Le but de cet ouvrage est d'étudier l'évolution de 1905 -date de la fondation de la SFIO- à 1992 - lendemain de la révision idéologique du Parti Socialiste -, des rapports entre le Parti Socialiste Français et le Pouvoir politique. Elle est marquée par le passage d'un parti qui se méfie et refuse le pouvoir à un parti pleinement intégré, de fait, au jeu politique, à la lutte pour le pouvoir. L'évolution est donc une question d'action politique du Parti, mais également de doctrine et de principes idéologiques. L'entrée dans le jeu politique des institutions républicaines implique un douloureux détachement de l'identité originelle.
[...] Les guesdistes sont dominants chez les socialistes français et soutenus par la seconde internationale et la social-démocratie allemande. Le refus de la collaboration de classe et de la participation au pouvoir, devient condition sine qua non de l'unité socialiste. Ce rapport au pouvoir originel porte donc en les germes de futures relations douloureuses. Mais ce rapport est aussi dû à la " double exceptionnalité française - Les socialistes français, à la différence de ceux des autres pays européens, ne réussissent pas, dès l'origine, faire la synthèse entre démocratie et socialisme. [...]
[...] Au contraire, ils ne nient pas les fragilités inhérentes au parti. L'unité est fragile, la révision idéologique est incomplète et problématique. Il souligne la seule alternative pour le parti : "la maîtrise de la question du rapport au pouvoir " ou le déclin. La fin de l'année 1991 marque la fin du cycle ouvert en 1905. La période du long remords de pouvoir doit donc se clore, la refondation comme par le passé est impossible. Cet ouvrage semble donc presque un appel aux socialistes et une mise en garde. [...]
[...] Deux conceptions s'opposent : l'idée traditionnelle de la réunion idéologique contre celle de l'union stratégique et instrumentalisée pour gagner le pouvoir. Avec Mitterrand, plus extérieur et moins marqué par le malaise qui marque le parti depuis Tours, les deux " frères ennemis " évoluent vers des relations froides et dépassionnées. L'union est considérée comme un rapport de force où le PC est soumis au PS. La réconciliation échoue mais, dans le contexte de bipolarisation gauche- droite du jeu politique, seul le rassemblement à gauche semble possible. La question reste centrale dans la perspective des législatives de 1992. [...]
[...] - Deux des grands piliers de la doctrine traditionnelle - anticapitalisme et laïcité - sont ébranlés dans les années 1980 : le PS évolue vers la modernisation du capitalisme, tandis que l'il recule sur la question du système scolaire unifié et laïc, combat qui ne semble plus adapté aux réalités sociales et culturelles de la France. La redéfinition apparaît nécessaire, mais on se heurte au refus d'avouer la rupture et la déstructuration de l'identité. Un processus de révision s'engage difficilement et reste hésitant. [...]
[...] A la veille du Congrès d'Epinay, le socialisme français semble dans l'impasse : l'attachement à la doctrine originelle l'empêche de devenir parti de gouvernement, et il n'assure même pas une opposition efficace. Une nouvelle redéfinition et un repositionnement semblent nécessaires à l'existence même du parti Le CYCLE D'EPINAY. La déstructuration de l'identité socialiste : 1971 1992 Si L'identité originelle est présente à Epinay, ce congrès est aussi l'annonce d'un renouveau socialiste qui va s'organiser autour de la personnalité de François Mitterrand. [...]
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