Professeur émérite à l'Institut d'Etudes Politiques de Paris, Pierre Gerbet est un spécialiste des relations internationales et particulièrement des problèmes de l'unification européenne, sur lesquels il a, depuis quarante ans, publié de nombreuses études et dirigé plusieurs ouvrages collectifs. Il est notamment l'auteur d'une grande synthèse historique sur La construction de l'Europe (1983).
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, des voix s'élèvent en faveur d'une organisation politique et économique de l'Europe, seule chance pour le continent de retrouver une importance sur l'échiquier international. L'idée d'un grand espace économique européen allait faire son chemin. A Rome, le 25 mars 1957, six pays signent les traités instituant la Communauté Européenne de l'Energie Atomique, surnommée Euratom et la Communauté Economique Européenne, appelée familièrement Marché Commun.
Pierre Gerbet retrace l'histoire de l'idée européenne, commente la mise sur pied de la CEE, dont le marché Commun général est l'élément central mais non unique. Ce Marché n'est qu'un premier pas et bien des questions restent à résoudre : une grande unification économique peut-elle se réaliser en dehors d'une unification politique ? Signée à six, élargie à vingt-cinq, à combien de pays l'UE peut-elle s'ouvrir ? A la veille de l'instauration du grand marché intérieur (ouvrage publié en 1987), quel est le bilan de cette initiative ?
[...] Aussi le plan Manshoft préfigurait largement de la politique agricole commune comme telle qu'elle sera plus tard, mais cela n'aboutit pas en raison de divergence avec la R.U. Echec des autres secteurs comme la santé car il ne représentait pas la même importance pour le rapprochement franco- allemand. Toujours dans le début des années 50, un autre type de marché commun, celui des armements fut proposé. Réné Pleven, président du Conseil Français, propose un projet de Communauté Européenne de Défense (CED) le 27 mai 1952 avec les six pays (France, Italie, Allemagne, BENELUX). Il s'agissait d'une administration militaire européenne dotée d'un budget commun. [...]
[...] Mais toutes ces tentatives échoueront. Après le Seconde Guerre mondiale seul le Benelux réussit l'Union Economique avec la Belgique, le Luxembourg et les Pays-Bas le 23 octobre 1943. Mais dès la fin de la guerre, et avec la création d'organismes internationaux comme le GATT ou encore le FMI pour réguler le libre-échange et éviter les luttes douanières, se créa également la Commission économique pour l'Europe, organe de l'ONU, mais paralysée par la Guerre Froide. Se pose alors la question de comment faire l'Europe ? [...]
[...] Mais le grand marché européen semblait encore lointain. Dans ce cadre, la relance intervint avec notamment Jean Monnet par l'extension des compétences de la CECA et la création d'une nouvelle structure pour le développement commun de l'énergie atomique puis un Marché Commun général dont la mise en œuvre serait confiée à une autorité indépendante. Ainsi, le 1er et 2 juin 1955, il y eu une réunion des ministres des affaires étrangères des 6. Les discussions s'engagèrent sur la base d'un mémorandum BENELUX. [...]
[...] La fondation de la CEE avait ainsi entraîné une profonde modification du paysage économique en Europe occidentale : ouverture du marché commun à six, échec de la grande zone de libre-échange et repli sur une petite zone à sept, engagement de tous les pays dans la voie du désarmement douanier mais au sein de deux ensembles rivaux, transformation de l'OECE en OCDE de caractère plus atlantique. Mais cette division de l'Europe finira par disparaître au profit d'une CEE élargie. Trente ans après, le 27 et 28 février 1986, signature de l'Acte Unique qui vise à davantage d'intégration économique et un développement de la politique étrangère. A la fin des années 70 et début des années 80, la CEE est en perte de vitesse : insuffisance des politiques communes, marché imparfait, manque d'harmonisation. [...]
[...] L'idée d'un grand espace économique européen allait faire son chemin. A Rome, le 25 mars 1957, six pays signent les traités instituant la Communauté Européenne de l'Energie Atomique, surnommée Euratom et la Communauté Economique Européenne, appelée familièrement Marché Commun. Pierre Gerbet retrace l'histoire de l'idée européenne, commente la mise sur pied de la CEE, dont le marché Commun général est l'élément central mais non unique. Ce Marché n'est qu'un premier pas et bien des questions restent à résoudre : une grande unification économique peut-elle se réaliser en dehors d'une unification politique ? [...]
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