Les Mémoires d'espoir sont celles d'un chef d'Etat, en même temps témoin et acteur de l'histoire. Le général de Gaulle ne les a pas conçues comme un simple récit des évènements politiques intérieurs et extérieurs auxquels il a assisté ni comme une justification de son action politique face à ses détracteurs mais comme une œuvre didactique, un testament politique à l'intention des Français. Il y présente le bilan de ce qu'on peut appeler sa mission qui ne fut guidée toute sa vie durant que par une seule idée : la grandeur de la France. Selon le mot de son dernier biographe britannique, le général de Gaulle aura été le dernier grand homme ayant la passion de la France.
Les Mémoires d'espoir devaient, à l'origine, comporter trois volumes : Le Renouveau (1958-1962), L'Effort (1963-1965) et Le Terme (1966-1969) mais seuls le premier et une partie du deuxième furent publiés au début des années 70, après la mort du général.
[...] Un nouveau contrat social Dans la vision de Charles de Gaulle, la Ve République est un régime qui est appelé à durer afin de poursuivre la mission pour laquelle son penseur l'a créée. Selon lui, pour que la France reprenne et garde l'unité, la puissance, le rang, sans lesquels elle serait condamnée, il faut que le régime qui la dirige demeure constant et cohérent (p. 237). C'est avant tout à cette fin que le général a voulu l'élection du Président de la République au suffrage universel direct. [...]
[...] Ce sont les partis qui, responsables de la division du peuple français, affaiblissent les institutions de la République. En toute logique, de Gaulle va chercher à réduire considérablement le rôle du Parlement en mettant en place des mécanismes de parlementarisme rationalisés poussés à l'extrême. Cet affaiblissement va tout naturellement se faire au profit d'un exécutif fort dont le Président est la clef de voûte Son action consiste avant tout à tracer des orientations, fixer des buts, donner des directives, à l'organisme de prévision, de préparation, d'exécution, que constitue le gouvernement (p. [...]
[...] L'Etat, grâce à des institutions renouvelées, a su remettre la France sur les rails de la puissance. C'est parce que le général a toujours eu une certaine idée de la France (Mémoires de guerre) que tout doit être mis au profit du rayonnement international de la grande nation Une certaine idée de la France Ayant combattu pour sa liberté lors de la Seconde Guerre mondiale et pour sa reconstruction de 1944 à 1946, ce n'est qu'avec la Ve République que le général a pu réaliser le grand dessein qu'il réservé à la France. [...]
[...] En période de guerre froide où les dangers d'un troisième conflit mondial sont imminents, les alliances n'en sont pas moins indispensables. Refusant de placer sa défense sous la tutelle des Etats- Unis et pour que la défense de la France soit française elle va chercher à développer sa propre force dissuasive. En 1960, elle réalise ses premiers essais nucléaires. Par ailleurs, elle cherche à limiter sa dépendance dans le cadre de l'Alliance Atlantique (OTAN) en proposant aux Etats-Unis et à la Grande-Bretagne un directoire à trois, ce qui lui sera refusée. [...]
[...] Ce sera le cas de l'agriculture et des charbonnages français. En fin de compte, la politique économique du général privilégiera toujours l'intérêt de tous au détriment des intérêts particuliers dans la mesure où le but de l'effort pour la prospérité n'est pas tant de rendre la vie plus commode à tels ou tels Français que de bâtir l'aisance, la puissance et la grandeur de la France (p. 129). Une politique intérieure au service de la grandeur de la France Pour le général de Gaulle, l'économique est un instrument du politique qui permet de se donner les moyens de la puissance C'est pourquoi il va prendre en main la marche de l'économie afin de la mettre au service des ambitions de la France. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture