En 1914, la Grande-Bretagne a un empire de 33 millions de km2 et compte 410 millions d'habitants. Elle reste la plus grande puissance au monde. Elle a acquis ce statut en 1815, après les guerres napoléoniennes et le conserve après la Première Guerre mondiale. Elle agrandit son empire de certains mandats et bénéficie de l'isolationnisme américain.
Mais le déclin est proche : elle doit abandonner la convertibilité en or de la livre sterling. La même année, le Statut de Westminster officialise l'autonomie des Dominions. Cette notion peut être comprise comme l'expression de la puissance globale exercée par la Grande-Bretagne : une puissance industrielle, commerciale, financière, militaire, morale et idéologique.
L'expression « Pax Britannica » rend compte de cette hégémonie. Cette notion peut aussi être comprise comme l'ensemble des différentes structures de l'empire britannique, l'Inde, les colonies, les Dominions, les mandats après 1918, voire l' « empire informel », c'est-à-dire les territoires soumis à l'influence britannique.
Dans quelle mesure la Grande-Bretagne est-elle parvenue à modeler le monde à son image ? Est-elle restée le centre de cet ensemble ?
Certains historiens ont présenté l'épisode colonial comme la mise en place d'une certaine modernité (Christopher A. Bayly, La naissance du monde moderne, 2006 et Niall Ferguson, Empire. How Britain Made The Modern World, 2003) ou comme les prémices de la mondialisation (Jacques Frémeaux, Les empires coloniaux dans le processus de mondialisation, 2002 et John Darwin, The Empire Project. The Rise and Fall of the British World-System, 1830-1970, 2009). L'idée d'une première mondialisation économique fait toujours débat, de même que la question des motivations impériales (Anthony Webster, The Debate on the Rise of the British Empire, 2006).
Qu'est-ce que la Britishness ? L'empire a joué un rôle dans l'élaboration de cette identité, en unissant Gallois, Ecossais et Anglais émigrés et en offrant en métropole un élément commun de fierté patriotique. Au sein des Dominions, quelle voie trouver entre affirmation nationale et acceptation de l'héritage britannique (langue, institutions politiques, modes de vie, sports…) ? L'engagement des Dominions dans la guerre des Boers et dans la Première Guerre mondiale montre l'existence de liens forts avec la Grande-Bretagne.
Les Etats-Unis, en s'affirmant comme une puissance de substitution, s'affirment comme un espace à part, de même que l'Irlande. Cette dernière, intégrée en 1801 au Royaume-Uni, n'a jamais été totalement assimilée. Elle réclame sans cesse son autonomie, puis son indépendance. Elle a participé à la mise en place de l'administration impériale, mais a aussi subi le joug britannique.
Au début de la période, l'influence de la Grande-Bretagne sur l'empire est forte. Elle s'exerce sur les Dominions, mais aussi sur « l'empire informel » notamment en Amérique latine. Le mode de vie britannique se diffuse dans le monde entier : sports, arts, notamment architecture, « modèle de Westminster » voire modèle aristocratique, religion. L'élan missionnaire joue un rôle de premier plan dans la découverte et l'administration de nouvelles terres et est fortement médiatisé, surtout à partir de David Livingstone.
L'influence des possessions britanniques sur la métropole a été analysée par Edward Saïd (L'Orientalisme : l'Orient créé par l'Occident, 1978 et Culture et impérialisme, 1993). Une grande partie de la production culturelle européenne serait imprégnée d'un impérialisme latent.
La Grande-Bretagne était-elle une société impériale ? L'historien John MacKenzie en est convaincu : Propaganda and Empire : the Manipulation of British Public Opinion, 1880-1960, 1984 et Imperialism and Popular Culture, 1986. Il a été suivi par Catherine Hall, Andrew Thompson... Bernard Porter (The Absent-Minded Imperialists : Empire, Society and Culture in Britain, 2004) a nuancé le débat en minimisant l'impact des questions impériales sur la population britannique.
Depuis une vingtaine d'années, l'impact écologique de l'impérialisme a été étudié : exploitation des matières premières, modification des méthodes traditionnelles de culture, création de grandes zones urbaines... mais aussi émergence d'une pensée environnementale (protection des forêts notamment).
[...] La main d'œuvre industrielle augmente : des actifs en en 1871. On assiste aux débuts de la tertiarisation : des actifs en en 1871. De nombreux émigrants arrivent en Grande-Bretagne : ils sont essentiellement Irlandais million environ). On note une émigration israélite à Londres à la fin du XIXe et au début du XXe siècle. Le facteur capital Le financement de l'économie britannique se fait essentiellement par autofinancement. Les entreprises industrielles et commerciales du XIXe siècle sont généralement des entreprises individuelles ou des partenariats de quelques associés, ayant souvent des liens de parenté ou d'amitié. [...]
[...] Entre 1811 et 1816, le mouvement luddite amène certains artisans à détruire les machines ( en 1811) et à incendier les usines textiles. La révolte de Captain Swing éclate en novembre 1830 dans le sud-est de l'Angleterre. Elle réunit des travailleurs agricoles protestant contre l'usage de batteuses mécaniques et réclamant de meilleures conditions de vie. À partir des années 1830, les enquêtes sur la société britannique se multiplient. En 1832, un département des statistiques est créé au sein du Ministère du Commerce. [...]
[...] Elle symbolise la supériorité britannique et la gloire de l'ère victorienne. Le Crystal Palace, construit pour l'occasion par Joseph Paxton, innove en utilisant du fer et du verre et par l'assemblage de parties préfabriquées. C'est un succès puisque l'exposition attire plus de 6 millions de visiteurs en 6 mois et que plus de 40 pays y participent, sans compter les membres de l'empire britanniques (Dominions, colonies, Inde). Sur les exposants, plus de la moitié sont britanniques. L'exposition donne une certaine vision du monde britannique, fondée sur le commerce (libre-échange et division du travail). [...]
[...] Il intervient en 1875 pour dissuader Bismarck de mener une guerre préventive contre la France. La Grande- Bretagne mène une politique de compromis (territoires en Tunisie en échange de l'abandon des revendications françaises en Egypte, entrée de l'Allemagne dans le conseil du Canal de Suez en 1885). Lors du congrès de Berlin de juin-juillet 1878, Disraëli contraint la Russie à céder sur le libre accès à la Méditerranée. La Turquie attribue l'administration de la Bosnie-Herzégovine à l'Autriche-Hongrie et celle de Chypre à la Grande-Bretagne. [...]
[...] La Grande-Bretagne la justifia par la volonté d'éviter la division de l'Empire ottoman et d'empêcher la domination russe sur cet espace. Le souhait de protéger les Chrétiens sert de prétexte pour intervenir dans les affaires ottomanes. Suite à l'attaque russe de l'Empire ottoman en 1853, les flottes françaises et britanniques se rendent en Mer Noire afin de protéger Constantinople. La guerre de Crimée débute en 1854. Les radicaux français et britanniques la perçoivent comme une lutte contre la tyrannie et espèrent l'affaiblissement de la Russie et donc la libération des pays d'Europe de l'Est. [...]
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