Incertain Orient, Le Moyen-Orient de 1876 à 1980, Florian Louis, Le Moyen-Orient en mutation, (1876-1914), contre-Occident, Proche-Orient, ottoman, Perse, arabisme, nationalisme arabe, islamisme, réformisme musulman, panturquisme, nationalisme turc
L'Orient est conçu comme un contre-Occident où le Proche-Orient est un lointain proche. L'opposition Orient/Occident a été dénoncée par Edward Saïd. Il faut se détacher de ce paradigme binaire pour appréhender l'Orient.
Ainsi, Dimitri Kitsikis invite à penser le Moyen-Orient (M-O) comme un espace hybride (pas vraiment occidental ni même oriental) soumis à des influences multiples. Fernand Braudel parlait déjà du M-O comme d'un intermédiaire.
[...] Qasim Amin [1865- 1908] se confronte à ce sujet avec un voyageur français en Égypte, le duc d'Harcourt. Ce dernier dans son ouvrage L'Égypte et les Égyptiens [1893] stigmatisent le retard arabe qu'il attribue à la religion musulmane : les musulmans prendre soin de cacher leurs femmes soit en les séquestrant soit en les voilant. Qasim Amin lui répond que les femmes ne sont pas cachées, mais séparées des hommes. En revanche, il reconnaît que l'instruction apportée aux femmes égyptiennes est largement inférieure celle apportée aux Européennes. [...]
[...] Au départ, les militants arabistes appellent à l'union des Arabes de toutes confessions sans pour autant se poser en rupture avec l'Empire. Pour eux, dans le contexte de la Nahda (voir ci-dessous), le combat doit avant tout être culturel afin de donner naissance à une vraie vie intellectuelle arabe : - promotion de la langue arabe ; - encourager les publications en arabe. Plusieurs initiatives voient le jour : - Al-Bustani (éditeur du journal Nafir Suriyya (Le Clairon syrien) ouvre une école nationale (Madrassa al-Wataniyya) qui délivre un enseignement en arabe aux Syriens, quel que soit leur confession ; - 1906 : création de la Société de la renaissance arabe dont les militants réclament à la Porte d'autoriser l'usage de l'arabe pour l'administration et l'éducation et de renoncer au projet de centralisation. [...]
[...] Mais contrairement aux hommes des Tanzimat qui souhaitent une monarchie constitutionnelle, il se rêve en despote éclairé. Il écarte le gouvernement et les élites administratives et renforce la centralisation absolutiste du pouvoir à Yildiz. Néanmoins, Abdülhamid tire profit de ce qui se fait en Europe : après la défaite ottomane de 1878, l'Empire passe un partenariat avec l'Allemagne pour refonder son armée. Ainsi, le général prussien Colmar Von der Goltz (1843-1916) est envoyé dans l'Empire à partir de 1883. Il prend la tête de l'École de guerre. [...]
[...] Avec son grand vizir Amir Kabir (1807-1852), Nasser-ed-Din entreprend des réformes administratives afin de moderniser le fonctionnement de l'État et lui permettre de faire face aux pressions impérialistes russes et britanniques, et à l'insoumission de certains gouverneurs provinciaux. Les gouverneurs sont nommés par le shah qui ne les rétribue pas directement. L'un de leurs devoirs est de faire remonter l'impôt récolté dans les provinces jusqu'à Téhéran. Parmi les réformes : - réforme de l'armée - inauguration de l'École polytechnique en 1851 (Dar ol-Fonoun) pour former les jeunes officiers, les ingénieurs et les médecins. [...]
[...] Cette ouverture est rendue possible par le développement de l'imprimerie qui permet une diffusion plus massive et à moindre coût des idées. Bien que présente dans l'Empire ottoman, l'imprimerie était surtout le monopole des chrétiens jusqu'au 19e siècle où son usage s'« islamise » et se massifie grands pôles éditoriaux arabes apparaissent au Caire et à Beyrouth et viennent compléter celui de Constantinople. Dans l'Empire perse, un pôle éditorial se développe à Tabriz. De nombreux journaux arabes sont également publiés en Europe. [...]
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