Le livre de François Weil fut publié en 2005 et il semblerait que ce soit les événements du 11
septembre 2001 qui l'aient poussé à cette réflexion sur New York. Pourquoi choisir la ville de New
York pour toucher les Etats Unis ? Qu'est ce qui a conduit à ces attentats et quelles en sont les
conséquences ? Cette ville fascine, elle est un constant tourbillon, un mouvement perpétuel, une sorte
d'énergie humaine, une effervescence. Toutefois elle est de fait la victoire de l'immédiateté sur
l'Histoire. François Weil s'interroge : « Quelles sont les traces du passé dans cette métropole du
présent ? ».
L'auteur ne souhaite pas nous transmettre l'Histoire de New York a l'image d'une
encyclopédie par exemple. En effet plus que l'Histoire de cette ville, l'auteur tente dans son ouvrage
de nous montrer New York à travers l'Histoire. Le Corbusier écrivait « New York, ce n'est pas une
ville finie, c'est une ville en devenir ». Quelles ont été les évolutions de New York en tant que ville
communautaire et en tant que ville globale sachant que ces définitions évoluent avec le temps, mais
également ses évolutions en tant qu'espace singulier et espace illustrant la diversité américaine. New
York est plus qu'une métropole, c'est un symbole. Elle est la porte d'un continent, porte qui est peu à
peu devenue la fille du capitalisme américain. De plus l'image de cette ville est indissociable de la
diversité culturelle qui forme les Etats Unis. New York, c'est le havre mythique de la liberté, c'est la
porte de l'Amérique, la banquière du continent, une mosaïque de cultures, le symbole des succès d'une
superpuissance et des succès qui la déchirent.
La problématique de François Weil est de découvrir comment la tension entre le capitalisme et
la diversité a permis à New York de surmonter nombre de tragédies et de contradictions, tout en
nourrissant le dynamisme, l'énergie et la puissance symbolique qui ont donné à la ville sa place dans
la culture américaine et mondiale.
Pour se faire il divise son livre en quatre chapitr es, que nous suivrons également afin de mieux
comprendre sa démarche et son analyse. Un simple coup d'oeil à la table des matière nous dévoile déjà
les étapes de sa réflexion montrant les tournants que connut New York, et comment cette ville phare
s'est adaptée à l'Histoire pour en devenir un acteur essentiel.
Nous tacherons de poursuivre, parallèlement à celle de l'auteur, une réflexion critique sur son
travail, sa manière de procéder et sur ses conclusions finales.
[...] New York 18 prend appui sur l'expansion de l'économie mondiale et américaine. Ce dynamisme permet aux services financiers de New York de croître et de se diversifier, en taille, comme en importance. Le renouveau économique des années 1980 et 1990s'est accompagné d'une reprise de toutes les activités commerciales et de services. Mieux, l'augmentation du déficit commercial américain, durant la présidentielle de Reagan, s'est traduite pour New York par un essor tout aussi spectaculaire du fret portuaire et aérien. La ville et la banlieue Le passage d'une ville industrielle à une ville tertiaire s'accompagne d'une vaste mutation de la région métropolitaine new-yorkaise. [...]
[...] Il en est de même pour le bétail et la viande. A la fin des années 1880, New York a totalement adopté un système industriel. Broadway, Pearl Street et la révolution des affaires Le marchand généraliste de l'ère coloniale cède peu à peu la place à des firmes et à des commerçants spécialisés dans une activité, un type de produit ou une fonction. Certains font fortune dans la vente aux enchères de produits importés. Les importateurs spécialisés leur succèdent. D'autres négociants préfèrent le commerce d'exportation, et jouent les courtiers ou les commissionnaires entre les producteurs de céréales ou de coton américain et les importateurs britanniques. [...]
[...] La puissance de ses industries et de ses institutions culturelles, l'intensité régulièrement renouvelée de sa vie intellectuelle augurent bien le devenir de la métropole. New York est condensé explosif, de multiculturalisme et de capitalisme. L'enjeu du XXIe siècle est là, dans cette tension, entre la puissance, la croissance et la flexibilité de son économie, d'une part, et d'autre part la diversité, revendiquée de mauvais gré, de ses cultures. Le XXe siècle lui a appris que les unes n'allaient pas sans l'autre. [...]
[...] Hormis les activités d'édition qui sont implantées à Manhattan pour des raisons de proximité de l'information, les imprimeries sont installées à Brooklyn ou dans le Queens où le prix des terrains est moins élevé. Ceci aboutit à la formation de deux types de paysages industriels : à Manhattan les lofts, et autour de l'île les bâtiments d'usines, peu élevés mais très étendus. Le premier port du monde Les grandes usines de Brooklyn et du New Jersey sont indissociables de la vocation maritime de New York, premier port du monde en 1900. Son cœur se situe toujours à Manhattan et les berges de l'Hudson ont définitivement supplantées celle de l'East River. [...]
[...] La mixité religieuse est aussi à prendre en compte. Les italiens, majoritairement catholiques, se heurtent parfois à un clergé dominé par les irlandais. Le Harlem noir voit dans un même temps se multiplier les églises protestantes de toutes les dénominations possible -Eglise africaine méthodiste épiscopalienne de Sion ou de Béthel ou Eglise baptiste (l'Eglise méthodiste reste prédominante)-, mais aussi les églises catholiques. De plus chaque groupe a ses journaux, ce qui participe au clivage socioculturel. Parallèlement certains quartiers sont imprégnés d'une culture laïque très vivante. [...]
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