Messali Hadj, pionnier du nationalisme algérien, Benjamin Stora, 1987, premières organisations indépendantistes algériennes, indépendance de l’Algérie, nationalisme algérien, Etoile-Nord-Africaine
Pionnier de l'idée d'indépendance, père du nationalisme algérien, Messali Hadj est le fondateur des premières organisations indépendantistes algériennes.
Après une lutte de pouvoir entre ses mouvements (l'Etoile-Nord-Africaine en 1926, Parti du Peuple algérien en 1937, Mouvement pour le triomphe des libertés démocratiques, Mouvement national algérien en 1954) et le Front de libération nationale (crée en 1954) au cours de laquelle il fut la cible d'attentats, il céda à ce dernier la conduite des mouvements prônant l'indépendance de l'Algérie. Il se retira alors de la vie politique.
Personnage controversé, après avoir connu la gloire il fut ensuite décrédibilisé par ses adversaires politiques. Comment un tel isolement a-t-il pu se produire ? Pourquoi a-t-on eu recours à l'utilisation de contre-vérités, voire même de calomnies, pour le faire plier ? Enfin, pourquoi cette insuffisance au plan théorique et politique qui le faisait se défier de la bourgeoisie et en même temps minimiser les différenciations sociales existantes au sein du peuple algérien lui-même ? Y a-t-il dans sa personnalité la cause de son éclipse ? Telles sont les quelques interrogations que Benjamin Stora tente d'éclaircir.
[...] Messali Hadj, pionnier du nationalisme Algérien constitue sa thèse. Elle fut rédigée au milieu des années 1980, dans un contexte de débats autour des actions humanitaires et des actions pour le développement. Contexte qui d'après Harang Charles-Édouard précipita la crise du tiers-mondisme et le renouvellement des approches historiographiques concernant la colonisation C'est en s'appuyant sur des archives judiciaires (les organisations de Hadj - notamment l'ENA - furent étroitement surveillées), les mémoires de ce dernier et des journaux clandestins, que Stora s'est concentré pour mener à bien cette biographie. [...]
[...] Lorsque Messali fut libre le 1er mai 1935, l'organisation reprit de plus belle. Dès lors, l'organisation se rapprocha brièvement du Front Populaire. Mais les discours violents de Messali contre l'impérialisme français et sa lutte acharnée contre l'occupation de l'Éthiopie détériorèrent rapidement leurs relations. Bien qu'il appelât à l'alliance avec le prolétariat français, il devint de plus en plus critique vis-à-vis du Front Populaire. Ainsi, à partir de 1935 Messali amorça l'algérianisation de l'ENA. En 1935, une nouvelle vague de répression frappa de nombreux cadres de l'organisation Afin de préserver la direction, Messali fuit à Genève en décembre. [...]
[...] Il eut le mérite de maintenir vive la flamme du nationalisme. Malgré le déclin de l'organisation, Messali fit preuve de persévérance. Son premier objectif était de former des cadres politiques capables de conduire le peuple algérien à l'indépendance. À partir de cette période, le recrutement s'élargissait à une nouvelle génération, qui fit ensuite de l'organisation un mouvement de masse . Plus instruits et réfléchis, ils allaient devenir de véritables lieutenants de Messali. Profitant du désarroi de l'organisation, le PC tenta de le réorganiser à son profit. [...]
[...] En 1951, Messali entreprit de faire une tournée dans le monde arabe pour faire connaitre son parti et les aspirations du peuple algérien. Le Comité Central de l'organisation ne fut pas réjoui de cette initiative. Dès lors, l'objectif de Messali était clair : plutôt que d'ouvrir une discussion politique au sein du parti, il désirait en appeler aux militants contre la direction. Il engagea une tournée de meetings. Le préfet ne toléra pas ses provocations. Il fut emmené à Niort, nouveau lieu de sa résidence forcée. [...]
[...] Messali fut ainsi définitivement écarté de la compétition pour la représentation du peuple algérien Chapitre IX. 1955-1958 L'heure du poignard En mars 1955 Messali fut transféré à Angoulême dans des conditions d'enfermement très strictes. De plus entre 1955 et 1958, il fut attaqué de toute part et les tensions entre FLN et MNA grandissaient. À Mélouza, village réputé fortement attaché au messalisme, le FLN massacra 303 hommes, femmes et enfants. Des responsables du MNA furent également assassinés au Maroc. Et au mois de septembre 1957, un grand nombre de cadres de l'UTSA furent assassinés. [...]
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