Entre 1815 et 1851, l'Angleterre a une double image, une sorte de paradoxe. Elle est en effet, en avance économiquement, comme en témoigne la Première Exposition universelle organisée en Angleterre en 1851. On parle déjà de géant mondial. Mais face à cette image, de nombreux observateurs s'inquiètent de la faiblesse de l'économie anglaise qui est fondée sur le crédit et l'inflation. Pour preuve Ledru-Rollin prophétise dans La Décadence de l'Angleterre en prédisant une « catastrophe inévitable ». On dénonce aussi les tares du système politique : excès des privilèges et injustice de l'ordre établi.
La révolution industrielle se poursuit et crée une richesse nationale immense. De très grandes fortunes privées apparaissent et s'épanouissent d'autant plus que l'impôt sur le revenu ne devient permanent qu'en 1842. La terre est d'abord source de richesses foncières. Étant donnés la croissance démographique et l'essor des villes, les propriétaires de terrains à bâtir s'enrichissent beaucoup. D'où l'essor d'une classe de propriétaires fonciers.
Au niveau de l'agriculture, les lois de protectionnisme de 1822 et 1828 protègent les classes agricoles. Mais les fermiers ont des difficultés à payer leurs loyers à des propriétaires très exigeants pour le règlement des loyers. Les faillites se multiplient et les productions chutent entre 1820 et 1830 : cela entraîne une crise des campagnes.
[...] Pour Mill, la colonisation peut donc permettre de résoudre les problèmes économiques et sociaux. Ils vont même jusqu'à émettre la possibilité d'un parlement impérial qui réunirait les représentants des colonies (Les adversaires Beaucoup sont favorables à une colonisation-évangélisation. Pour eux, l'action civilisatrice est l'étape suivante logique. (La colonisation Il faut avant tout souligner que toute la colonisation se fait sans réelle stratégie d'ensemble. Les Britanniques ont pour souci majeur de protéger l'Inde, ses voies d'accès et ses pourtours, et de favoriser l'approche des marchés de l'Extrême Orient. [...]
[...] On compte donc sur la solidarité des peuples de racine anglo-saxonne. Lors d'un débat à la Chambre des Communes, en 1860, Adderley réclame que les colonies participent elles-mêmes à leur défense. Mais le dialogue se révèle difficile avec des territoires à qui on a laissé une grande part d'autonomie. Pour les territoires colonisés, la défense des territoires colonisés est faite au bénéfice de la suprématie de l'Angleterre, c'est donc à elle de la financer. La métropole voudrait que les territoires colonisés trouvent les ressources nécessaires à leur défense terrestre et elle s'engage à les aider pour la défense navale. [...]
[...] L'Angleterre joue la carte grecque contre la Turquie en 1827. Elle contre les tentations autrichiennes d'aider l'Espagne à réduire les révolutions en Amérique latine, tout en se montrant réticente à l'unification des nouveaux États libres qui aurait nui à ses intérêts. Elle prend acte de l'indépendance belge, de l'asservissement de la Pologne. Le système politique britannique est solide : aucune révolution intérieure ne vient contrecarrer réellement les visées européennes ou mondiales du RU. Les opposants au gouvernement on des difficultés à régler leurs problèmes internes, les industriels sont bien obligés d'applaudir face à la perspective de nouveaux marchés en Amérique ou en Chine. [...]
[...] En 1872, il fait une série de discours dans lesquels il célèbre l'absence de toute révolution en GB depuis deux siècles. Ce calme a permis au pays de grandes découvertes scientifiques, au capital de s'accumuler, aux travailleurs de s'élever, au travail du sol de s'améliorer Lors d'un de ses discours, il définit les trois grands piliers du parti tory (la conservation des institutions, des principes de liberté, d'ordre, de droit, de religion, avec une monarchie qui garantit la justice, un Parlement garant des libertés et du bon gouvernement, et une Église établie qui associe providence et responsabilités des hommes. [...]
[...] Il faut savoir que les élites pensent elles-mêmes que la colonisation est une bonne chose. Certains auteurs reprennent les théories de Darwin. A l'image d'Herbert Spencer qui dit que les peuples anglo-saxons sont supérieurs culturellement et intellectuellement. Cette conversion de toutes les classes à la cause impérialiste frappe l'observateur étranger. II. Les faiblesses de la thalassocratie britannique Lors de la conférence impériale de Londres en 1911, Asquith, nouveau 1e ministre de George exalte la grandeur d'un Empire comme personne n'a jamais vu. [...]
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