Le début du roman nous plonge dans l'univers familial de son enfance en 1913. Rudolf grandit dans une famille de boutiquier, malheureusement ordinaire, où le père tyrannise par son autorité et où la bonne remplace l'affection d'une mère trop effacée. Le petit garçon rêve de devenir, comme son oncle, officier dans l'armée. Mais son père, souhaitant expier une faute, s'est juré d'offrir son fils à Dieu en le faisant prêtre. Il est, pour cette raison, extrêmement dur avec lui et ne manque pas de lui inculquer l'importance du travail bien fait comme un devoir propre à tout bon Allemand. L'homme vient à mourir alors que l'Allemagne entre en guerre. Rudolf remplace le chef de famille, il décide que rien ne sera changé. Mais, peu à peu, l'envie de s'engager l'emporte. Son jeune âge l'empêchant de se rendre au front, il aide à la réception des blessés en tant que brancardier. Là, il fait la rencontre de Günther, un capitaine de cavalerie, qui suscite, à travers un discours nationaliste, son envie de combattre. A à peine 16 ans, grâce à cette rencontre, il est accepté dans une caserne où il découvre, avec plaisir, ce qu'est une vie véritablement cadencée, ordonnée par la répétition, ainsi que le maniement des armes. Il est alors envoyé en Irak, où il recevra la Croix de fer parce que blessé, en Palestine et sur le front turc. La fin du conflit entraîne sa démobilisation. Il choisit de ne pas retourner chez lui malgré le décès de sa mère et les difficultés financières de ses sœurs. Il devient brièvement ouvrier puis s'engage dans les corps francs luttant contre les bolcheviks et les spartakistes. A partir de 1922, Lang connaît les difficultés quotidiennes allemandes: la faim, les emplois insalubres, le chômage…il en vient au suicide...
[...] La routine de la vie de caserne convient au mieux à Lang, chaque minute étant remplie par le devoir, il n'y a pas de moment creux pour se demander ce que l'on fera. Le Führer attend de toi un dévouement sans limite [ ] j'éprouvais un profond sentiment de paix. J'avais trouvé ma route, elle s'étendait devant moi, droite et claire Le roman montre terriblement cette douce et constante avancée vers la négation de l'individu. Peu à peu, il n'y a plus à se poser de question. [...]
[...] C'est de 1950 à 1952, qu'il rédige La mort est mon métier, livre navigant entre l'histoire et la fiction. L'auteur y crée le personnage de Rudolf Lang s'appuyant sur les rapports établis (dont une analyse pertinente du psychologue américain Gilbert) lors du procès de Nuremberg, sur l'ancien SS commandant en chef du camp d'extermination d'Auschwitz, Rudolf Hoess. Le début du roman nous plonge dans l'univers familial de son enfance en 1913. Rudolf grandit dans une famille de boutiquier, malheureusement ordinaire, où le père tyrannise par son autorité et où la bonne remplace l'affection d'une mère trop effacée. [...]
[...] Au delà de raisons politiques ( briser et dissuader les opposants) s'ajoutait des raisons biologiques d'épuration. Merle fait une conséquente recherche sur ce qu'était les camps et la manière dont ils se sont créés. Il faut féliciter ce travail historique. Comme le disait Santayana ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ce livre permet de lutter contre la tendance à scotomiser ( volonté d'évacuer de notre conscience ce qui est déplaisant). L'historien lutte contre le refoulement freudien, en confrontant les générations à leur passé. [...]
[...] Libéré, il devient fermier grâce au parti et fonde une famille au nom de la race allemande. Progressivement il renoue avec le parti et se voit confié la tâche par Himmler de former des hommes au dévouement absolu. Son sérieux le promeut gardien du camp éducatif de Dachau en 1934 puis constructeur du camp d'Auschwitz. Le parti le contraint de rester à son poste malgré l'entrée en guerre. Il se voit alors confier la tâche secrète de mettre techniquement au point l'extermination massive des Juifs, décidée par la Conférence de Wannsee en 1942. [...]
[...] Seul compte le respect de l'ordre. Ainsi préfère t'il tuer son camarade que de le laisser déserter. Ce qui est aussi intéressant c'est que Lang devient ce qu'il façonne, ou du moins il est apte à former des gens à ne pas avoir de conflits de conscience parce qu'il n'en a pas lui-même. Quant à l'antisémitisme, il s'accroît progressivement chez le personnage, principalement face aux difficultés quotidiennes. C'est là une analyse historique et sociale que fait l'auteur. Un bouc-émissaire est nécessaire à toute société en mal de vivre. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture