Le thème de recherche de Montagne, dans cet ouvrage, est de comprendre et de cerner à l'aune des relations entre le Makhzen et les berbères chleuhs les règles constantes dirigeant la vie et l'organisation des tribus. “Des règles constantes, inconnues des hommes, mais qui cependant dirigent invariablement leurs démarches et les conduisent tout d'abord au succès puis à la ruine” nous dit Montagne. C'est là nous pensons, la problématique et le fond d'une dialectique complexe que l'auteur s'essaye à démontrer.
[...] On retrouve aujourd'hui aisément le tracé de leurs zones d'influence dans le dénombrement et la localisation des tombeaux de saints. Chaque nouvelle zaouia est un centre d'où partent de nouvelles colonies. Ainsi, les marabouts perçoivent la dîme, les sultans n'osent pas les soumettre à l'impôt, les zaouias deviennent des refuges et jouent même le rôle de conciliateur lors de conflits. C'est à partir du XVIIè siècle que l'impuissance des Saadiens devient définitive et que les marabouts étendent leur autorité en adaptant ou en soumettant la coutume berbère à la Loi divine. [...]
[...] La confédération peut être constituée de plusieurs tribus très soudés, c'est le cas des Haha, mais elle peut aussi être une création factice pour lier des tribus dans un but bien déterminé, comme les Ida ou Tanan. Il est très difficile de définir, c'est-à-dire d'enfermer sous une définition figée, la notion de tribu. Ce que nous pouvons en dire, c'est qu'elle possède un territoire, un nom, quelques traditions communes, mais elle est dépourvue de toute institution précise. Le canton reste l'unité de regroupement et le lieu essentiel du jeu politique. L'unité de la tribu ne prend sens que lorsqu'elle est menacée. [...]
[...] Conclusion Les conséquences majeures de la domination du Makhzen furent les suivantes : l'établissement d'un ordre intérieur, la disparition du rôle des marabouts, la décadence des institutions économiques, l'exode des Berbères dû à l'accaparement des terres par les caïds . Une ouverture est faite ensuite sur la politique française de la France. Les dures résistances rencontrées ne font pas perdre de vue à Montagne l'importance d'une politique conciliante. le dahir berbère de 1914 en est un exemple. Montagne nous dit : “Seul un appel aux puissances de conservation de la Berbérie, demeurées souveraines dans une grande partie du Maroc, permettra dans l'avenir d'atténuer le choc des habitudes du passé et des illusions de l'avenir. [...]
[...] MONTAGNE (Robert) Les Berbères et le Makhzen dans le sud du Maroc : Essai sur la transformation politique des Berbères sédentaires “Nous avons essayé, en étudiant les institutions berbères, de mettre un peu d'ordre dans ce chaos qu'est le passé de l'Afrique du Nord.” (Montagne Robert in La vie sociale et la vie politique des Berbères, p.86) Biographie de l'auteur : montagne robert (1893-1954) Né en 1893, Montagne rejoint en 1918 l'aéronavale et est nommé à Port Lyautey sur la côte atlantique. [...]
[...] Les grands mouvements religieux sont dans le Sous essentiellement berbères, tous se revendiquant du mouvement mystique du chadilisme. Nous pouvons en retracer les grandes lignes. Les Regraga, milice du Jbel Hadid fondée par Abou Sa'id er Rahman er Regragi mort en 1370 et Othman Sa'id et Hartanani, n'ont pas vraiment eu de rôle politique mais exigèrent tout de même des convertis des très profitables. L'Imam Mohamed ben Sliman el Jazouli fonda sa confrérie chez les Haha et prêcha la guerre sainte et une vision mystique de l'Islam. [...]
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