L'extermination des juifs européens par les nazis fut longuement explorée et racontée par les historiens, éclairant l'organisation du crime, les méthodes et le nombre de victimes. Mais que savons-nous de ce qui a précédé le massacre, de la trame des décisions et des évènements qui a abouti à lancer le premier convoi vers la mort ? De la genèse ?
Depuis quelques années, un débat a rendu sensible la fragilité de ce qui passait pour acquis en reposant des questions élémentaires ? La politique du régime nazi devait-elle aboutir à la Solution Finale ? La Solution Finale allait-elle de soi, même pour un Hitler ?
Des historiens ont remis en cause une vision qu'ils jugeaient sommaire, selon laquelle Hitler suivait un programme. L'idée est que le IIIe Reich apparaît comme une “ anarchie autoritaire ”. Derrière la façade monolithique lissée par la propagande, le pouvoir nazi se perdait et s'exacerbait de l'entrelacement de forces rivales. Par exemple, la SS investissait la police et battait en brèche le monopole de l'armée. Incontestablement le régime tournait autour d'un homme, Hitler. Mais ces formules constituaient un magma idéologique, dont il pouvait difficilement déduire des objectifs clairs. De plus, le Führer avait par habitude de distribuer des missions entre ses lieutenants sans se soucier outre mesure de les définir. Préoccupé avant tout de sauvegarder son prestige, il prenait rarement partie et laisser le tempss agir. Son rôle aurait été essentiellement indirect : par ses tirades idéologiques, il orientait et aiguillonnait la compétition entre les différents secteurs du régime, compétition dont le résultat était de produire une radicalisation permanente.
[...] Manifestement, les Juifs payaient de leur vie, en progression géométrique, le prolongement d'une campagne qui aurait dû se terminer en septembre. Chapitre 5 : La décision finale Août 41 Un événement crucial s'était produit en Russie : l'extermination des juifs avait quitté le domaine des éventualités pour entrer dans le champs des réalités. Le 31 juillet de la même année, Goering signait à l'intention de Heydrich un texte qui complétait le mandat qui lui avait été donné le 24 janvier 39 : il lui donnait à pst la mission de prendre toutes les mesures préparatoires nécessaires à la réalisation d'une solution d'ensemble de la question juive dans la zone d'influence allemande en Europe. [...]
[...] La mise à mort des Juifs fut une entreprise à laquelle d'innombrables personnes à travers l'Europe apportèrent leur contribution. Le crime était pour une grande partie un crime de bureaucrates. Mais si la Solution Finale fut dans sa réalisation une affaire anonyme, froide et segmentée, un homme animé, lui, de la plus intense des convictions, joua un rôle irremplaçable : Hitler était le moteur ultime. À l'été 1941, Hitler se voyait confronté à une coalition mondiale (Russie et Anglo-saxons) qu'il attribua aussitôt à l'action des Juifs. [...]
[...] La mort des Juifs constituait à la fois un acte propitiatoire et un acte de vengeance. En mettant à mort ceux qu'il tenait pour ses ennemis fondamentaux, et peu importait à son esprit obsédé que ses ennemis fussent des populations désarmées et impuissantes, il marquait sa volonté de lutte à outrance, il se raidissait fanatiquement pour remporter la victoire ou lutter jusqu'à l'anéantissement. Conclusion Depuis plus d'un demi-siècle, la solution finale pèse sur la conscience européenne et mondiale. L'évènement demeure en bonne partie énigmatique par sa massivité et son hétérogénéité. [...]
[...] Browning estime quant à lui que l'extermination des Juifs n'était pas un objectif d'Hitler dans les 1920/30's. L'ordre définitif serait une conséquence de l'échec des autres solutions (émigrations, réserves Enfin, A. Mayer pense, comme Browning, que l'antisémitisme n'est qu'une composante de l'idéologie hitlérienne. Mais à la différence de ce dernier, il voit dans l'échec de la campagne de Russie la conjoncture qui fit naître le génocide. Thèse de l'auteur Comme les intentionnalistes, j'estime que Hitler entretenait l'intention d'exterminer les Juifs [ Comme les fonctionnalistes [ je tiens que la conjoncture fut essentielle pour la réalisation de cette intention, pour sa traduction en actes Chapitre 1 : L'antisémitisme hitlérien Hitler occupait une place centrale dans le IIIe Reich et il était un antisémite fanatique. [...]
[...] L'expulsion des Juifs de l'économie (l' aryanisation en jargon nazi) vient à l'ordre du jour; et la persécution prend de nouvelles tournures : des méthodes plus brutales. Exemple : aussitôt après l'annexion de l'Autriche, une atmosphère de pogrom descend sur Vienne; pour la 1ère fois, le méthode de l'expulsion est employée: les Juifs du Burgenland sont poussés à la frontière hongroise. Exemple : Fin octobre à Juifs polonais sont arrêtés et amenés à la frontière dans le plus grand dénuement. [...]
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