La disparition de l'Empire d'Autriche-Hongrie était-elle inéluctable ? Quels sont les signes d'un déclin éventuel qui se cachent sous des apparences prestigieuses ? Nous nous attacherons particulièrement dans un premier temps à l'analyse de la perception que les acteurs de la Marche de Radetzki ont de la situation de leur patrie, puis dans un second temps nous nous interrogerons sur les causes profondes possibles qui seraient à l'origine du déclin de l'Empire malgré ses restes de splendeurs, enfin dans un dernier temps nous confronterons les analyses des historiens quant à l'inéluctabilité de l'éclatement de l'Empire d'Autriche-Hongrie
[...] Enfin, Charles Joseph, illustre la décadence de l'armée. En effet, tout au long du récit les soldats eux-mêmes reconnaissent leur inutilité en temps de paix, mais ils ne peuvent se résigner à souhaiter une guerre qu'ils anticipent comme une défaite obligée. La décadence des Trotta (le petit fils du héros de Solferino est un sous-lieutenant alcoolique et désabusé dans une garnison lointaine), est symétrique à celle des Habsbourg, ce qu'illustre bien à la fin du roman, les morts presque simultanées du préfet et de l'Empereur François-Joseph. [...]
[...] Ce découpage territorial était d'autant plus irraisonné que dans l'ensemble l'Autriche-Hongrie avait toujours eu une politique d'apaisement dans les Balkans ; sa punition pour avoir déclenché la guerre apparaît donc bien dure. Conclusion La disparition de l'Autriche-Hongrie est une résultante de phénomènes complexes. Cette implosion est en partie due aux mouvements nationaux, problème latent et permanent, mais aussi à la volonté idéologique de l'Europe des vainqueurs (conforme au 10è point de Wilson), évolution que l'Autriche-Hongrie n'a pas ressentie du fait de son archaïsme. [...]
[...] Cependant, il nous faut garder à l'esprit que La Marche de Radetzki n'est pas prophétique dans la mesure où ce roman a été écrit bien après les événements qu'il semble anticiper. En effet, il s'agit d'une reconstitution a posteriori et si l'auteur semble considérer que l'éclatement était inéluctable, il n'en faut pas moins discuter cette opinion. II. L'Autriche-Hongrie à la fin du XIXè siècle jouit encore d'un immense prestige : sa splendeur et son rayonnement culturel, sont importants de même que son essor économique. [...]
[...] La Marche de Radetzki. De J. Roth Introduction J. Roth a lui-même été le témoin de ce qu'il nous relate dans la Marche de Radetzki, et de ce qu'il a sans aucun doute vécu, comme la plupart de ses contemporains, comme un drame : l'effondrement de sa patrie, l'Empire d'Autriche Hongrie. Témoin, mais aussi acteur : il s'est en effet lui-même engagé dans l'armée autrichienne en 1916. Mais auparavant, il a vécu jusqu'à ses vingt ans en Galicie, aux confins orientaux de l'Autriche- Hongrie, région même où il place une partie de son roman. [...]
[...] Est-ce une marque d'ironie de la part de l'auteur que de donner ce titre à un roman qui relate la lente désagrégation d'un Empire dans ses dernières décennies ? En effet, le roman dès ses premières lignes se place sous le signe de la défaite puisqu'il débute avec la bataille de Solferino défaite autrichienne, la première d'une longue série. Cette désagrégation interne de l'Empire, J. Roth a choisi de la symboliser par le destin d'une famille typiquement autrichienne : les Trotta. [...]
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