En histoire de l'histoire, le nom "annales" renvoie à trois phénomènes liés entre eux :
1) Une revue scientifique de grande réputation fondée par Marc Bloch et Lucien Fèbvre.
2) Une « école » ou plus exactement un groupe et un réseau d'historiens français ou francophones.
3) Un mouvement très large et hétérogène qui, sous l'impulsion de la revue, a profondément renouvelé, surtout depuis la fin de la WW2, notre façon de penser et d'écrire l'histoire.
[...] Sous des titres changeants et des couvertures longtemps semblables, il découvrira un monde intellectuel extrêmement divers, mais que relie le projet des deux fameux directeurs : faire une revue différente. Or, après la disparition tragique de Marc Bloch en 1944, la revue est comme amputée, et avec la guerre froide son orientation vers l'actualité s'atténue. Les Annales deviennent boulimiques et comme de gros pétroliers de moins en moins mobiles. Mais en même temps elles ne sont plus seules, car d'autres revues ont plus ou moins repris leur approche dans des domaines particuliers, comme notamment le contemporain : Le mouvement social, Milneufcent . [...]
[...] Sans parler d'initiatives plus récentes qui font directement pendant et même concurrence aux Annales : EspacesTemps, Genèses, Histoire et Mesure, Enquête Et sans parler, bien entendu, des revues en d'autres langues qui, partout dans le monde, tentent de suivre, voire de dépasser, l'exemple des Annales afin de donner à l'histoire le meilleur forum scientifique possible. [...]
[...] Après la fin des grandes narrations, les Annales redécouvraient les dimensions contingentes et subjectives de l'Histoire. Même si la sociologie et les autres sciences sociales (économie, ethnologie, science politique) restaient pour la revue des références essentielles, au fonctionnalisme et au structuralisme d'antan succédait, notamment sous l'impulsion de Jacques Revel et Bernard Lepetit (1948-1996), une forte orientation antidéterministe, fascinée par les agents et leurs conventions réciproques. C'est ce tournant critique, annoncé dès 1988, qui trouvera son expression dans le nouveau sous-titre Histoire, sciences sociales Aujourd'hui les Annales, constituent à la fois une grande revue universitaire comme une autre et un patrimoine historiographique particulier : elles symbolisent l'épopée de l'histoire sociale en France, liée aux noms de Bloch, Febvre, Braudel et certains volumes peuvent encore se lire comme des anthologies de l'histoire de la discipline. [...]
[...] Déjà face à la critique d'un Paul Valéry, qui reprochait aux historiens de ne voir partout que des évènements et de justifier ce que l'on veut les fondateurs des Annales avaient souligné que le travail des vrais historiens n'avait rien à voir avec cette caricature, même si elle était représentée par des auteurs à la mode, comme à l'époque Jacques Bainville. D'où aussi l'ambition et le titre du dernier livre inachevé de Bloch : Apologie pour l'histoire ou métier d'historien. [...]
[...] Historiographies, F. Dosse, Tome 1 CH2 : Les Annales En histoire de l'histoire le nom Annales renvoie à trois phénomènes liés entre eux : Une revue scientifique de grande réputation fondée par Marc Bloch et Lucien Fèbvre Une école ou plus exactement un groupe et un réseau d'historiens français ou francophones Un mouvement très large et hétérogène qui, sous l'impulsion de la revue, a profondément renouvelé, surtout depuis la fin de la WW2, notre façon de penser et d'écrire l'histoire. [...]
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