La vie de Martin Nadaud est représentative d'une époque marquée par le bouleversement des modes de vie. Né en 1815, il part pour Paris en tant qu'ouvrier. Nadaud est alors confronté à la misère de la vie ouvrière parisienne, mais il découvre également la solidarité creusoise, et surtout il s'initie à la pratique politique en intégrant des groupes républicains. De sa participation à la Révolution de 1848 à son élection en tant que député en 1876, son engagement politique est croissant : il adopte les idées communistes, se bat pour les droits ouvriers et s'oppose à la politique de Bonaparte.
[...] Les lieux fréquentés par le personnage paysan sont significatifs de cette vie rurale: il s'agit des cabarets où l'on se retrouve le dimanche, des champs, de l'église ou de la place du village. La vie décrite par l'auteur après son départ pour Paris s'oppose à ce rythme paysan et la ville s'inscrit dans un espace de mouvement et de spectacle. En effet, le jeune maçon note la vente de journaux dans la rue comme de nos jours ce qui montre que cette pratique n'était pas encore ancrée dans la vie paysanne. [...]
[...] Une fois en ville, les ouvriers se réunissaient généralement après leur œuvre dans une petite chambre de quartier pour mettre leur savoir en commun. Dans les années 1830 se développèrent également en France les écoles mutuelles qui diffusèrent une méthode d'enseignement venue de Grande-Bretagne et que Léonard fréquenta. La conscience politique et sociale On tomberait dans une grande erreur aujourd'hui, si on s'imaginait que le peuple d'alors était indifférent aux questions politiques Nadaud souligne ici l'engagement croissant des classes les plus basses de la population pour les questions d'ordre politique et social. Les ouvriers comme beaucoup d'autres participèrent à la révolution de 1848. [...]
[...] Il s'agit en effet d'un véritable dépeuplement de la région qui au XIXe siècle est une réalité : les femmes restent aux champs et sont ainsi séparées de leurs proches. Le sentiment d'arrachement est encore plus fort pour les maçons exilés. Le départ vers la ville est semblable au départ vers la mort et l'enfer, ce que Nadaud retranscrit parfaitement lorsqu'il retrace le chemin vers Paris. Les hommes se déplacent à pied, ils doivent faire face à la douleur et la fatigue. L'éducation L'éducation est un véritable moyen d'intégration pour les ouvriers, et plus généralement les ruraux. [...]
[...] "Les mémoires de Léonard, ancien garçon maçon", Martin Nadaud (1895) - le tableau d'une époque La vie de Martin Nadaud est représentative d'une époque marquée par le bouleversement des modes de vie. Né en 1815, année du Congrès de Vienne, son enfance est marquée par la Restauration, mais surtout par les conditions de vie extrêmement rudes des paysans de la Creuse, région du centre de la France. Comme son père et une majorité des hommes du Limousin, il part pour Paris en tant qu'ouvrier. [...]
[...] La vie ouvrière est marquée par des périodes de crise, notamment en 1840 où les ouvriers de bâtiment sont harcelés par la misère se réunissent pour protester contre les entrepreneurs et les législations. Les ouvriers se mettent alors en grève et connaissent le discrédit du gouvernement et de l'opinion publique. Nadaud gagne 3 francs par jour, connait lui-même le chômage et dort dans un dortoir où les ouvriers sont entassés. Le "mal du pays" : l'importance des migrations L'exode des maçons de la Creuse vers Paris ou Lyon est vécu comme un douloureux arrachement au pays natal. Le départ des hommes est tout d'abord difficile pour les épouses, mères, sœurs. [...]
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