Dans l'histoire de la caricature royale, Henri III fut un des rois les plus ridiculisés, surtout à cause de la relation qu'il entretenait avec ses mignons. Henri III était alors représenté de façon peu virile voir féminine. L'époque et les problèmes vécus par Louis XVI sont différents mais lui non plus n'échappe pas à la caricature et à la moquerie de ses contemporains. En effet, le texte « Description de la ménagerie royale d'animaux vivants établie aux Tuileries, près de la Terrasse Nationale » signé F. Dantalle en est la parfaite illustration. Il fut écrit en 1793 et son auteur est peut-être un révolutionnaire et sûrement un anti-royaliste. L'année de l'écriture de ce texte est également celle des exécutions du Roi Louis XVI (21 janvier) et de la Reine Marie-Antoinette (14 octobre). Suite à la révolution française de 1789, la chute de la monarchie et la création de la première république française, Louis XVI n'a plus l'influence et le pouvoir d'un monarque. Les critiques, les caricatures, les pamphlets défavorables à la famille royale sont publiés en masse. Ils s'en prennent au pouvoir royal désormais inexistant, mais visent également le Roi en sa qualité d'homme et surtout son épouse Marie-Antoinette. Le texte étudié est un exemple fort de la ridiculisation de deux personnes : Louis XVI et Marie-Antoinette. En effet, le texte tout entier est un portrait caricaturé du couple royal. Ils sont décris tels des animaux, l'auteur ne leur prête aucune marque de respect et ne cesse de les ridiculiser. Nous nous demanderons donc de quelle manière F. Dantalle humilie le Roi et la Reine afin de mettre en avant les méfaits de la monarchie française ? Pour cela, nous commencerons par voir la ridiculisation animale faite d'une famille. Puis, nous poursuivrons en expliquant les raisons des propos cruels tenus par l'auteur envers le couple royal. Enfin, nous finirons par analyser le contexte de l'époque.
[...] Lors de la révolution de 1789, le peuple exprime une saturation de la monarchie absolue. A vrai dire, les Français n'ont quasiment connu que ce système depuis le début de la Renaissance, où remontent les fondements de l'absolutisme en France. Au XVIIIe siècle, l'absolutisme est surtout critiqué par les philosophes des Lumières tels que Denis Diderot ou encore Jean-Jacques Rousseau. Montesquieu déclare que les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire ne peuvent être concentrés dans les mêmes mains. Dans l'Encyclopédie, l'article portant sur l'autorité politique critique l'absolutisme. [...]
[...] En juillet 1785, Cagliostro, un aventurier sicilien propose au Cardinal Rohan un collier de diamants fabriqué sous Louis XV, alors destiné à la Du Barry. Le Cardinal souhaite l'offrir à la Marie-Antoinette qui en échange interviendra en sa faveur dans une affaire de concussion. Le cardinal l'achète et croyant le remettre à la Reine, le donne à une complice de Cagliostro. Le collier fut démonté et vendu. Le joaillier qui n'avait pas été totalement payé fit éclater l'affaire au grand jour. Les coupables furent punis. [...]
[...] L'image dévalorisante d'un roi dépendant à la boisson montre une fois de plus la faiblesse et l'impuissance de l'individu censé être aimé et respecté du peuple. Ces exemples seraient donc une explication de l'incompréhension mutuelle entre les Français et Louis XVI, car ce dernier étant inférieur, différent et trop faible pour être un bon Roi. L'autre reproche fait à Louis XVI est d'avoir épousé une étrangère perfide : Marie-Antoinette. Dans la continuité de sa description de la ménagerie royale, Dantalle ridiculise la Reine avec les mêmes instruments qu'il avait utilisés pour le Roi. [...]
[...] Dans son explication des caricatures royales : Les rois de papiers Annie Duprat donne sa définition de l'opinion publique. Celle-ci naît au moment où le public prend conscience de sa capacité à agir sur les évènements, et non plus seulement à réagir Au XVIIème siècle, les idées politiques et philosophiques étaient discutées dans des salons et par un cercle d'initiés. Au XVIIIème siècle, ce cercle s'est peu à peu élargi laissant les idéaux des Lumières se propager dans les villes grâce à un réseau plus développé. [...]
[...] cinq pieds cinq pouces de long l.11. Dans toute la description de Louis XVI, on retrouve le registre animalier : couleur de son poil l.12, la gueule l.13, le mufle l.13 etc . L'auteur le montre donc comme un être n'appartenant pas au genre humain et pour appuyer cela il fait une comparaison Il marche sur les pieds de derrière comme les hommes l.12. Ainsi, Dantalle met une barrière entre le Roi et son peuple, prétendant qu'ils n'appartiennent pas à la même race. [...]
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