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L'œuvre "rapporte" des éléments de l'Histoire qui permettent de remonter aux débuts de son siècle et plus précisément dans les années 1830. Effectivement, c'est durant ces années-là que le mouvement du capitalisme est considéré par certains historiens comme s'affirmant, voire triomphant. Ce mouvement se caractérise par la multiplication du nombre de “petits” investisseurs et d'entrepreneurs. Dès l'incipit, l'œuvre fait songer à l'importance de la consommation des richesses au travers du lieu : un restaurant (ou plus tard dans le récit : des cafés Riches, cafés Anglais). Ce lieu pourrait à lui seul symboliser la répartition et la consommation des richesses.
[...] Toutes ces évolutions ont permis d'aboutir à la fin du siècle au système politique, économique et social de la méritocratie. Ce système peut se définir comme l'obtention du pouvoir par le mérite. La méritocratie permet ainsi à un individu d'avoir une reconnaissance de la société grâce à ces compétences, ses qualités, ses diplômes ou encore ses valeurs. Ce qui va être le cas de Duroy. Ce dernier est en effet issu non pas d'une famille aisée, mais de parents paysans. [...]
[...] Mais il n'empêche qu'il entre bel et bien dans le système de la méritocratie de son siècle. Dans le même temps, la France (mais aussi le reste du monde) connaît entre 1873 et 1896 la Grande Dépression pendant laquelle de nombreuses personnes se retrouvent sans emploi et donc avec peu d'argent : "On était au 28 juin, et il lui restait juste en poche trois francs quarante pour finir le mois". D'autres longues descriptions sur la misère sont présentes surtout en début d'œuvre. [...]
[...] Et un sourire cruel et gai passa sur ses lèvres au souvenir d'une escapade qui avait coûté la vie à trois hommes de la tribu des Ouled-Alane et qui leur avait valu, à ses camarades et à lui, vingt poules, deux moutons et de l'or, et de quoi rire pendant six mois. On n'avait jamais trouvé les coupables, qu'on n'avait guère cherchés d'ailleurs, l'Arabe étant un peu considéré comme la proie naturelle du soldat.". Des mots forts écrits par Guy de Maupassant, mais pourtant si réalistes. D'ailleurs, certains écrivains considèrent la Troisième République comme la période où l'Empire colonial français est à son apogée. [...]
[...] Le capitalisme est à la fois un système économique, mais aussi un type d'organisation sociale." Dès l'incipit, l'œuvre fait songer à l'importance de la consommation des richesses au travers du lieu : un restaurant (ou plus tard dans le récit : des cafés Riches, cafés Anglais). Ce lieu pourrait à lui seul symboliser la répartition et la consommation des richesses. D'une part, par la présence des "trois petites ouvrières" et de la caissière, mais aussi en poussant la réflexion. Ainsi, d'autre part, le restaurant est aussi un investissement qui connaît une expansion durant le XIXe siècle. "Beaucoup de cuisiniers au service de la cour ou de la haute noblesse s'installent à leur propre compte dans les galeries du Palais-Royal, lieu alors à la mode". [...]
[...] Dès l'incipit, Guy de Maupassant utilise abondamment le champ lexical de l'argent : "caissière", "monnaie de sa pièce de cent sous", "prix fixe", "trois francs quarante", etc. La distinction entre pauvres et riches peut être illustrée dans le même extrait avec d'une part les "petites ouvrières" et d'autres part les "bourgeoises avec leurs maris". L'auteur, malgré son attache au mouvement du réalisme, n'est pas totalement neutre. On s'aperçoit qu'il dénonce les dérives du capitalisme par le biais, notamment, des discussions de ses personnages. [...]
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