L'histoire des relations entre les hommes et l'archéologie est celle d'un vieux couple inséparable, mais qui s'évertue depuis bien longtemps à faire chambre à part. Les différents types de sources privilégiés par l'une et par l'autre de ces 2 sciences humaines ont donné l'apparence de deux approches radicalement antithétiques dans la manière de reconstituer le passé : alors que l'histoire s'attachait à l'étude des documents textuels et fondait la validité de son discours sur l'exploitation des témoignages littéraires ou épigraphiques, l'archéologie, elle, se réservait l'interprétation des données du sol et se constituait un savoir spécialisé à partir des productions de la culture matérielle.
[...] Ainsi, par des données matérielles il ouvre les recherches scientifiques sur les étapes chronologiques de l'évolution humaine. Tous ces champs, tous ces territoires explorés par le 19s et la première moitié du 20s ont conduit l'archéologie à se constituer comme une science autonome dont la prospection et la fouille devenaient les activités emblématiques. M. Wheeler dans son archology from the earth de 1954, théorise sur les nécessités de la méthode stratigraphique qu'il appliquait depuis les années 30 et qui se généralise dans la pratique du carroyage : dans un carré de 4x4m, il s'agit de déterminer la succession des niveaux d'occupation d'un site repérable par la différence de matériels et de couleurs de la terre et permettant l'établissement d'une chronologie relative. [...]
[...] Courbin, Qu'est-ce que l'archéologie ? (1982), pour qui, finalement malgré des dénégations, l'archéologie est une simple science annexe de l'histoire, ou encore la théorie de la médiation de P. Bruneau, visant à détacher totalement l'archéologie de l'histoire pour fonder une archéologie transpériodique moderne et générale En revanche on peut citer les tentatives de J-C Gardin, qui dans Archéologie théorique (1979) critiquait les illusions scientifiques de la New Archeology. Quel que soit l'adjectif, au fond, appliqué à l'archéologie pratiquée, les réflexions de et contre la New Archeology ont eu au moins un mérite, celui de rappeler les liens étroits entre l'archéologie et l'histoire, liens établis hors de toute prétention à définir des lois, des systèmes ou des processus considérés comme trop abstraits et trop déterministes. [...]
[...] Lorsque s'ouvre l'ère de la fameuse New Archeology, après la parution en 1968 des deux ouvrages majeurs de ce courant, de D. Clarke et L. Binford, c'est bien cette question qui est au cœur des débats : soucieuse de désengager l'archéologie de toutes pratiques scientifiques, cette nouvelle archéologie s'évertue non seulement à promouvoir de nouveaux domaines de recherche, comme celui du continent américain, mais surtout se donne comme visée théorique d'établir une méthode hypothético-déductive fondée sur la validation, l'approche quantitative et la modélisation, et destinée à expliquer, et non plus seulement décrire, les processus de l'évolution des sociétés : l'histoire, trop subjective, était délaissée au profit de l'ethnologie et de l'anthropologie, jugées plus rigoureuses et objectives. [...]
[...] Historiographies, F. Dosse, Tome 1 CH4 : Archéologie L'histoire des relations entre les hommes et l'archéologie est celle d'un vieux couple inséparable, mais qui s'évertue depuis bien longtemps à faire chambre à part. Les différents types de sources privilégiés par l'une et par l'autre de ces 2 sciences humaines ont donné l'apparence de deux approches radicalement antithétiques dans la manière de reconstituer le passé : alors que l'histoire s'attachait à l'étude des documents textuels et fondait la validité de son discours sur l'exploitation des témoignages littéraires ou épigraphiques, l'archéologie, elle, se réservait l'interprétation des données du sol et se constituait un savoir spécialisé à partir des productions de la culture matérielle. [...]
[...] - Il collecte les antiquités, - Ne fais pas que collecter, il les étudie à partir du 17s. En particulier les docs épigraphiques et les monnaies sont l'objet de toutes les attentions même si l'objectif n'est pas toujours d'en interpréter la portée historique, mais bien plutôt d'en déterminer le prix et de dépister les faux. - Enfin, l'antiquaire à partir du 18s se fait un devoir de publier les données de la manière la plus exhaustive. Les 10 volumes de l'antiquité expliquée et représentée en figures (1719) du moine Bénédictin B. [...]
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