« Enfin ! », pourrait-on dire. Enfin, un livre de Marc Bloch qui réunit à la fois ses articles d'historien, ses textes d'engagé volontaire lors des deux guerres mondiales et ses écrits clandestins des années 1943-1944. Car Marc Bloch fut plus que le fondateur connu et reconnu de la revue des Annales, il fut aussi parallèlement à son « métier d'historien » et sans doute aussi en raison même de la conception qu'il en avait, un combattant engagé volontaire lors des deux guerres mondiales puis dans la résistance armée, comme le furent les philosophes Jean Cavaillès et Jean Gosset , comme le fut aussi l'écrivain Jean Prévost . Comme eux, Marc Bloch ne survécut pas à l'occupation nazie, puisqu'il fut fusillé en 1944. Comme eux, on méconnut longtemps ce qu'il fit durant les années noires. Et on peut légitimement s'interroger sur ce qui a conduit à passer sous silence ces exemples d'intellectuels qui prirent les armes contre l'occupant nazi et qui, souvent, ont existé professionnellement avant la guerre. Pourquoi leur mémoire ne fut-elle portée ni par les écrivains (pour Jean Prévost) ni par les universitaires (pour Marc Bloch) ni par les revues au sein desquelles ils furent pourtant des rédacteurs investis (comme Esprit pour Jean Gosset)?
[...] Le philosophe barbare, appelé à réaliser une chose aussi inutile qu'incongrue que de lire son livre sur un champ de bataille, peut donc faire également référence à la propre incapacité de Rousseau à articuler ce contrat social avec les relations entre les sociétés politiques, bien trop souvent caractérisées par la guerre. Cette citation peut donc être interprétée comme un aveu désespéré et amer de sa propre impuissance. En se tournant vers une philosophie de la pluralité, Rousseau va formuler une solution, issue de l'expérience helvétique. [...]
[...] En effet, ce projet que développa Sully, n'avait que pour seul objectif de servir les intérêts particuliers de la France en repoussant les Habsbourg. Ce grand dessein ne serait donc rien d'autre qu'un outil de l'équilibre des puissances. Il démontre ensuite l'erreur anthropologique de l'abbé de Saint- Pierre. Selon ce dernier, la paix perpétuelle résulterait d'un consensus entre les princes, basé sur la raison. Ors, nous dit Rousseau, aucuns princes n'accepteraient jamais de se subordonner à une autorité supérieure que suggère un tel projet. L'abbé oublie également que l'individu est mu, en grande partie non pas par sa raison, mais par ses passions. [...]
[...] La problématique de la guerre chez Rousseau De la source de la guerre Pour tenter de mieux comprendre cette citation de Rousseau, il nous faut tout d'abord nous attacher à décrire la conception rousseauiste de la guerre, génératrice des champs de batailles dont il est question. En théoricien du contrat social, Rousseau décrit un état de nature pacifié, à l'opposé donc de la conception de l'état de nature selon Hobbes. Pour Rousseau, l'homme à l'état de nature est solitaire, et n'est aucunement porté sur la violence, au contraire. En effet, l'homme étant en partit mue par l'ostentation, il à besoin des autres pour se comparer et se montrer. [...]
[...] Que valent ces grands discours philosophiques sur la raison quand l'homme perd la raison et tue son frère sur les champs de batailles ? Ce sont des siècles et des siècles de prétendus progrès, moraux, techniques, philosophique qui se sont écoulés, et pourtant, Rousseau constate que la guerre et ses horreurs sont toujours là. On retrouve bien là le pessimisme originel du philosophe contractualiste, à savoir que le progrès n'a pas apporté le bonheur aux hommes. Critique de la paix perpétuelle Toute l'amertume de cette phrase prend son sens quand on examine le parcours philosophique de Rousseau. [...]
[...] Viens nous lire ton livre sur un champ de bataille Rousseau Plan détaillé La problématique de la guerre chez Rousseau La source de la guerre La guerre, une caractéristique immanente et irréductible de l'Etat II- Le pessimisme de Rousseau L'adéquation de l'idée et de la réalité Une critique de la paix perpétuelle L'échec du projet de contrat social appliqué aux Etats II- Une solution partielle : la confédération Le modèle helvétique Une solution étriquée Le parcours intellectuel et philosophique de Rousseau (1712-1778) a ceci de particulier qu'on peut le fragmenter en trois phases, au cours desquelles l'auteur de l'Emile va changer d'approche. La première phase est celle des discours. Elle est teintée de pessimisme, en partie à cause du diagnostique sombre de Rousseau, selon lequel la modernité n'a pas apporté le bonheur escompté aux hommes. La deuxième phase est plus optimiste. Rousseau s'astreint à la recherche de solutions. Il conçoit alors un monumental projet : les institutions politiques. Seulement voilà, ce fameux projet ne verra pas le jour. Il n'en restera que la première partie : Le Contrat Social. [...]
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