Sciences humaines et arts, Manuel d'histoire globale, Cholé Maurel, chapitre 5 de l'histoire économique globale à l'histoire culturelle en passant par l'anthropologie globale, Philippe Norel, histoire du capitalisme, historiologie
Dans son livre "La Grande Transformation. Aux origines politiques et économiques de notre temps" (1944), Karl Polanyi développe l'idée selon laquelle les sociétés traditionnelles s'opposeraient au marché car l'économie n'y constituerait pas une sphère autonome. Ainsi, toute économie de marché serait rendue impossible. Mais cette vision est remise en cause (grâce aux découvertes archéologiques) car Polanyi semble avoir sous-estimé l'existence de marchés concrets et très influencés par l'offre et la demande dès l'Antiquité mésopotamienne, égyptienne ou grecque.
Néanmoins, selon Philippe Norel, les bases de la théorie de Polanyi restent pertinentes pour l'étude des échanges commerciaux transculturels et surtout les échanges à longue distance. Ces derniers poussent les populations à céder leur surplus et participent à l'instauration de marchés puissants. Ce commerce engendre également une mobilisation, voire une marchandisation de la terre et du travail dans les sociétés touchées par son influence.
[...] Des chercheurs, comme Giorgio Riello, suggèrent d'organiser le travail de manière collective afin que les chercheurs en histoire culturelle mondiale puissent utiliser leurs apports réciproques ( Ex : l'ouvrage collectif pionnier Transnational Intellectual Networks (2004) s'intéresse à l'histoire culturelle transnationale. A travers l'étude des interactions entre les formes nationales et transnationales des pratiques savantes en Europe entre la fin du 19e s. et 1939, les auteurs montrent les différences qui existent entre les dynamiques intellectuelles nationales et transnationales. Par la suite, l'histoire des mouvements intellectuels nationaux est revisitée. On montre alors les connexions que ces mouvements entretiennent avec d'autres qui se sont développés dans d'autres pays et dans d'autres cultures ( cf. [...]
[...] Elle s'interroge sur l'impact de la globalisation sur les cultures et rejoint ainsi les réflexions d'Homi Bhabha sur l'hybridité, productrice d'un tiers-espace Marc Abélès Il a mené plusieurs travaux empiriques dans des lieux touchés par la globalisation comme le Parlement européen (La vie quotidienne au Parlement européen, 1992), la Silicon Valley (Les nouveaux riches. Un ethnologue dans la Silicon Valley, 2002) ou encore l'OMC (Des anthropologues à l'OMC. Scènes de la gouvernance mondiale, 2011). Selon M. Abélès, dans le cadre de la mondialisation, l'anthropologie ne doit plus s'intéresser aux sociétés éloignées mais au contraire, multiplier les investigations sur les relations entres les cultures. L'anthropologie doit rendre intelligible les liens qui existent entre les différentes parties du monde. [...]
[...] Abélès, la globalisation est un phénomène d'intégration financière et d'interconnexion qui se traduit par la perception empirique de la part des individus de leur appartenance à un monde global. Il définit la globalisation de la façon suivante : « il existe aujourd'hui une expérience anthropologique de la globalité : celle-ci passe non seulement par un nouveau rapport à l'espace et au temps, mais aussi par l'interconnexion généralisée, via les réseaux de communication. C'est cette nouvelle façon qu'a l'individu de se situer dans le collectif qui appelle je crois une analyse anthropologique ». La globalisation est donc un phénomène anthropologique majeur. [...]
[...] D'autres (comme James M. Blaut dans The Colonizer's Model of the World (2003)) critique « l'histoire tunnel » qui ne prend en compte l'histoire des autres peuples que dans la mesure où elle a eu une impact sur l'histoire de l'Occident. Cf. Gisèle Sapiro, Translatio. Le marché de la traduction en France à l'heure de la mondialisation, Paris ; Christophe Charle (dir.), Le Temps des capitales culturelles, Paris, 2009. [...]
[...] Néanmoins, l'étude des FTN se heurte au problème d'accès aux archives Quelques pistes en histoire culturelle transnationale L'histoire culturelle transnationale peut étudier des structures politiques à travers le volet culturel de leur action. Dans le cadre de la mondialisation, elle peut aussi s'intéresser aux mutations qui s'opèrent dans le vocabulaire de différentes langues. Ainsi, les champs de recherche en histoire culturelle mondiale sont multiples. Les différents travaux doivent alors trouver une réelle cohérence en se rattachant à l'étude des enjeux socio-économiques mondiaux. Certains chercheurs s'intéressent à la façon dont l'Occident a été dominé par d'autres civilisations plus influentes. [...]
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