Fouché a « possédé plus de puissance sur les hommes que Napoléon lui-même » . C'est à Honoré de Balzac que nous devons cette réflexion pleinement étonnante. Elle peut surprendre tant l'homme politique français fut largement décrié par ses contemporains. Napoléon dira de lui, par exemple, « Je n'ai connu qu'un traître véritable, un traître consommé : Fouché. » Cette dernière image est celle qu'a retenue la postérité, ne voyant en Fouché qu'un homme intrigant et sans scrupule.
L'opinion paradoxale et bigarrée portée sur ce personnage historique n'est en fait que le reflet de la singularité de sa carrière. Il vécut au cœur d'une époque où les convictions politiques s'affrontent, chaque homme prenant position. Pourtant, il n'est l'homme d'aucune, ou plutôt il les embrassa chacune pour jouer un rôle dans tous les régimes qui se sont succédé en France, de la fin du XVIIIe siècle au premier quart du XIXe siècle
Comment un homme peut-il voter la mort du roi en 1793, recevoir, sans sourciller, un titre de duc, directement issu de la tradition de l'Ancien Régime, en 1809, et préparer la Restauration monarchique en 1815 ?
[...] Fouché, disgracié, insuffle à ses écrits un constant souci de se défendre qui le force à sortir du récit et à tomber dans le plaidoyer. Lorsqu'il débute l'écriture de ses Mémoires à Prague, il se sent obligé d'expliquer ses crimes pour les excuser. Ainsi, répond-il des accusations, ce qu'il ne cesse de faire depuis 1804, sur son vote de régicide et sur ses missions de l'an II. Il désire, également, faire valoir ses facultés supérieures et ses services rendus à l'Etat. Il entend souligner que partout où il fut au cœur du pouvoir, il sut rester un homme d'indépendance. [...]
[...] Il est fait duc de Rovigo en 1808. Il succède à Fouché comme ministre de la Police (1810 1814). Resté fidèle à Napoléon, il voudra le suivre en exil, mais est arrêté. Joseph Fouché, Les Mémoires de Fouché, Introduction et notes de Louis Madelin, op. cit., p Ibid., p Ibid., p 323. Ibid., p Pierre Victor Malouet (1740 1814), homme politique français, est député du tiers état aux Etats généraux de 1789. Il est l'un des principaux membres des monarchiens et émigre de 1792 à 1803. [...]
[...] Lecture critique des Mémoires de Joseph Fouché Introduction Fouché a possédé plus de puissance sur les hommes que Napoléon lui- même C'est à Honoré de Balzac que nous devons cette réflexion pleinement étonnante. Elle peut surprendre tant l'homme politique français fut largement décrié par ses contemporains. Napoléon dira de lui, par exemple, Je n'ai connu qu'un traître véritable, un traître consommé : Fouché. Cette dernière image est celle qu'a retenue la postérité, ne voyant en Fouché qu'un homme intrigant et sans scrupule. [...]
[...] Stefan Zweig, Fouché, op. cit., p Joseph Fouché, Les Mémoires de Fouché, Introduction et notes de Louis Madelin, op. cit., p Ibid., p Ibid., p L'Acte additionnel aux constitutions de l'Empire est rédigé par Benjamin Constant. Il est approuvé par plébiscite. Joseph Fouché, Les Mémoires de Fouché, Introduction et notes de Louis Madelin, op. cit., p La commission est composée, outre Fouché, de Carnot et du général Grenier. Joseph Fouché, Les Mémoires de Fouché, Introduction et notes de Louis Madelin, Op. [...]
[...] En 1815, Jullian fait paraître des Souvenirs de ma vie par M. de J., qui est un plaidoyer en faveur de Fouché. Proche de Fouché, l'adulant et ayant de lui des documents capitaux, Jullian aurait pu fournir ces derniers à Beauchamp afin de rédiger de faux Mémoires de Fouché pour le compte du libraire Le Rouge. L'opération était alors couramment pratiquée. Si bien que lors du procès sur les Mémoires, l'avocat de la librairie Le Rouge, Berryer, déclare que ceux-ci ont été rédigés par Beauchamp, soutenant que ce procédé était généralement accepté sans que jamais personne n'eût songé à se plaindre ! [...]
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