Précisons d'emblée combien la publication de ce Journal de guerre est précieuse. Elle l'est tout d'abord parce qu'elle fait connaître à un public plus large que celui des seuls spécialistes la figure du philosophe Valentin Feldman (1909-1942), qui appartient à cette denrée rare, dont parle l'historien Robert Paxton, à savoir les résistants de la première heure (1940-1941). Elle permet aussi de donner la parole à celui dont certains ont parlé, mais qui fut, comme beaucoup d'autres, oublié au fil des années. Enfin, s'il fallait donner un dernier argument en faveur de l'intérêt que revêt le Journal de guerre de Valentin Feldman, ce serait, je crois, pour dire combien, en raison de la rareté des témoignages existant sur les mois qui vont de l'immédiate défaite au refus, puis du refus à l'action, son écrit est inestimable.
[...] Arrêté en février 1942 à la place d'un autre résistant, il est fusillé au mont Valérien le 27 juillet et lance aux soldats allemands chargés de son exécution : Imbéciles, c'est pour vous que je meurs ! Fabienne Federini est docteure en sociologie. Cf. notamment Olivier Schwartz, Valentin Feldman, la connaissance et l'action in Visages de la Résistance La liberté de l'esprit, Lyon, La Manufacture pp. 101-105 ; Louis Parrot, L'intelligence en guerre, Paris, Le castor austral p ; José Corti, Souvenirs désordonnés ( . [...]
[...] Né en Russie en 1909, Valentin Feldman, qui perd son père durant la Première guerre mondiale, arrive en France à 13 ans avec sa mère. Après une scolarité au lycée Henry IV, il poursuit ses études de philosophie à la Sorbonne. Naturalisé français en 1931, il devient agrégé de philosophie en 1939. Engagé dans les batailles politiques de son temps (participation à la campagne électorale à Reims en vue de la victoire du Front populaire et organisation du soutien aux réfugiés républicains espagnols de la région de Fécamp), il adhère au parti communiste en 1937. [...]
[...] Affecté au front en septembre 1939, il est tué le 21 juin 1940 en refusant de se rendre à l'ennemi. Archives nationales, Série ABXIX dossier 9 : journal de guerre de Georges Bonnefoy, reconstitué par son père, Lucien Bonnefoy, à partir des lettres de son fils adressées à ses parents et à ses amis et des lettres de condoléances reçues lors de sa mort. Sur Jean Gosset, cf. Fabienne Federini, Ecrire ou combattre : des intellectuels prennent les armes (1942-1944), Paris, La découverte Ibid Valentin Feldman, Journal de guerre , op. cit p. 321. [...]
[...] Valentin Feldman, Journal de guerre Imbéciles, c'est pour vous que je meurs ! (1940-1941), Tours, Editions Farrago Fabienne Federini[1]. Précisons d'emblée combien la publication de ce Journal de guerre est précieuse. Elle l'est tout d'abord parce qu'elle fait connaître à un public plus large que celui des seuls spécialistes la figure du philosophe Valentin Feldman (1909-1942), qui appartient à cette denrée rare, dont parle l'historien Robert Paxton, à savoir les résistants de la première heure (1940-1941). Elle permet aussi de donner la parole à celui dont certains[2] ont parlé, mais qui fut, comme beaucoup d'autres, oublié au fil des années. [...]
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