Lorsque Jean Baechler fait éditer, en janvier 1993, son livre "La grande parenthèse (1914-1991), essai sur un accident de l'histoire", il se situe dans un contexte de fin de guerre froide, peu de temps après la chute du bloc soviétique. Comme lui, beaucoup d'auteurs se sont interrogés sur le sens de cette période, sur les causes, tenants et aboutissants. Là où certains vont parler de régression, lui va parler d'accident qui n'aura aucune conséquence à l'échelle des siècles.
Baechler explique qu'un système peut être affecté par un facteur extérieur, qui peut être totalement imprévisible. Il prend pour cela l'exemple de l'astéroïde frappant la terre, mais il peut en être de même pour une catastrophe naturelle, ou des attentats : par exemple, ceux du 11 septembre 2001 ont affecté les marchés, mais aussi la réélection de G.W. Bush ainsi que sa politique internationale. Et au vu de la place prédominante des États-Unis, cela a donc eu des conséquences au niveau mondial (coalition avec l'Espagne en Irak, …).
Donc, on peut assumer sans trop de difficulté que ce postulat est à l'heure actuelle toujours recevable. L'imprévisibilité de ces événements revient à parler de hasard. Baechler évoque Cournot, qui estime que « le hasard est la rencontre de deux séries causales indépendantes » , c'est-à-dire que plusieurs faits -n'ayant précédemment aucun lien entre eux- vont se rencontrer fortuitement, et donc provoquer un nouvel événement.
De plus, pour Baechler, les « affaires humaines » ne sont pas déterministes, c'est-à-dire qu'elles ne sont pas prévues selon un schéma prédéfini. Ainsi, dans une émission de radio, il donnait l'exemple du langage. Le langage est donné au genre humain, mais il y a des langues différentes, c'est-à-dire des actualisations différentes de ce langage. De cette affirmation il en tire certaines conclusions, à savoir tout d'abord que « les affaires humaines sont intelligibles ».
Ainsi, même si on ne peut pas les prévoir, les prédire, on peut néanmoins, une fois les faits passés, les appréhender. Pour cela, il estime qu'il existe « deux démarches successives » : la première est la démarche « microsociologique », qui rend compte des « activités des acteurs individuels et collectifs », qui ont un sens, et qui sont gouvernées par la liberté qui est indissociable du genre humain. Celle-ci ne sera pas retenue par Baechler pour étudier l'état du monde en 1914. Ensuite, lorsqu'au moins deux activités sont en contact, elles créent des phénomènes d'agrégation : la seconde analyse, cette fois macrosociologique, étudie ces phénomènes. C'est sur cette dernière que Baechler entend étudier l'état du monde en 1914. Et enfin, « les activités et agrégations » sont plus ou moins prévisibles selon plusieurs critères (« échelle temporelle », « niveau de réalité », …).
Ainsi, quelles sont les grandes tendances qui dirigeaient le monde en 1914, et qui peuvent en partie expliquer la période qui s'étend de l'assassinat du prince héritier du trône des Habsbourg à Sarajevo jusqu'à la chute de l'URSS ?
[...] Essai sur un accident de l'histoire, Op. Cit., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Francis Fukuyama, La fin de l'histoire et le dernier homme, Flammarion, New York p Jean Baechler, La grande parenthèse (1914-1991). Essai sur un accident de l'histoire, Op. Cit., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:wAtmrIXQ_5cJ:www.contre -feux.com/culture/la-liberte- humaine.php+libert%C3%A9+biologique+baechler&cd=2&hl=en&ct=clnk, 20/02/2010 http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:wAtmrIXQ_5cJ:www.contre -feux.com/culture/la-liberte- humaine.php+d%C3%A9lib%C3%A9ration+autonome+baechler&cd=1&hl=en&ct=clnk, 20/02/2010 http://webcache.googleusercontent.com/search?q=cache:wAtmrIXQ_5cJ:www.contre -feux.com/culture/la-liberte- humaine.php+bien,+le+vrai,+et+l%E2%80%99utile+baechler&cd=1&hl=en&ct=clnk, 20/02/2010 Jean Baechler, La grande parenthèse (1914-1991). Essai sur un accident de l'histoire, Op. [...]
[...] Le fait qu'aujourd'hui encore l'on soit surpris par l'annonce de l'arrivée précoce des sciences dans ce pays- continent tient au fait que les Etats-Unis ont été influencés par leur Histoire, forte de combats pour l'indépendance ayant donné naissance à une tendance forte au repliement sur eux-mêmes Il y avait également au même moment l'industrialisation accélérée de la Russie, qui a conduit à lui faire acquérir une place prédominante dans le classement mondial. Elle était ainsi en train de rattraper le retard qu'elle avait sur l'Europe Occidentale, dont les principales puissances, la France et l'Angleterre, avaient déjà connues leurs révolutions industrielles respectivement aux 18 et 19ème siècles. On aurait donc pu prévoir une Russie comme puissance forte, du moins du point de vue militaire. Baechler estime qu'il eu été possible, en raisonnant bien, de se questionner quant à la pérennité des bases sur lesquelles s'est opérée cette montée : le tsarisme. [...]
[...] Ibid., p.129. Voir aussi Marie-Claude Smouts, Dario Battistella et Pascal Venesson, Dictionnaire des relations internationales, Paris, Dalloz, p Jean Baechler, La grande parenthèse (1914-1991). Essai sur un accident de l'histoire, Op. Cit., p Karl Löwith, Histoire et salut. Les présupposés théologiques de la philosophie de l'histoire, Paris Gallimard (1949), pp.21-24. Francis Fukuyama, La fin de l'histoire et le dernier homme, Flammarion, New York p Jean Baechler, La grande parenthèse (1914-1991). Essai sur un accident de l'histoire, Op. [...]
[...] Friedrich Nietzsche, le gai savoir (1882), Paris, Flammarion pages. Henry Kissinger, Diplomatie(1994), Millau, Fayard pour la traduction française pages. Jean Baechler, La grande parenthèse (1914-1991). Essai sur un accident de l'histoire, Paris, Calmann-Lévy pages. Jean Baechler, les morphologies sociales, Paris, PUF pages. Karl Löwith, Histoire et salut. Les présupposés théologiques de la philosophie de l'histoire (1949), Paris Gallimard Oswald Spengler, Le déclin de l'Occident. [...]
[...] On peut alors souligner le paradoxe net qui réside dans la situation même des métropoles démocratiques, et pourtant colonisatrices. Le rejet du colonialisme Certaines tendances moins perceptibles à première vue se sont également avérées capitales dans la pensée de Baechler concernant l'étude de l'état du monde de 1914. Elles sont moins manifestes car plus régionales et plus épisodiques La plus envisageable s'avère être la disparition des grands empires coloniaux. En effet, dans les métropoles, la démocratie exaltait les grands principes fondamentaux propres à l'espèce humaine, à savoir la liberté, la propriété, la sureté, et la résistance à l'oppression (pour le cas de la France), mais l'égalité, le respect d'autrui, Notions essentielles, qui étaient perpétuellement violées dans les colonies : un exemple flagrant serait celui de l'apartheid, ou encore de l'appropriation des terres les plus fertiles par les colons, Ces colonies étaient donc dans un état d'asservissement, en totale contradiction avec les régimes politiques des métropoles Le problème qui se pose à la fin de la République romaine est assez simple. [...]
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