Avant d'être un courant historiographique, c'est d'abord une pratique de l'histoire. Littéralement cela veut dire « histoire du quotidien ». Le premier atelier de l'histoire est fondé à Berlin en 1981; il est animé par des historiens en marge de l'Université, voire par des amateurs, ces ateliers se multiplient et se fédèrent en 1983.
Ils font de l'histoire locale, où les habitants sont les acteurs du passé et sont associés à la production du savoir historique. Sur le terrain nait donc une histoire qui met au centre de son projet les pratiques quotidiennes et les expériences des individus.
[...] Culture, société, quotidien et soulignent qu'il s'agit d'abord de rendre compte de la manière dont les hommes s'approprient le monde selon eux la culture constitue un élément essentiel de cette appropriation en ce qu'elle permet aux individus de créer du sens dans la relation avec le monde et avec les autres. En 1992, l'Association pour une histoire critique fondait la revue histoire en atelier Elle offrait une tribune plus visible à une Alltagsgeschichte toujours attentive aux enjeux politiques de l'écriture de l'histoire L'inspiration sociale et sociologique y était par ailleurs clairement affirmée. [...]
[...] Dans la double composante incarnée par ces deux revues et les mouvements dont elles sont issues, l'Alltagsgeschichte a institutionnellement profité de l'unification allemande. Une équipe d'historien de l'histoire orale est formée à l'université d'Iéna + l'université d'Erfurt accueille en 1999 les deux représentants de l'anthropologie historique Medick et Lüdtke, faisant enfin une place à ce courant dans l'université allemande. La diffusion et l'efficacité de ce modèle ont sans nul doute contribué à assurer sa légitimité comme son institutionnalisation. L'ouverture des archives du défunt régime, le gisement de sources orales que représentent les citoyens de l'ex-RDA permettent de mener un travail historique qui a rapidement emprunté aux grandes catégories de l'histoire sociale comme aux approches et méthodes de l'histoire du quotidien. [...]
[...] Historiographies, F. Dosse, Tome 1 CH1 : Alltagsgeschichte Avant d'être un courant historiographique, c'est d'abord une pratique de l'histoire. Littéralement cela veut dire histoire du quotidien Le premier atelier de l'histoire est fondé à Berlin en 1981 il est animé par des historiens en marge de l'Université, voire par des amateurs, ces ateliers se multiplient et se fédèrent en 1983. Ils font de l'histoire locale, où les habitants sont les acteurs du passé et sont associés à la production du savoir historique. [...]
[...] Il y a donc confrontations entre ce mouvement en marge et les universitaires, notamment ceux de l'histoire sociale. Les représentants de l'Alltagsgeschichte ne contestent pas l'importance de l'histoire sociale, mais ils insistent sur la nécessité de rétablir l'homme, l'individu banal et tout particulièrement les petites gens, au cœur des processus historiques. Constituer les individus en sujets de la grande histoire c'était tourner le dos à un récit historique centré sur les grands hommes mais aussi à une approche qui privilégiait les institutions (Etat, Eglise) telles que la privilégiaient les tenants de l'histoire de la société. [...]
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