Des hommes ordinaires le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne, Christopher Browning, 2007, nazisme, solution finale, Shoah, intentionnalité des tortionnaires, Treblinka, massacre de Jozefow
"Les humains sont menés au meurtre sans grande difficulté", affirme Stanley Milgram suite aux résultats d'une série d'expériences qu'il entreprit, révélant l'obéissance et la soumission d'un individu à une autorité supérieure. C'est dans cette continuité que s'inscrit l'ouvrage de Christopher Browning, Des hommes ordinaires, le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne, ouvrage qui explore "l'ordinaire aptitude de l'homme à une extraordinaire inhumanité". L'auteur s'appuie sur les témoignages de 125 soldats du 101e bataillon de polices recueillis par la justice d'Allemagne fédérale au cours d'une enquête judiciaire à l'encontre de cette unité dans les années 60.
[...] cit., p Ibid., p Ibid., p Stanley Milgram, op. cit., p Christopher Browning, op. cit., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p. 33. [...]
[...] Cet ouvrage, réalisé à partir du point de vue des bourreaux, aurait gagné en profondeur par une analyse sociologique approfondie du bataillon avant la guerre, ouvrage qui n'en demeure pas moins essentiel dans la compréhension psychologique et historiographique des meurtres de masse. Stanley Milgram, Obedience to Authority : An Experimental View, New York, Harper & Row p Christopher Browning, Des hommes ordinaires, le 101e bataillon de réserve de la police allemande et la solution finale en Pologne, Paris, Tallandier Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Ibid., p Hannah Arendt, Eichmann à Jérusalem : rapport sur la banalité du mal, Paris, Gallimard Christopher Browning, op. [...]
[...] L'auteur mentionne également la question du « carriérisme » à savoir les ambitions professionnelles qui auraient eu, pour certains, une place importante dans l'obéissance aux autorités supérieures. Pour finir, la distanciation physique et psychologique entre le bourreau et la victime s'est intensifiée suite aux premières tueries qui enclenchèrent une accoutumance à l'horreur et une « brutalisation[17] » graduelle. III. Le point de vue méthodique D'un point de vue méthodique, le travail de Browning est assez rigoureux compte tenu des sources fragiles sur lesquelles il fonde son raisonnement à savoir les archives judiciaires d'un procès oublié. [...]
[...] La création et le développement d'une dynamique collective au sein du bataillon les amènent à concevoir que rompre les rangs « c'était commettre une action asociale à l'égard de ses propres camarades[14] ». La crainte de l'isolement, du rejet et de l'ostracisme préoccupait les récalcitrants dans la mesure où le bataillon était stationné à l'étranger au sein d'une « population hostile ». Dans cette continuité, la pression du groupe pouvait revêtir une forme de reproche moral dès lors que refuser d'obéir signifiait laisser le « sale boulot » aux camarades, ne pas prendre part à une « pénible obligation collective[15] » et adopter une attitude hautaine en s'affirmant « trop bon » pour faire ce genre d'obligation. [...]
[...] « Après quoi il leur fait cette offre extraordinaire : s'il en est, parmi les plus âgés d'entre eux, qui ne se sentent pas la force de prendre part à cette mission, ils en seront dispensés[7] ». Cette possibilité spectaculaire, de pouvoir se soustraire aux massacres dont ils étaient chargés, ne fut acceptée que par une douzaine d'hommes. Cette obéissance quasi générale amena les policiers au fondement même de l'horreur de la mise à mort et « au moins quatre- vingts pour cent des hommes désignés pour tuer l'ont fait sans discontinuité[8] ». [...]
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