Marc Flandreau, né en 1967, diplômé de l'Ecole Normale Supérieur, est à la fois Professeurs des Universités à Sciences Po Paris et senior advisor auprès de la banque Lehman brothers. En tant qu'universitaire, il s'intéresse principalement à la macroéconomie financière internationale et à l'histoire économique. Dès lors, il n'est pas surprenant que Marc Flandreau se penche, dans l'article « Home biases, 19th century style », publié en 2006 dans le Journal of the European Economic Association, sur l'évolution historique de l'intégration financière internationale, puisque ce thème englobe ses deux passions.
Fidèle à sa méthode habituelle, Marc Flandreau aborde le sujet à l'aide d'une approche quantitative. Et celle-ci, comme à l'usuel, permet de dépasser un certain nombre de préjugés. Ainsi, Marc Flandreau est amené à analyser un phénomène aussi saillant qu'inattendu : l'intégration financière internationale est moins forte aujourd'hui qu'à la fin du XIXème siècle. Selon Obstfeld et Taylor, les pays pauvres étaient proportionnellement au PIB le réceptacle de davantage de capitaux à l'époque qu'aujourd'hui. Dès lors, mon exposé peut être considéré comme une réponse à la question suivante :
Comment Marc Flandreau explique-t-il la forte intégration financière internationale à la fin du XIXème siècle ?
Pour Marc Flandreau, l'impérialisme a été propice à une forte intégration financière internationale à la fin du XIXème siècle (I). Une analyse approfondie de cette théorie montre que Marc Flandreau a considéré qu'une démarche critique est nécessaire à l'explication de cette forte intégration financière internationale (II).
[...] Il ne faut pas pour autant voir dans cette thèse une apologie du colonialisme, qui reste moralement très condamnable. En revanche, cette thèse peut avoir des répercussions intéressantes sur notre manière d'envisager l'économie actuelle. L'émergence d'un biais européen est par exemple jugée probable par Marc Flandreau, les cadres légal (harmonisation des normes) et institutionnel (existence d'une Banque Centrale Européenne) de l'Europe étant propices à l'émergence d'une très forte intégration financière régionale. Bibliographie ( Marc Flandreau, Home biases, 19th century style, in Journal of the European Economic Association, May 2006, vol nº pp. [...]
[...] L'impérialisme n'intervient qu'en second lieu : les puissances européennes se partagent politiquement le monde en vue de renforcer la sanctuarisation des sphères d'influence des groupes monopolistes privés. En effet, l'existence de colonies donne aux groupes monopolistes privés nationaux un avantage décisif sur leurs concurrents, grâce aux relations dont ils disposent dans ces colonies et au contrôle des gisements de matières premières. Ainsi, si le paradigme léniniste, toujours extrêmement prégnant idéologiquement, adopte une démarche matérialiste, un phénomène économique (le développement du capitalisme financier) expliquant un phénomène politique (l'impérialisme), Marc Flandreau préfère une approche culturaliste, un phénomène politique (l'impérialisme) expliquant un phénomène économique (le développement du capitalisme financier). [...]
[...] Dès lors, mon exposé peut être considéré comme une réponse à la question suivante : Comment Marc Flandreau explique-t-il la forte intégration financière internationale à la fin du XIXe siècle ? Pour Marc Flandreau, l'impérialisme a été propice à une forte intégration financière internationale à la fin du XIXe siècle Une analyse approfondie de cette théorie montre que Marc Flandreau a considéré qu'une démarche critique est nécessaire à l'explication de cette forte intégration financière internationale (II). Pour Marc Flandreau, l'impérialisme a été propice à une forte intégration financière internationale à la fin du XIXe siècle L'orientation des exportations de capitaux est influencée par un biais domestique Selon Feldstein et Horioka, la libéralisation financière ne suffit pas à amener une véritable intégration financière. [...]
[...] Par exemple, en Algérie, un défaut de paiement entraîne automatiquement l'intervention des juridictions françaises ! En évoquant de la sorte les notions de loi et de consentement lorsqu'il traite du fait colonial, Marc Flandreau adopte une posture iconoclaste, qu'il juge vraisemblablement nécessaire à l'explication de la plus forte intégration financière à la fin du XIXe siècle. Il n'est donc point surprenant qu'il ose défendre une thèse polémique. C'est ce même esprit critique qui amène Marc Flandreau à défendre une thèse qui n'est pas consensuelle Pour Marc Flandreau, c'est la configuration politique de l'impérialisme qui facilite l'intégration financière, et donc le développement du capitalisme financier. [...]
[...] Ainsi, en 1913, les capitaux sur les marchés des grandes puissances européennes qui sont exportés le sont vers leurs colonies ou les régions qu'elles dominent politiquement. Parmi les capitaux sur le marché de Londres, ceux qui sont exportés le sont dans leur quasi-totalité vers les dominions anglophones, les immenses colonies britanniques en Afrique et en Asie, ainsi que vers des pays dominés par le Royaume-Uni en Amérique latine. De même, parmi les capitaux sur le marché de Paris, ceux qui sont exportés le sont pour vers l'Asie et Afrique, ou plus précisément vers les colonies françaises dans ces régions du monde. [...]
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