Le terme d'intellectuel s'est imposé durant l'affaire Dreyfus sous la plume de Clémenceau puis a été popularisé par Barrès sous une connotation nettement péjorative. L'intellectuel est défini par son intervention sur le terrain, il communique sa pensée. Il a donc une autorité, celle de son magister : c'est l'idée que ce sont les Idées qui mènent le monde. À partir de cette affaire, l'aile socialiste entendait poser le problème de la justice sociale et de l'action nécessaire. C'est la naissance du concept de l'intellectuel comme anticonformiste. Barrès dira d'ailleurs à ce sujet : « l'intellectuel est un individu qui se persuade que la société doit se fonder sur la logique et qui méconnaît qu'elle repose en fait sur desnécessitésé antérieures et peut être étrangère à la raison individuelle ».
[...] Le PCF devient ainsi le parti de l'intelligence, il offre aux intellectuels une action concrète et apparemment efficace, il satisfait son souci de cohérence et nourrit son espérance. Désormais le communisme est au cœur de la société intellectuelle. Chapitre 8 : la guerre froide des intellectuels 1947-1956 L'intelligentsia communiste accepte de l'organisation centrale un contrôle étroit de ses activités. Il y a une cohérence organique des institutions du Parti spécialement dévolues au contrôle et à l'utilisation intellectuelle. En effet, on attend d'eux qu'ils relaient les consignes et les canons esthétiques. [...]
[...] 1918-1934 En 1918 le milieu intellectuel offre un paysage complexe. La guerre en effet a ébranlé les valeurs et les hommes et on assiste à l'arrivée d'une nouvelle génération balisée par de nouveaux points de repère idéologiques. L'Action française connait une seconde apogée et sera jusqu'en 1926 un véritable pôle dominant. Une première tentation fasciste apparait dans les années 1920 alors que le régime est considéré comme décadent sous l'influence du modèle italien. D'un autre côté, la révolution russe joue aussi un rôle et le communisme commence à attirer certains intellectuels. [...]
[...] Le pathos l'emporte désormais sur le logos, on est passé des décideurs aux leaders d'émotion. Conclusion Il y a une tradition de l'engagement chez les intellectuels français revendiquée comme telle. Mais ce rôle a toujours été controversé. Aujourd'hui, ils sont confrontés à une crise idéologique profonde et une crise culturelle, identitaire. [...]
[...] Mais ce sont les intellectuels qui construisent cette lutte. L'année 1956 sera décisive, car elle consistera en une démythification des communistes pour beaucoup d'intellectuels engagés. Chapitre 9 : la guerre et l'après-guerre d'Algérie 1956-1968 L'empreinte de cette guerre sur les intellectuels français a été profonde, car elle a aussi été une bataille de l'écrit. Le monde intellectuel à cette époque a été le terrain d'une importante mutation sociologique et idéologique. Mais à la fin des années 1950, les conséquences de l'occupation sont toujours présentes. [...]
[...] Le Kominterm va aussi développer des opérations de mobilisation en dehors de ses frontières. Le Front populaire va demander aux intellectuels des prises de parti ostensibles. Ils vont se consacrer aux discours politiques tout en ayant également un rôle dans l'entreprise d'émotion culturelle. Pendant ce temps, Maurras connait un véritable apogée. Chapitre 6 : les intellectuels français face à la guerre 1938-1944 La Seconde Guerre mondiale est la preuve significative du poids de l'évènement sur l'histoire de la société intellectuelle. [...]
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