La noblesse du XVI° siècle ouverte, active, dynamique, en plein essor démographique au sortir de la guerre de cent ans et de la peste noire, partie prenante des élites de la société française, va se transformer peu à peu au cours du XVII° siècle. Changement de mentalités, de valeurs, de comportements. Mais, la cause essentielle de cette évolution réside dans la construction de l'Etat moderne dont les exigences et les besoins l'emportent sur les aspirations de la société civile. Ce bouleversement se mesure d'abord par les chiffres.
[...] Ainsi à Lyon il dure au moins quatre ou cinq ans, huit ans pour les orfèvres. Pendant ce temps, non seulement l'enfant ne gagne pas d'argent, mais il doit être entretenu par ses parents qui paient le maître parce que celui-ci dévoile au nouveau venu tous ses secrets de fabrication. La situation des apprentis est fort diverse. En Aquitaine, selon Anne-Marie Cocula, dans les petites villes où l'industrie est faiblement implantée, la condition juridique de ces apprentis s'améliore au XVIII° siècle, alors que dans les villes industrielles du nord de la France, Beauvais ou Amiens, elle est si difficile à vivre que les jeunes gens rompent les contrats ou s'enfuient. [...]
[...] Or, la moitié des cures en Beauvaisis rapportent 400 livres, un tiers 500 et le reste plus de 600. Les vicaires sont moins à l'aise, se contentant de 300 livres. Ce curé est souvent proche de la vie paysanne, s'occupant de son jardin, nourrissant une mule, un porc, des poules, des brebis, tout en accomplissant son ministère avec beaucoup de conscience, tenant les registres paroissiaux avec soin et surveillant les écoles avec attention. D'ailleurs dans le Beauvaisis, tous les enfants savaient lire dès la fin du XVII° siècle. [...]
[...] Une évolution décisive s'opère donc tout au long des XVII° et XVIII° siècles. Structures et rapports sociaux L'élite urbaine : noblesse ou bourgeoisie ? : Cette alternative vaut surtout pour le XVI° et la première moitié du XVII° siècle, car par la suite la noblesse de robe est tellement bien installée dans la société française en tant que telle que son identification ne présente plus aucune difficulté. Le premier historien à avoir soulevé ce problème du statut des familles notables des villes est Georges Lefebvre dans ses études orléanaises. [...]
[...] Cependant, peu de seigneurs sont justiciers même au temps de la splendeur des seigneuries. En Beauce, sur 433 fiefs et seigneuries seulement ont un pouvoir de justice. Souvent, le seigneur de fief n'exerce aucune autorité : il possède une métairie et perçoit quelques cens sur des maisons et des parcelles du village voisin. Seule une toute petite minorité est investie d'une partie de la puissance publique. Cependant, si les terres paysannes situées sous la juridiction du seigneur avaient certains devoirs vis-à-vis de lui, elles appartenaient réellement à leur propriétaire qui pouvait les vendre, les partager, les aliéner comme il le désirait. [...]
[...] La plus petite rencontrée est de 25 hectares, cultivée avec deux chevaux, mais 38% des exploitations qu'on peut qualifier de premier niveau sont de 40 hectares, c'est-à-dire la valeur de la «charrue» telle qu'elle est définie par la coutume d'Orléans. On y rencontre peu de bétail: deux à trois chevaux, quatre vaches, quelques porcs, jamais de moutons. Au contraire au troisième niveau ces derniers sont nombreux, entre cent et deux cents, quelquefois plus, pour la culture de 80 hectares en moyenne avec au moins six chevaux, huit vaches et autant de porcs. [...]
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