L'objectif de l'ouvrage est de montrer que « les origines du nationalisme de combat, de ce nationalisme nouveau, étroit, agressif, précurseur du fascisme, ne remontent ni à la défaite de 1870, ni au boulangisme, mais bien à l'Affaire [Dreyfus], donc à une profonde crise du régime, politique et spirituelle » (p. 361). Maurice Barrès, écrivain et homme politique français, participe pleinement à la construction de ce nouveau nationalisme, son apport principal à ce courant de pensée étant l'utilisation de l'antisémitisme à des fins politiques, cette doctrine qui fait la synthèse de l'antijudaïsme religieux, de droite, de l'antisémitisme anticapitaliste, de gauche, répandu dans la tradition socialiste française, et d'une forme toute nouvelle, l'antisémitisme racial.
[...] Maurice Barrès reproche à ce dernier de répandre le nihilisme moral (p. 39) Il tire de cet esprit un ouvrage fondateur de sa pensée, Le Culte du Moi, composé de trois tomes publiés entre 1888 et 1891, où il reprend le culte du Moi-Individu du romantisme allemand, se plaçant en particulier sous le patronage de Fichte Le rôle fondateur du boulangisme dans la pensée de Maurice Barrès En avril 1888, Maurice Barrès s'engage dans le boulangisme. Il lance le 12 avril un journal dont la composition est assez hétéroclite, avec des boulangistes, des radicaux, des jacobins et des blanquistes notamment. [...]
[...] Ainsi, le concept de la Terre et des Morts théorisé par Maurice Barrès vient directement des travaux de Jules Soury, et qui passe notamment par la défense de l'Eglise comme élément de continuité française et de force sociale. Le culte de la Terre et des Morts, que l'on peut illustrer par cette phrase de Maurice Barrès, les ancêtres que nous prolongeons ne nous transmettent intégralement l'héritage accumulé de leurs âmes que par la permanence de l'action terrienne ( ) De la campagne, en toute saison, s'élève le chant des morts (p. [...]
[...] Chez Maurice Barrès, c'est la défaite du nationalisme au niveau intérieur qui fait qu'il place la revanche comme un point primordial. Cependant, il existe un sentiment anti-allemand assez important, tous les enfants voient la carte de France colorée en noir au niveau de la l'AlsaceMoselle, la haine du Boche est répandue, au moins autant que celle du Juif. La thèse selon laquelle la France de la fin du XIXème siècle est le ferment du fascisme est également critiquable. Il y n'a jamais eu en France de fascisme français. [...]
[...] Selon l'auteur, ce malaise est le ferment des totalitarismes du XXème siècle. L'ennui bâille sur ce monde décoloré par les savants. Tous les dieux sont morts ou lointains Cette citation de Maurice Barrès, tirée d'un article de janvier 1885 publié dans Les Taches d'encre, montre bien le sentiment de malaise perçu par une partie des intellectuels. On remarque également une critique du scientisme dans la mesure où il conduit à un désenchantement du monde (Max Weber, Le savant et le politique). [...]
[...] 247) dans la mesure où elle a posé des questions fondamentales de la politique d'une manière concrète et en lien direct avec la vie quotidienne. Entre 1897 et 1900, antidreyfusards et dreyfusards s'affrontent à l'extérieur du Parlement : l'âpreté de la lutte, le déchaînement des haines, la conviction également forte dans les deux camps de combattre pour le salut du pays, sont à l'origine d'un débat qui tantôt dégénère en affrontements de rue, tantôt s'élève jusqu'à une réflexion sur les principes fondamentaux de la philosophie politique (p. [...]
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