L'absolutisme à la Française : deux mots qui expriment l'incroyable échec des constituants de la cinquième République. En effet, selon J-F Revel, les pouvoirs considérables dévolus au Président de la République, chef du régime, ont empêché la mise en place d'un véritable régime parlementaire, par rupture de l'équilibre des pouvoirs. Bien plus, la mécanique du pouvoir présidentiel a eu des effets destructeurs, corrupteurs sur l'ensemble du régime et du système politique, ce qui désavoue la République née en 1958 au près du peuple
[...] La monarchie républicaine empêche en effet le gouvernement de mener une politique indépendante, le parlement de contrôler l'exécutif. Le renforcement du pouvoir présidentiel s'est effectué au prix d'une inutilité croissante des contre pouvoirs. Le président se sert alors de l'Etat pour effectuer un népotisme de grand jour, pour marquer le régime de ses décisions architecturales, pour lier vie nationale et grandeur personnelle. La fonction présidentielle agit comme un agent dissolvant de la pratique constitutionnelle et ce quelle que soit la personnalité du président puisque chaque homme ne peut échapper à l'attrait du pouvoir; de de Gaulle à Mitterrand, les faits se vérifient. [...]
[...] Cependant, pour J-F Revel, parler de renforcer les pouvoirs du parlement ne veut rien dire car il faut choisir clairement entre le régime présidentiel et le régime parlementaire. Pour J-F Revel, la France pas de Constitution" car la présidentocratie l'a dévorée Etude critique de l'essai Le problème fondamental soulevé en filigrane par J-F Revel est celui de la révision de la constitution de la Cinquième République qui semble avoir échapper à la volonté de ses constituants. Aujourd'hui, selon l'auteur, la Cinquième République est fondamentalement un régime bloqué, qui monopolise les pouvoirs dans les mains d'un souverain inefficace. [...]
[...] La constitution pourrait s'orienter vers un véritable régime parlementaire, ce qui nécessiterait l'abrogation de l'article un partage des compétences présidentielles et gouvernementales qui laisserait moins de place à la Praxis. Conclusion : L'essai de J-F Revel n'apporte guère de solutions aux lacunes du régime, il se contente de dénoncer une pratique présidentielle en confondant caractères constitutionnels et caractères de l'homme d'Etat. L'exagération des termes peut parfois masquer une pauvreté argumentaire qui oblige l'auteur à faire des répétitions. La frontière entre la critique d'un régime et la critique subjective d'un homme est souvent bien floue, et ce malgré les auto-justifications de l'auteur. [...]
[...] Celui-ci, lorsqu'il ne dispose pas des moyens d'une politique autonome, même s'il a la confiance de la chambre, préfère se retirer. Telle est le sens de la démission d'un Chaband -Delmas, d'un Chirac en 1976. Il est également véridique que dans le partage du pouvoir entre le président et son premier ministre, le président fixe en premier les grandes orientations, les voies à suivre, les objectifs, tandis que le premier ministre et son gouvernement exécutent les projets présidentiels. C'est très visible avec la dernière élection du président de la République, puisque le premier ministre est chargé d'appliquer, en théorie, le programme de campagne du président. [...]
[...] En réalité, c'est le président qui confère l'investiture au premier ministre. Et c'est le président seul qui le congédie. Le premier ministre, mais aussi l'ensemble du gouvernement perd alors son pouvoir car il ne peut agir qu'en s'efforçant de ne pas attirer les foudres, et en conséquence, il ne fait rien. Le premier ministre et les ministres sont contraints à l'inaction exécutive parce que la composition du gouvernement n'est que l'émanation des désirs du président auxquels ils doivent leur place. [...]
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