas spécialement perturbée, selon les chiffres donnés, notamment dans les périodes de troubles. La réflexion d'Alain Blum s'articule autour des trois grands champs, à savoir : le cas de la démographie politisée, les trente violentes et l'autonomie démographique. Eux-mêmes découpés en petits chapitres nous permettant de suivre facilement la trame de son postulat. Ainsi dans l'histoire de la statistique soviétique apprend-on que le régime du tsar tenait déjà un recensement de la population. [...]
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