En 1913, lorsque le Mexique est à nouveau en pleine effervescence révolutionnaire, le journaliste nord-américain John Reed traverse la frontière pour rejoindre le général Urbina, partisan de Pancho Villa. Sa double qualité d'étranger et d'intellectuel intrigue d'abord ses nouveaux camarades, mais il finit par gagner leur confiance, s'approche de Pancho Villa et trouve sa propre place aux côtés des révolutionnaires. Cela lui permettra d'écrire ses chroniques et descriptions des évènements dont il a pu témoigner jusqu'à Mars 1914, date de son retour à New York.
Mexico insurgente est donc basé sur le reportage du journaliste John Reed qui écrira par la suite l'un des grands livres sur la révolution russe (Dix Jours qui ébranlèrent le monde). Il s'agit en fait ici de son premier vrai travail de correspondant de guerre auprès du Metropolitan Magazine. Pour reprendre les termes de Renato Leduc, auteur de la préface dans l'édition française de l'ouvrage, parue en 1975, l'auteur des Dix jours ressemble à Tacite alors que celui du Mexique insurgé s'apparente à Suétone. Cela pour illustrer le fait que cette œuvre est avant tout un témoignage, un travail d'histoire du temps présent à l'époque tout autant qu'une source pour l'historien d'aujourd'hui, lecteur de ce John Reed qui se prend d'amitié pour les peones en loques et de passion pour les peuples en armes discutant de liberté.
[...] Par là même le voyage du correspondant de guerre américain est rythmé par les cadavres des rurales fédéraux croisés sur la route, des escarmouches régulières, des réparations ferroviaires de fortune faites sur des voies sabotées depuis des mois par les deux camps. Après la victoire des madéristes à Bermejillo, Reed retrouve le général Urbina et ses compagnons : l'armée entière se regroupe avant l'arrivée à Gomez Palacio. Là la bataille dure, dure encore, et réunit tous les compagnons survivants de John Reed, tous ceux qu'il a suivi un temps dans les derniers mois. [...]
[...] Celle-ci se déroula de nuit (Pancho Villa a inventé cette technique) mais fut un succès seulement partiel. C'est donc seulement lors de l'attaque suivante que Gomez Palacio fut enfin évacuée et ainsi prise par le constitutionalistes, après un pillage en règle que ces derniers achevèrent sans vergogne Carranza Rendu populaire grâce à Madero après la révolution de 1910, Carranza résista par la suite activement au coup d'Etat huertiste en prenant la tête de la Révolution. John Reed décrit dans cette dernière partie toute la bureaucratie qui entourait le chef suprême de la Révolution à l'époque, par contraste avec les décisions rapides et efficaces d'un Pancho Villa. [...]
[...] Il s'agit en fait ici de son premier vrai travail de correspondant de guerre auprès du Metropolitan Magazine. Pour reprendre les termes de Renato Leduc, auteur de la préface dans l'édition française de l'ouvrage, parue en 1975, l'auteur des Dix jours ressemble à Tacite alors que celui du Mexique insurgé s'apparente à Suétone. Cela pour illustrer le fait que cette œuvre est avant tout un témoignage, un travail d'histoire du temps présent à l'époque tout autant qu'une source pour l'historien d'aujourd'hui, lecteur de ce John Reed qui se prend d'amitié pour les peones en loques et de passion pour les peuples en armes discutant de liberté. [...]
[...] Donc on pourrait facilement considérer que cette œuvre est avant tout du journalisme plus sensationnel qu'analytique et précis. Mais par cette remarque même on se doit de surtout souligner une approche d'une grande sensibilité de l'humanité qu'il rencontre. Ses descriptions des lieux, des hommes et des situations sont picturales, touchantes, efficaces et surtout sont réellement honnêtes. Ainsi les tableaux qu'il dresse à la suite sont autant de fresques très précises plus que décousues, tableaux d'un réalisme homérique, selon le sens que lui donne Auerbach[1]. [...]
[...] Ici se profile donc après les sentiments, les couleurs, les émotions un début de regard géopolitique de ce conflit de peones. IV/ Conclusions et critiques Il saute tout d'abord aux yeux du lecteur de ce texte qu'il y a une absence totale de chronologie ; cela entraîne chez lui une nécessaire connaissance préalable des évènements qui ont secoué le Mexique au début du XXe siècle, et même depuis le milieu du XIXe. De même les cinq récits semblent de fait forts décousus, certains évènements se recoupant sans ordre au fil de la lecture. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture